Golden League
Un retour validé face à la Roumanie
L'Equipe de France a rendu une très belle copie face à la Roumanie pour sa première sortie après son sacre européen (28-18, FM). Malgré des absences, les jeunes ont répondu présentes, bien portées par des cadres qui les ont mises dans de bonnes dispositions.
Elle était attendue cette équipe de France dans cette maison des sports de Clermont Ferrand. L'an passé, c'était à Bayonne et à Pau que les championnes du monde avaient été fêtées. Cette fois, trois mois après avoir quitté leur public qui les avait portées pendant plus de deux semaines un peu plus au Nord du Pays, elles étaient de retour en Auvergne, à Clermont-Ferrand. Si l'enjeu n'était certes pas au rendez-vous, les Bleues n'ont pas négligé ce rendez-vous à une période délicate de la saison pour beaucoup d'entre elles qui ont des échéances importantes en club. Bien au contraire, alors que les absences se sont multipliées. A commencer par Grace Zaadi qui a permis à Méline Nocandy de jouer ses premières minutes en blanc (les Françaises jouaient en blanc), puis Amandine Leynaud et Cléopatre Darleux, suivies de Jannéla Blonbou. Les deux portières ont elles laissé la place à Roxane Frank, pour pleinement entrer dans cette semaine internationale avec une mi-temps complète de jouée dès son arrivée. Même diminuée, l'Equipe de France a fait preuve de sérieux face à des Roumaines, quatrièmes du dernier championnat d'Europe, privées de Cristina Neagu (touchée aux ligaments croisés lors de l'Euro en France).
Des jeunes pousses au rendez-vous
Et c'était important pour Olivier Krumbholz, d'une nouvelle fois mobiliser tout le monde dès cette première rencontre, en vue des échéances à suivre, le mondial 2019 au Japon et les Jeux de Tokyo sept mois plus tard, seul titre manquant au palmarès des Bleues. "Il y a eu beaucoup de fraicheur, on a cherché à jouer jusqu'au bout avec application. On a vu Méline Nocandy qui avait beaucoup de qualités, c'est une entrée très intéressante et spectaculaire en équipe de France" notait le sélectionneur français qui faisait en partie référence au premier but de la Messine, plongée à mille à l'heure dans un intervalle pour ouvrir le score après seulement deux minutes sur le parquet (1-1, 2e). "Oui j'étais stressée mais il y avait de l'espace, il fallait que j'y aille ! C'est pour cela qu'il m'a sélectionnée il fallait que je lui montre qu'il a eu raison" souriait Méline Nocandy. "Après c'était juste une minute, il y en avait 59 derrière, au fur et à mesure je me suis lâchée et je parlais à mes arrières, en jouant mon rôle de demi-centre". De même pour Roxane Frank, qui elle n'a pas eu le temps de trop réaliser ce qui lui arrivait. Pour cause, appelée le mercredi pour le jeudi à la place d'Amandine Leynaud, à seulement 21 ans, la tâche n'était pas des plus simples. Et pourtant, comme la Messine, elle était présente sur le premier ballon lors de son entrée en deuxième période. "Je ne m'y attendais pas du tout, c'était une réelle surprise, encore plus de jouer une mi-temps ce soir. Je suis très contente et je ne réalise pas forcément" avouait la bisontine qui a déjà d'énormes responsabilités dans son club. L'une comme l'autre, ont bien abordé cette première sélection, dans un contexte favorable avec des cadres bien présentes pour poser les bases. Dans le but, Laura Glauser s'était montrée intraitable en première période, sortant quatre jets de sept mètres sur les sept qui ont été tirés. Dans le jeu, elle a été toute aussi efficace (47% de réussite), profitant, comme Roxane Frank, d'une défense intraitable qui a su barrer la relation de la base arrière avec Crina Pintea, même si cette dernière a déménagé dans la défense française. "Le collectif a été remanié, offensivement et défensivement, ce n'était pas forcément facile de faire un bon match dans ces conditions. On a été gênés par ce grand pivot qui actuellement dans le handball féminin pose des problèmes à tout le monde. J'ai bien aimé l'application" admettait Olivier Krumbholz. Une défense à la hauteur de sa réputation et de son niveau, qui, malgré les rotations et les changements a largement fait l'affaire, n'encaissant finalement que 18 buts. Dans ses standards. Mais si elle s'est appuyée sur cette défense qui fait sa force depuis des années, elles a continué de dominer (aussi) en attaque, où pas grand chose n'a été à jeter, avec beaucoup d'enthousiasme, ce qui lui a permis d'aller chercher ces deux titres en deux ans, à l'image d'un kung-fu somptueux envoyé à l'aveugle par Allison Pineau pour Alexandra Lacrabère (20-11, 40e) ou encore du numéro de Manon Houette sur le point de jet de 7 mètres (6/7) qui n'a pas non plus hésité à envoyer une belle lucarne depuis son aile. Une copie impeccable, rendue en deux parties: une première période remarquable (15-8) qui permettait aux Bleues de continuer sur des bases solides et de bien travailler en deuxième, tout en régalant le public clermontois, venu en nombre (4 213 spectateurs), pour fêter ses championnes (28-18, FM). Désormais, il faut se tourner vers deux adversaires plus coriaces, que les Françaises ont l'habitude de jouer dans ces étapes de Golden League.Maxime Cohen avec Kévin Domas.