EdF (M)
Les leçons ont été retenues
Dans un match qui aurait pu se révéler aussi piégeux que celui d'hier, la France s'est tranquillement imposée face à la Serbie (32-21). Elle a pu engranger de la confiance et faire tourner son effectif.
Les soirées berlinoises se suivent et ne se ressemblent pas pour l'équipe de France. Enfin, pas complètement. Hier, face au Brésil, les Bleus menaient 19-13 aux alentours de la 40ème minute mais n'avaient pas pu finir le travail, s'enferrant dans une fin de match bourbier. Ce soir aussi, le tableau de score a affiché 19-13 peu après le retour des vestiaires. Mais cette fois, les hommes de Didier Dinart n'ont pas donné la possibilité aux Serbes de revenir dans le match. Au contraire, ils ont appuyé sur le champignon pour continuer à creuser l'écart et terminer en roue libre. La différence entre les deux soirs ? "Le stress du premier match dans un grand championnat" pour le sélectionneur tandis que Dika Mem, du haut de ses 21 ans, a semblé analyser parfaitement la situation : "On a maitrisé le match et mieux controlé nos pertes de balle. On a su garder la tête froide alors qu'hier on s’est précipité en voulant mener de dix buts assez rapidement. Ce soir, on a construit notre victoire." Si en attaque, ce qu'on a vu sur le parquet de la Mercedes-Benz Arena a semblé plus cohérent, en défense aussi, le niveau est monté d'un cran. La charnière Dipanda-Luka Karabatic, notamment, a parfaitement fait le boulot au retour des vestiaires, forçant les Serbes à lâcher des ballons, parfaitement exploités à l'autre bout du terrain par Valentin Porte et Ludovic Fabregas.
L'élève français apprend vite
Si cette victoire large face à un adversaire qui avait montré de belles choses hier face à la Russie est bien évidemment encourageante en elle-même, c'est surtout la capacité des Bleus à rebondir en l'espace de 24 heures qu'on devra retenir. "Hier, dans le bus du retour, c'était silence complet. C'est dire à quel point les joueurs étaient déçus" décrivait le sélectionneur, tandis que Valentin Porte confirmait que, dans la journée, ça avait pas mal discuté dans le camp bleu. Histoire de corriger les erreurs mais, aussi, de mettre en confiance ceux qui étaient passés un peu à travers hier. Nédim Rémili a livré un match plein que ce soit sur le jeu rapide ou en attaque placée. Lui et Dika Mem ont su débloquer les situations compliquées du début de match, tandis que Romain Lagarde a exploité au mieux le temps de jeu qui lui a été offert. Vincent Gérard, si on excepte son raté d'avant la pause, a de nouveau livré une belle partie. Et pour couronner le tout, l'effectif a pu tourner. Pas une mauvaise chose quand on sait la lourdeur du programme à venir. "Les organismes vont être fatigués. Si on peut être en mode rouleau compresseur, en imposant notre rythme pendant une heure, et en s'offrant des fins de match faciles, ça sera très bien" disait le gardien montpelliérain, élu homme du match avec ses 12 arrêts. Il y aura peut-être des petites corrections à apporter à la copie rendue ce soir. Mais comparée à celle d'hier, elle a confirmé que le Français était un élève qui apprenait vite ses leçons.
Les statistiques :
FRANCE - SERBIE 32:21 (15:12) Arbitres : Martin Gjeding, Mads Hansen (Dan)
FRANCE : Dumoulin, Gérard (12 arrêts / 33 tirs dont 1/4 pén); Rémili (5/7), Lagarde (2/3), Mem (3/4), Mahé (4/6 dont 1/1 pén), Grébille (3/4), N’Guessan (2/3), Abalo (2/3), Sorhaindo (0/1), Guigou (3/4 dont 3/4 pén), L. Karabatic (1/1), Fabregas (5/6), Claire , Dipanda (0/1), Porte (2/2) SERBIE : Verkic (5 arrêts / 24 tirs dont 0/3 pén), Cupara (1 arrêt / 14 arrêts dont 1/2 pén); Pusica (2/3), Vorkapic, Orbovic (3/5), Vujin (1/3), Radivojevic (6/6 dont 1/1 pén), D. Nenadic (0/3), N. Ilic, Mosic (4/5), V. Ilic (3/4 dont 2/2 pén), Nikolic (0/1), Kukic (0/3), Marsenic (2/2), Obradovic (0/3)
A Berlin, Kevin Domas