Starligue - J22
Cette sixième place, pas si européenne que ça...
Le championnat entame demain soir son sprint final, avec encore cinq journées à jouer. Si le titre semble joué et Pontault en très mauvaise posture pour le maintien, il reste encore un peu de suspens. Notamment dans l'attribution des places européennes.
Certains ont du faire un peu la grimace en voyant Dunkerque se qualifier pour la finale de la coupe de France il y a quelques semaines. Personne ne souhaite du mal à Patrick Cazal et ses hommes, non. Mais la possibilité pour les Nordistes d'aller chercher le trophée à l'AccorHotels Arena le 25 mai pourrait rebattre les cartes quant aux qualifications européennes. Les règles sont claires : pour la saison prochaine, et grâce à sa première place au ranking européen, la France aura le droit, de façon automatique, à une place qualificative en Champions League (pour le champion), mais aussi à quatre tickets pour la coupe EHF. Distribués au vainqueur de la coupe de France et aux équipes classées de 2 à 4 en Starligue. Sauf que depuis 2013, le vainqueur de la coupe de France a toujours été un club qualifié pour la Champions League par le biais du championnat. Permettant ainsi à une équipe supplémentaire, classée cinquième en fin de saison, de postuler à l'Europe. Mais si Dunkerque, actuel 10ème de Starligue, venait à remporter la coupe, la cinquième place du championnat devrait alors demander une place supplémentaire à l'EHF. Sans garantie. "Pour l'instant, on n'en est pas là, on fera les comptes à la fin. Pour l'instant, nous sommes quatrièmes, et on espère le rester. Mais si nous devions monter un dossier pour jouer la coupe d'Europe, bien sûr qu'on le ferait, et on espère bien que la LNH plaiderait en notre faveur" explique le président de l'USAM David Tebib.
On peut supposer que, comme les années précédentes, les instances européennes ouvriraient les portes à une équipe hexagonale supplémentaire, donc que Nîmes et Chambéry seraient à l'abri. Mais deux, sans doute moins. Pour ceux qui pointent derrière et qui visent la sixième place, la situation est donc plus complexe. Aix et Saint-Raphaël notamment, ont du mouron à se faire. Car voir Dunkerque soulever la coupe de France signifierait la mort dans l'oeuf de l'aventure européenne. "Pour le coup, on est supporter de Chambéry. Pour nous, la qualification européenne est un objectif majeur, ce statut de club européen est très important, en terme de positionnement régional notamment. Et le club a une volonté très claire de jouer la coupe EHF tous les ans avant, peut-être, de viser la Champions League à moyen terme" appuie le manager général d'Aix Stéphane Cambriels. La seule solution pour son club de retrouver la coupe d'Europe, qu'il a découverte cette saison, est de finir sixième et de croiser les doigts pour que Chambéry emporte la coupe.
Pourtant, depuis le mois de décembre, on n'entend que des entraineurs et des dirigeants parler de l'Europe, comme si celle-ci était un Graal sans lequel les clubs français ne peuvent pas vivre. Même ceux qui n'y ont pas mis les pieds depuis un bout de temps. Pourquoi prendre un risque dans la communication sans aucune assurance ? "La coupe d'Europe valorise le club, qui montre qu'on a passé un cap. Notre budget est évidemment construit autour d'une participation européenne, et il y a une différence entre jouer l'Europe et ne pas la jouer. Si le club est européen, on peut attirer de nouveaux partenaires" explique Tavid Tebib, qui ne cache pas que le recrutement de Michaël Guigou pour la saison prochaine fait partie de cette stratégie globale de montée en gamme de l'USAM. Du côté d'Aix, on est nettement plus dubitatif sur les rentrées d'argent venant de la coupe EHF. "Cette saison, cela nous a couté une blinde" sourit Stéphane Cambriels, se remémorant l'historique voyage en Islande du mois d'octobre dernier. "Mais, en termes financiers, on n'a pas basé notre saison prochaine sur une participation européenne. Ni notre recrutement d'ailleurs, les joueurs qui ont signé l'ont fait sans garantie sur ce point." Finances, recrutement, image, ils ont tous intérêt à jouer la coupe d'Europe. Mais ils vont devoir attendre jusqu'au 25 mai pour savoir si Dunkerque ne va pas ramasser le pactole sous leur nez.
Le programme de la 22ème journée :
Mercredi 08.05 Istres - Saint-Raphaël à 20h00 Cesson-Rennes - Chambéry à 20h30 Ivry - Dunkerque à 20h30 Montpellier - Tremblay à 20h30 Pontault - Toulouse à 20h30 Nantes - Nîmes à 20h45 (en direct sur beIN Sports 1)
Jeudi 09.05 Aix - Paris à 20h45 (en direct sur beIN Sports 1)
Kevin Domas