Emil Nielsen est-il un vrai phénomène ?

Tous les spectateurs de LidlStarligue attendaient la première apparition du portier danois sous les couleurs du HBC Nantes. Emil Nielsen n’a pas déçu : avec 15 arrêts à presque 40 %, il a fait très mal aux Dunkerquois.  La prestation impressionnante du jeune gardien a déclenché une vague de commentaires unanimes. Avant d’affronter Paris, contre qui il avait brillé l’an dernier à Skjern, petite analyse chiffrée sur le « phénomène Nielsen ». Les chiffres utilisés sont ceux fournis par l’EHF sur les deux dernières saisons de Ligue des Champions. Ainsi, le site de l’EHF permet d’obtenir les arrêts de Nielsen sur 27 de ses matchs de Ligue des Champions en 2017-2018 et 2018-2019. Au total, 260 arrêts à 32 %, soit environ 10 arrêts par match. Un score plus qu’honorable, d’autant plus pour un gardien si jeune (né en 1997), mais qui ne le place pas pour autant parmi les tout meilleurs de la catégorie. Qu’est-ce qui a donc créé la notoriété du jeune Danois ?

DES PRESTATIONS XXL…

19 arrêts face à Paris en octobre 2018, 14 face à Veszprem lors de l’exploit de Skjern en mars 2018 : Nielsen a su briller dans certains grands rendez-vous. Ces deux performances exceptionnelles ont attiré la lumière sur lui. Ajoutez à cela son physique remarquable et vous avez la recette pour un gardien qui « buzze ». Il a également su séduire les dirigeants nantais en réalisant 13 arrêts contre le H, lors du quart de final retour en 2017-2018.

 

… UNE CERTAINE RÉGULARITÉ POUR SON ÂGE…

Sur les 27 parties suivies, Emil Nielsen a effectué plus de 10 arrêts par match à 12 reprises. En dehors des deux matchs cités plus haut, Nielsen a réussi de belles performances contre des équipes un peu plus modestes : Leon, Schaffausen, Elverum, Bucarest en poule basse en 2017-2018 et Celje, Zaporojie en poule haute en 2018-2019.

… MAIS UNE SAISON 2018-2019 PLUS DIFFICILE

En se focalisant sur la saison 2018-2019, la moyenne d’arrêts de Nielsen tombe à 8 par match (29 % de réussite) et, si l’on excepte son exploit face à Paris, le nouveau portier nantais a été bien moins impressionnant, à l’image de son équipe. Skjern a en effet souffert en poule haute avec 439 buts encaissés (la 13^e défense sur les 14 équipes de poule haute) et 9 défaites en 14 matchs. S’il n’a jamais vraiment raté de match (hormis le retour à Coubertin face à Paris, avec 1 arrêt à 5%), Nielsen a cependant été beaucoup moins décisif comme en atteste le graphique.

 

CONCLUSION : UNE (TRES) BONNE PIOCHE QUI DOIT ENCORE PROUVER

En recrutant Nielsen, le HBC Nantes s’est doté d’un jeune gardien de 22 ans avec deux saisons de Ligue des Champions dans les jambes et déjà de bonnes références. Néanmoins, en dehors des coups d’éclat qui l’ont fait émerger sur la scène internationale, Nielsen doit encore prouver au plus haut niveau. Et cela peut commencer ce soir… En refaisant cauchemarder les attaquants parisiens ?

 

Tristan Paloc