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Nantes et ses Ultr’H, histoire d’un jeune kop exemplaire

, par Mocanu

Créé en 2017, le kop nantais des Ultr’H se développe et ses adhérents font de plus en plus parler d’eux. Tifos, déplacement à Barcelone … Leur évolution accompagne celle du H et ils ont désormais un vrai rôle à tenir dans un club qui s’appuie beaucoup sur son public nombreux et fidèle.

Interview de Mickaël Gaignard, président des Ultr’H

Handews : Peux-tu te présenter rapidement ?

Mickaël Gaignard : Je suis dans l'association depuis sa création en 2017, auparavant vice-président et depuis janvier 2019 président des Ultr'H. Je suis un ancien handballeur évoluant dans un club de l'agglomération Nantaise (Saint Sébastien sur Loire). Le hand a toujours été ma passion et une question de famille. Mon père en a fait et mon grand-père était président du club ou j'ai évolué. C'est dans le handball que j'ai trouvé de bonnes valeurs et où j'ai pu m'épanouir.

HN : Les Ultr’H fêtent leurs 2 ans cette semaine. Peux-tu nous en dire plus sur la création de l’association ? Sur son esprit, sa philosophie ?

MG : Un esprit convivial et familial, nous sommes ouverts à tous et défendons les mêmes valeurs que celles du HBC Nantes : combativité, respect, solidarité. Nous souhaitons encore plus embellir l'image véhiculée depuis la création des Ultr'H en France et Europe. Le club avait déjà été plusieurs fois élu meilleur public de France, cependant, il manquait un vrai kop de supporters derrière son équipe pour soutenir, encourager et créer des animations… Notre ambition est d'encourager notre équipe de cœur et de faire vibrer la H Arena ou ailleurs. La démarche de création a été lancée par Benoît Vissuzaine, un ami et supporter qui pratique le handball et est bénévole au HBC Nantes. Avec lui, au retour de Bercy en 2017 (après avoir remporté la coupe de France ndlr), c’est naturellement que plusieurs d’entre nous nous sommes tournés vers cette nouvelle association qui nous correspondait. On peut nous reconnaître facilement grâce à notre beau t-shirt aux couleurs du club et qui a l'éléphant pour emblème, tout comme la ville de Nantes. Il représente la puissance, la longévité, la sagesse, une masse qui défendra sa troupe.

HN : Ces deux dernières saisons, le kop s’est notamment fait connaître par les tifos déployés à la Trocardière, au Palais des Sports Beaulieu ou même la Hall XXL. Peux-tu nous en dire plus sur les activités de l’association dans la vie du club et pour l’expérience de supporter ?

MG : Sur le plan sportif, le Tifo reste le moyen numéro un pour faire passer notre message (toujours dans le respect et parfois humoristique), et surtout en début de match. C’est le premier encouragement pour notre équipe fétiche et pour motiver le public nantais. Nous essaierons de faire aussi bien voire mieux cette saison. Chaque tifo nous demande beaucoup de travail car tout est fait à main levée, il ne faut pas oublier que la base du tifo c’est un rouleau transformé en une bâche dessinée d’à peu près 150 m².  L’expérience supporter s’effectue pour nous hors des matchs mais aussi en amont du match où l'on se retrouve autour d'un verre, puis directement dans notre tribune où on fait participer tous les membres. Les rendre acteurs de leur propre expérience est toujours plus enrichissant pour leur permettre de garder un bon souvenir du match. Les déplacements en France et Europe sont aussi une expérience inoubliable et enrichissante pour tous. Pour tous ceux qui le souhaitent nous fournissons T-shirt, sweat, écharpe et drapeaux. Nous avons seulement 2 ans, mais nous construisons pas à pas le développement de l'association.

HN : Supporter une équipe, c’est vivre avec elle des victoires et moments de gloire, mais aussi des défaites, parfois amères. Quel rôle jouez-vous dans ce genre de situations ? 

MG : Un vrai supporter sera toujours présent dans la victoire mais aussi dans la défaite. Notre attitude à tous le veut et ça s’est fait tout naturellement. Personne ne sifflera et n’insultera jamais notre équipe en cas de défaite. Ça fait partie du sport, on ne peut pas gagner à tous les coups. Dans ce cas nous sommes là en soutien, on aura toujours un mot à chaque joueur du H pour les aider à faire passer la pilule. On est un peu l’épaule sur laquelle ils peuvent se reposer, on sait que ce sont des guerriers, des compétiteurs, ils n’ont pas besoin d’être accablés car ils sont les premiers touchés par la défaite. Nous aurons toujours pour eux un soutien sans faille !

Crédit photo : HBC Nantes

HN : Le H sort d’une belle saison sur le plan national et européen mais a vécu des derniers mois compliqués. Comment vous positionnez-vous sur ces sujets parfois polémiques ?

