Starligue - J16
Corrales, la force tranquille parisienne
Avec 18 arrêts à 58% de moyenne, Rodrigo Corrales a pesé de tout son poids dans la démonstration parisienne (26-19) jeudi soir face à Montpellier. A 27 ans, il fait preuve d’un sérénité déconcertante pour sa première saison en France.
Il n'est pas le joueur parisien le plus médiatique parmi la constellation de grands noms qui compose le PSG. Pourtant, au fil des semaines, Rodrigo Corrales s'impose comme le taulier et un élément déjà indispensable du collectif de Noka Serdarusic. Avec ses 18 parades à 58% de moyenne, dont des arrêts déterminants à la fin du premier acte, le tout frais champion d'Europe avec l'Espagne a rendu chèvres les héraultais. Son influence sur le cours de la rencontre a été gigantesque, bien aidé aussi par une défense de fer autour de Sagosen, Remili, les frères Karabatic ou encore Narcisse. Il est d'ailleurs le meilleur gardien de Starligue au pourcentage d’arrêts depuis le début de saison (38,96%).
Parmi ce qui se fait de mieux à son poste
"Il faut féliciter Rodrigo, il a fait un grand match, reconnaissait Diego Simonet, bon joueur, en zone mixte en donnant une tape amicale au portier parisien qui passait derrière lui. On a perdu confiance à force de buter sur lui." Si Vincent Gérard était bien rentré dans son match, lançant parfaitement le leader à l'assaut de la capitale, le rapport de force s'est progressivement inversé jusqu'à tourner à la démonstration pour Corrales. Son futur coéquipier au PSG dans un an et demi a pu constater de ses propres yeux que l'espagnol s'avançait comme le futur patron des cages franciliennes. Et les Parisiens sont aux premières loges pour constater qu'il est actuellement intouchable. "Psychologiquement, ça pèse quand on a un gardien en face qui a fait un bon Euro. En ce moment, il est complètement euphorique, et il faut que ça continue comme ça, on va en avoir besoin" souriait Luc Abalo.
Arrivé l'été dernier à Paris, le gardien formé à Barcelone avait tout de suite trouvé ses marques dans sa nouvelle équipe. Ses 50% d'arrêts en ouverture de la saison contre Ivry (30-22) avaient laissé augurer des jours encore meilleurs face à des concurrents directs pour le titre. Comme face à Montpellier jeudi soir, un Corrales à ce niveau est parmi ce qui se fait de mieux à son poste en Europe actuellement. Posé et serein, il renvoie l'image d'un gardien sur lequel la pression et les faits de jeu n'ont pas de prise. Auréolé de son titre de champion d’Europe décroché en Croatie avec les Hispanos, il est actuellement en pleine confiance. Outre sa performance de la semaine contre le MHB, il avait sorti 22 tirs à 55% de moyenne contre Flensburg il y a deux semaines en Ligue des Champions. « J’étais euphorique » avait-il alors déclaré.
Avec Thierry Omeyer comme guide, il forme assurément la meilleure paire de gardiens que le PSG version qatarie n'ai jamais eu depuis le rachat du club par QSI à l'été 2012. Si le MHB reste maître de son destin en Starligue, sa capacité à tirer son équipe vers le haut dans les grands événements sera décisive pour Paris dans sa quête de Ligue des Champions. C’est dans les matches couperets du printemps, de ceux qui feront passer la saison parisienne de la colonne « réussie » à celle « décevante », qu’il sera particulièrement scruté. En attendant, ce passionné de géographie et fils de marin entend bien continuer à surfer sur la vague de réussite qui l’habite depuis un mois.
À Coubertin, Olivier Poignard