EdF (M)
Les Bleus ont l'art de toujours s'en sortir
Alors qu'ils étaient déjà assurés d'être qualifiés pour le tour principal, les joueurs de l'équipe de France ont surmonté un début de match poussif pour aller arracher la victoire face à la Russie (23-22). Désormais, place au tour principal.
Décidément, cette équipe de France a de la ressource. Même dans les soirs où l'enjeu est assez limité et où sa qualité de jeu s'en ressent, elle arrive encore à s'en sortir. Face à des Russes déjà éliminés, le dernier match de ce tour préliminaire servait juste à déterminer qui, de la France ou de l'Allemagne, allait sortir en tête de la poule A. Ce qui ne changeait pas grand chose, à part le positionnement des deux jours de repos offerts pendant le tour principal. "C'était le cinquième match en sept jours, il ne comptait pour rien et, forcément, il était compliqué pour les garçons d'être complètement dedans. Cela a donné un match dont on ne gardera pas le DVD" souriait Guillaume Gille, l'adjoint de Didier Dinart, en zone mixte. Au menu, faux-rythme, pertes de balle à foison et tirs ratés. Et que ce soit les jeunots, lancés en début de partie aux côtés du revenant Nikola Karabatic, ou les cadres qui ont débuté la seconde période, personne n'a été à sortir du lot. Pour exemple, Kentin Mahé, héroïque contre l'Allemagne, a raté ses quatre premiers tirs, dont un pénalty expédié au dessus, avant de se métamorphoser dans les dix dernières minutes. "On n'a pas réussi à mettre le rythme qu'on voulait. Et au niveau du contenu, on est encore assez loin du niveau auquel on devra évoluer pour viser les demi-finales" prévient quand même Vincent Gérard.
Un programme de folie
Même si on aurait pu penser qu'une défaite n'allait rien changer, les Bleus se sont quand même rebellés, peut-être pour faire plaisir à leur entraineur, qui tenait absolument à rester sur une bonne dynamique, et qui a apprécié ce réveil tardif. "Sachant qu'une victoire les privait de deux jours de repos, on peut dire que les garçons n'ont pas calculé" souriait Dinart. Au rayon des satisfactions, car il y en a, on notera évidemment l'entrée tonitruante de Melvyn Richardson. Aligné d'entrée à la mène, le gaucher de Montpellier a encore une fois prouvé qu'il ne savait pas se faire discret. Il a été, d'assez loin, le meilleur bleu sur le terrain en première période et justifié son entrée dans le collectif. Au vu de ses prestations en club, on sait qu'il sera capable d'élever le niveau quand il le faudra. "Je ne serai pas timide quand les circonstances m'amèneront à l'utiliser" notait Dinart, qui a pu pratiquer une large revue d'effectif. Histoire de garder tout le monde dans le rythme et aussi, de ne pas trop tirer sur les organismes. Car, en finissant premiers, les Bleus se sont préparés un weekend de folie. Demain, en milieu de journée, ils feront le transfert vers Cologne, avant d'enchainer deux matchs en deux jours. Samedi face à l'Espagne, championne d'Europe en titre, avant l'Islande dimanche. Sans aucun droit à l'erreur. "Toute défaite serait rédhibitoire dans la course aux demi-finales. Mais on a les cartes entre nos mains. On va prendre les étapes les unes après les autres" terminait Dinart. Ce championnat du monde ne laisse décidément aucun répit aux organismes. Et, désormais, fini les matchs sans intérêt.
Les statistiques :
FRANCE - RUSSIE 23:22 (12:12) Arbitres : J. Novotny, V. Horacek (CZE) 11 287 spectateurs
FRANCE : Dumoulin (7 arrêts / 17 tirs), Gérard (9 arrêts / 21 tirs dont 1/2 pén); Rémili (3/6), Lagarde (0/2), Richardson (4/5 dont 1/1 pén), Mem (4/4), N. Karabatic (0/3), Mahé (3/7 dont 0/1 pén), Grébille (2/3), N’Guessan, Abalo (0/2), Guigou (1/2), L. Karabatic (1/1), Fabregas (3/4), Dipanda (0/2), Porte (2/4)
RUSSIE : Grams, Kireev (14 arrêts / 37 tirs); Kiselev (2/10), Shishkarev, Kovalev (3/3), Evdokimov (0/1), Shkurinskiy (4/7), Dereven (3/6), Gorpishin (2/4), Ostashchenko, Dibirov (1/3 dont 1/2 pén), Komogorov, Mikhalin (1/1), Zhitnikov (3/8), Fokin, Kosorotov (3/5)
A Berlin, Kevin Domas