MG : Nous soutenons le club, quand tu supportes une équipe tu supportes le club. Tu peux être fan d’un joueur mais quand tu es supporter tu es supporter d’un club. On aura toujours à Nantes ou ailleurs un immense respect pour tous ceux qui ont fait beaucoup et qui quittent le club, on ne saura jamais suffisamment leur dire merci ! Mais ce qu’il faut comprendre c’est qu’il y’a certaines choses qui ne nous regardent pas forcément, où on n’a pas besoin d'y mettre notre nez.

HN : Lors du ¼ de finale de Ligue des Champions à Barcelone, on vous a vus accueillir les supporters montpelliérains et encourager ensemble le H. Parvenez-vous à maintenir de bons rapports avec les kops ou supporters des équipes adverses malgré la rivalité sportive ?

MG : Depuis le Final4 à Cologne nous entretenons de très bonnes relations avec les Blue Fox (le kop de Montpellier ndlr), sans oublier que là-bas l’entente a été très bonne aussi avec le 8ème Homme de Paris. Les relations se créent généralement lors de déplacements, c’est grâce à cela qu’une dizaine de Montpelliérains ont fait le déplacement avec 330 nantais à Barcelone.

Pour le moment grâce aux réseaux sociaux ou aux différents déplacements nous créons des relations avec différents clubs de supporters comme Dunkerque, Montpellier, Paris, Nîmes, Chambéry. Nous buvons un verre avant et après match avec eux, mais le match reste le match chacun défend et encourage son équipe. Au coup de sifflet final nous avons cette force et intelligence de passer la fameuse troisième mi-temps en toute convivialité et respect entre tous.

Crédit photo : HBC Nantes

HN : Nantes a la chance de disposer des équipes jeunes performantes, les soutenez-vous également dans le cadre des Ultr’H ?

MG : Oui nous avons fait 2 ou 3 matchs de la saison passée mais sans le kop en entier, il faut les féliciter pour cette superbe performance sur la saison qu’ils ont fait ! Nous essaierons sur la saison qui arrive d’être un peu plus présents pour eux suivant nos disponibilités... Car ce n’est pas toujours facile de dégager du temps avec le travail de chacun, les matchs de notre équipe première et les confections tifos.

HN : Nantes est une ville très sportive, avez-vous des liens avec des supporters d’autres équipes sportives de l’agglomération ?

MG : Pour certains, nous avons assisté à Nantes à des matchs de volley, foot, rugby, mais pas sous le nom Ultr’H. Nous y allions en tant que Monsieur Madame tout le monde, mais c’est un véritable plaisir aussi de voir le sport nantais à ce niveau. Les relations se feront au fur et à mesure.

Interview de Rock Feliho, capitaine de Nantes et parrain des Ultr’H

HN : En tant que parrain des Ultr’H, comment avez-vous vécu l’apparition de ce kop ?

Rock Feliho : Pour leur première année officielle, les Ultr’H m’ont demandé d’être le parrain et c’est avec grand plaisir que j’ai accepté parce que je trouve ça top. On a toujours eu une super ambiance à Nantes et, aussi grâce à nos performances, de plus en plus de gens sont venus nous soutenir. Certains fidèles ont commencé à vouloir nous soutenir encore plus et ont matérialisé ça par la création de ce groupe de supporters. Je ne pouvais qu’adhérer en fait, tout simplement !

HN : Tu es joueur et capitaine à Nantes depuis 2010, as-tu ressenti l’impact de l’apparition de ce kop au niveau du club et de l’équipe ?

RF : Oui, bien sûr ! Aussi, on a l’avantage d’avoir une certaine proximité avec eux. On les connait, on les voit travailler. On sait le travail qu’il y a derrière les tifos par exemple. C’est peut-être quelque chose qui va durer quelques secondes mais ils travaillent dessus pendant des semaines. Ils ont amené ce nouveau truc au club et franchement c’est génial. Nous, les joueurs, on les découvre en même temps que tout le monde et, à chaque fois, c’est toujours un moment spécial, ça te met dedans et c’est génial. Nous on trouve ça top ce qu’ils arrivent à faire et surtout l’investissement qu’ils y mettent, donc la moindre des choses ensuite c’est de leur rendre sur le terrain. Pendant les matchs, leur reconnaissance nous pousse vraiment et ensuite les résultats nous poussent et les poussent aussi, il y a une belle communion.

Aussi, hormis les tifos, ils sont là dans les bons moments comme dans les moments qui sont plus délicats et on les a beaucoup remerciés pour ça. Maintenant, quand tu viens jouer à Nantes tu sais qu’il y a une partie des Ultr’H qui sont là. Il se passe toujours des choses sur et hors du terrain à la H Arena, notre public est un moteur pour nous et c’est top.

L’année dernière ils l’ont encore prouvé avec des supers tifos, le déplacement à Barcelone, … Je suis très fier d’être leur parrain et je pense que beaucoup de clubs nous les envient !

Propos recueillis par Antoine Piollat

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