Starligue - J15
Cesson dominé par Nîmes pour la dernière au Liberté
Pour sa dernière dans la salle rennaise du Liberté, Cesson-Rennes s'est incliné très nettement face à une équipe de Nîmes bien supérieure (23-30). Les Nîmois creusent l'écart pour l'Europe.
Le changement de dimension de Cesson-Rennes, c'est maintenant. Après avoir quitté le Palais des sports la tête basse contre Aix en décembre, voilà que Cesson jouait pour la dernière fois au Liberté, la salle rennaise qui a accueilli les dernières grandes affiches des Roses et Bleus ces dernières années, face à Nîmes. Niveau souvenirs, il y en a quelques-uns pour Sylvain Hochet, le capitaine et historique du club. « Oui, l'affaire des paris ! », rigole-t-il d'abord, avant d'enchaîner, plus sérieusement : « C'était intéressant pour nous de venir jouer dans une salle avec beaucoup de supporters, et un autre format, avec des supporters derrière les buts, des gens dans toute la salle qui, malgré la défaite, nous applaudissent... » Car oui, la soirée d'adieux de Cesson au Liberté ne s'est pas passé tout à fait comme espéré face à un solide adversaire.
Nîmes dominateur sans trop forcer
Nîmes prend d'entrée le pli du match. Rémi Salou est facilement trouvé par ses arrières au milieu de la défense bretonne et enchaîne les buts, cinq dans les onze premières minutes. Nîmes en profite pour prendre rapidement quatre buts d'avance (2-6, 9'). Cesson débute à l'envers, car en plus d'une défense trop lâche et de gardiens inefficaces (1 seul arrêt au total sur la première période), les tirs ne sont pas assez dangereux pour Rémi Desbonnet qui peut se chauffer. L'écart ne bouge pas (7-11, 19'), mais Cesson met enfin plus d'intensité défensive. Cela paie, puisque les Cessonnais recollent à un but (10-11, 21'). Le match a alors gagné en intérêt pour le public : Cesson n'égalise pas, mais colle aux basques des Nîmois. Un dernier tir sur le gardien de Geir Gudmundsson ne permet cependant pas de maintenir un écart analogue à la pause (13-15, 30'). « On a fait une bonne première mi-temps, estime Sylvain Hochet. On n'a pas bien commencé mais on est revenu parce qu'on était bien en défense et c'était fluide en attaque. »
En plus de cette lancée positive, Cesson a l'opportunité de vite recoller au score au retour des vestiaires, puisque Nîmes débute en infériorité (Prandi a pris 2 minutes à cinq secondes de la mi-temps). Raté : les Cessonnais montrent des failles en attaque avec des pertes de balle trop nombreuses. Et après quelques minutes, l'USAM prend l'initiative et creuse rapidement l'écart grâce à plusieurs buts de Mohammad Sanad (15-17, 37' ; 15-21, 41'). Cesson ne montre pas vraiment de révolte, et l'écart reste stable dans une rencontre qui perd en intensité. « Ils nous ont dominé dans l'intensité, jugeait Jef Lettens, le gardien cessonnais, après le match. On avait envie de faire beaucoup mieux. J'ai l'impression qu'on a baissé les armes en deuxième mi-temps, on n'avait pas le petit plus pour les accrocher et recommencer un nouveau match. » En totale gestion sur la fin de la rencontre, Nîmes monte jusqu'à huit buts d'avance (20-28, 56') pour s'imposer finalement assez tranquillement (23-30). « On a commis beaucoup trop d'erreurs individuelles et collectives pour prétendre à la victoire, ou même à un match nul, » résume Sylvain Hochet.
Nîmes file vers l'Europe, Cesson a besoin de confiance
« On peut être fiers du match, on a été sérieux. On savait qu'en première mi-temps ce serait compliqué et qu'ils allaient se battre jusqu'au bout, mais on a fait une deuxième période très sérieuse avec beaucoup d'arrêts de Rémi Desbonnet, donc c'est top, » souriait Quentin Dupuy, le demi-centre de la Green Team. Nîmes creuse toujours plus l'écart sur la sixième place avec désormais sept longueurs d'avance, et semble bien parti pour retrouver l'Europe, mais Dupuy, avec l'expérience de deuxièmes parties de saisons moins bien assurées, évite de se projeter. « Ce qu'on retient, c'est qu'on est à deux matchs, deux victoires depuis la fin de la trêve, on reste sur notre confiance et notre lancée, » affirme-t-il plutôt.
« Depuis le début de saison, on est souvent sur courant alternatif, regrette quant à lui Sylvain Hochet. On fait souvent une bonne mi-temps par match, il va falloir qu'on soit meilleur sur une heure. Quand on a des temps faibles, il faut qu'il dure moins longtemps. Il faut qu'on retrouve de la confiance collectivement et individuellement, car on sait qu'on a des échéances importantes qui arrivent. » Parmi ces échéances, déterminantes pour le maintien que Cesson jouera jusqu'au bout, on a notamment cette entrée dans le nouvel écrin cessonnais, nommé Glaz Arena. Le baptême aura lieu le 14 mars prochain, face à Istres, actuellement dans la zone rouge. « Notre dernier match au Liberté était un peu comme la dernière au Palais, conclut Jef Lettens. J'espère que la nouvelle salle va ramener un peu de motivation pour tout le monde, d'autant que ce sera un match au couteau. » De la réussite de ce match dépendra en partie l'avenir de Cesson, pour ne pas rater le tant attendu changement de dimension.
Cesson-Rennes – USAM Nîmes : 23-30 (13-15).
Arbitres : MM. Buy et Duclos.
Cesson-Rennes : Bucataru 5/25 arrêts, Lettens 1/11 dont 0/2 pen. – Abily 1/2, Derbier 1/2, Bolaers 1/2, Dupont-Marion 3/3 dont 1/1 pen., Hochet (cap), Kamtchop-Baril, Le Boulaire, Szyba 1/3, Villeminot 5/7 dont 5/5 pen., Acquevillo 1/7, Gudmundsson 3/5, Doré 1/3, Kalafut 2/2, Gaudin 4/8. Entraîneur : Christian Gaudin. Exclusions : Hochet (11' ; 27'), Gaudin (38'), Gudmundsson (45').
Nîmes : Desbonnet 11/31 arrêts dont 0/4 pen., Paul 0/2 pen. – Poyet 0/1, Suty 2/2, Rebichon (cap), Salou 6/6, Nyateu 4/8, Dupuy 1/2, Padolus, Tobie 3/3, Prandi 3/4, George 1/1, Gérard 2/2 dont 1/1 pen., Sanad 6/7 dont 1/2 pen., Brasseleur 2/4. Entraîneur : Franck Maurice. Exclusions : Sanad (18'), Tobie (26'), Prandi (30'), Dupuy (43'), Padolus (50').
Mickaël Georgeault, à Rennes