Mondial 2019
Handball kommt zurück nach Hause
Le championnat du monde commence ce soir, avec les deux matchs des nations organisatrices, l'Allemagne et le Danemark. Dans une ambiance qu'on imagine déjà survoltée.
"Football is coming home" chantaient les supporters anglais lors de la dernière coupe du monde de football en Russie. Six mois après, un championnat du monde de handball en Allemagne, c'est un peu comme un retour aux sources. "L'Allemagne, c'est un peu la Mecque du handball, même si la France n'a pas à rougir face à elle. Mais là-bas, c'est un sport très populaire" notait Luka Karabatic avant de décoller pour Berlin. Ce soir, les Allemands ouvriront leur championnat à domicile face à la Corée devant 17.000 fans n'ayant pas hésité une seule seconde à l'idée de dépenser, pour certains, plusieurs centaines d'euros. Hier, ils étaient plus de 2000 dans une salle de Berlin pour un entrainement ouvert au public. Médiatiquement, l'engouement est le même, avec plus de 900 personnes accréditées. Mais si on parle là de l'Allemagne, au Danemark, l'engouement est le même, puisque deux matchs de la sélection nationale sont déjà à guichets fermés : le match d'ouverture de ce soir face au Chili et le choc de jeudi prochain face à la Norvège. "Cela va être énorme, tous les Danois attendent ce moment avec impatience. Personne ne nous imagine faire autre chose qu'aller chercher le titre pour la finale à la maison, il va falloir faire abstraction de cette pression" disait, il y a de cela quelques semaines, le pivot du Paris Saint-Germain Henrik Toft Hansen. Blessé, il ne sera pas présent sur le terrain ce soir, mais devrait faire son retour pour la suite de la compétition.
Gérer la pression, un facteur clé
Allemands comme Danois vont devoir maitriser cette satanée pression qui s'abat sur le pays hôte à chaque grande compétition. De ce côté du Rhin, l'attente est grande, d'autant plus que le dernier championnat du monde disputé à la maison, en 2007, s'était terminé sur une médaille d'or. "Tout le pays nous voit gagner, mais il va falloir y aller petit à petit. Le match d'ouverture va être très important pour qu'on se relâche. D'ailleurs, je ne m'attends pas à un festival, je pense que tout le monde va être assez tendu" disait encore avant-hier le sélectionneur Christian Prokop. Cela fait maintenant un an que la folie du Weltmeisterschaft, comme on dit ici, a envahi l'Allemagne. "On a déjà commencé à le sentir la saison passée, quand on a joué les matchs amicaux. Quand on a vu les salles en rouge, noir et jaune, on ne pouvait que s'imaginer ce que ce serait pendant la compétition. Je revois les matchs de la France et de la Croatie à domicile dans les compétitions précédentes, et j'espère qu'on va avoir le droit à la même chose" souriait Uwe Gensheimer, l'icône locale, à la fin de l'entrainement mardi soir. Cette génération allemande, c'est celle qui était en tribunes pour le sacré des ainés de 2007, qui ont progressivement laissé leur place pour assister à l'éclosion des jeunes pousses. Celles qui ont désormais pour mission d'emmener l'Allemagne vers un nouveau titre, après le sacre européen de 2016.
La concurrence va être féroce
Ce Mondial risque, pour l'instant, d'être aussi celui des absents. L'Allemand Julius Kühn, notre Nikola Karabatic national, l'ailier gauche islandais Gudjon Valur Sigurdsson, l'Argentin Diego Simonet ou le Norvégien Kent Robin Tonnesen, ils sont un certain nombre d'habitués à manquer le grand rendez-vous annuel. Ce qui aura sans doute comme effet de niveler encore un peu les différences de niveau. "Il y a six ou sept équipes qui peuvent prétendre au titre mondial. Plus le temps avance, plus l'écart se resserre entre les différentes équipes européennes" avance Didier Dinart, le sélectionneur français. Côté allemand, on vise le dernier carré. Un objectif réaliste, à condition, d'abord, de ne pas prendre la foudre face à la France mardi prochain, dans ce qui sera un des sommets du tour préliminaire. En attendant, la Mannschaft aura déjà eu le temps de s'échauffer. Et d'échauffer ses fans.
A Berlin, Kevin Domas