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Coronavirus

La N1F face à la crise

, par Dalibor

Crédit photo : US Palaiseau

Quelles seront les conséquences de la crise sanitaire dans le monde du sport, et particulièrement du handball ? Bien malin qui pourrait le dire. Depuis la mi-mars, les matchs et entraînements sont annulés, le temps suspendu. Dans les divisions professionnelles, les principaux protagonistes sont au chômage partiel. Mais que se passe-t-il dans les échelons inférieurs ? En Nationale 1 féminine, la politique des 47 clubs de troisième division varie selon la structuration de chacun et les choix des dirigeants. En quête de réponses, Handnews s’est livré à un petit tour de France.

Dans certaines structures, les handballeuses ne possèdent ni contrats professionnels, ni conventions pour encadrer leur pratique. Les rémunérations se résument à des primes de manifestation (match, entraînement). Dans ces clubs, étant donné la situation, les joueuses ne seront plus payées d’ici l’été. Ainsi, à Palaiseau, les coachs sont les seuls salariés mais, malgré l'arrêt du championnant, ceux-ci seront rémunérés jusqu’à la fin de la saison. « C’est logique car nous avons déjà touché nos subventions. Ces dépenses étaient budgétées. D’autres questions se posent, notamment sur le soutien des collectivités locales, pour l’an prochain. Mais nous sommes sereins quant à l’exercice actuel » souligne le président, Jean-Luc Christiaen. A l’ASPTT Strasbourg, il y a peu de conventions mais l’ensemble du collectif perçoit des primes de match. Les entraîneurs négocient actuellement avec la direction pour qu’une somme fixe soit allouée aux joueuses d’ici la fin juin. En attendant, trois séances hebdomadaires avec le préparateur physique se déroulent en visioconférence.

A Montpellier, le club prend uniquement en charge les déplacements des joueuses. Ces dernières ont reçu un mail des dirigeants expliquant que seule la moitié des indemnités de mars leur seraient versées, comme le confirme une joueuse : « Rien ne nous sera payé en avril. Nous toucherons peut-être quelque chose si l’activité reprend en mai, relate une fille de l’équipe première. On ne nous a pas demandé notre avis ». Pour l’heure, le collectif reçoit de la part du coach un programme pour se maintenir en forme, tous les deux jours. « Ce n’est pas contradictoire à mon sens parce qu’on est sportive dans l’âme, pas uniquement parce qu’on nous paie, pose la présidente, Céline Allègre. On leur demande d’arriver en forme en août et on ne les paie pas en juillet. Pour l’instant, on fait plutôt des économies puisque tout est à l’arrêt mais on est très inquiets sur le partenariat privé pour la saison prochaine. D’autant que nous serons 14 clubs, au lieu de 12 actuellement. Il y aura quatre descentes, il ne faudra pas se louper. »

La situation dans les clubs davantage structurés

Dans les clubs où les sportives sont rémunérées en convention ou contrat professionnel, deux façons de gérer la crise se dégagent. Quelques rares clubs souhaitent honorer les accords passés jusqu’à la fin de la crise. « Cinq filles ont une convention chez nous et nous tenons à respecter l’engagement pris auprès d’elles, explique Marion Agostini, trésorière du Toulouse Féminin Handball. Comme ces accords ne sont pas des contrats de travail, elles ne peuvent pas toucher le chômage partiel. Nous avions budgétisé cette dépense. A l’inverse, nous allons économiser de l’argent sur les déplacements, les primes de match ou l’arbitrage. Si on ne sait pas encore ce que va donner le partenariat privé dans les mois à venir, on sait que les filles sont actuellement dans des situations compliquées. » En Dordogne, la réflexion quant à la gestion de la crise est semblable. « A Bergerac, ce qui est dit est dit, et nos engagements seront tenus jusqu’au bout, sauf accord avec la joueuse, précise Michel Cassier, directeur sportif. Nos quatre pros sont en chômage partiel. Pour le reste de l’effectif, nous avons distingué celles qui travaillent des étudiantes avec peu de ressources. Nous avons baissé la rémunération des travailleuses et avons maintenu à même hauteur les indemnités des cinq étudiantes. La situation est complexe parce que nous n’avons aucune visibilité sur le partenariat privé. On est en train de calculer ce que l’on va perdre. On va devoir diminuer notre nombre de contrats pros pour sûr la saison prochaine. »

Dans un second cas, les clubs ont signifié aux athlètes que, puisque le championnat était terminé, elles ne pouvaient plus être rémunérées en prime de match ou indemnisées sur leur déplacement. C’est le cas à Montluçon, où toutes les joueuses, y compris les réservistes en Nationale 3, perçoivent de l’argent. En revanche, les autres engagements pris dans les conventions sont maintenus. Comme la participation aux frais locatifs. « Le président est vraiment très humain et cherche à aider chacune dans la mesure du possible », affirme la capitaine Sladjana Topic.

A Moncoutant, les joueuses ont reçu un mail leur signifiant qu’elles ne seraient plus payées à partir de la mi-mars. Pour autant, quatre séances hebdomadaires avec le préparateur physique et le kinésithérapeute sont organisées. « C’est une volonté du coach pour faire en sorte que la coupure ne soit pas trop longue, justifie Jean-Marie Servant, co-président du SAM. Chez nous, les pros sont en chômage partiel, les joueuses en convention ne sont plus rémunérées. Pour celles qui sont à l’école, cette indemnité leur permettait de payer le loyer, donc la situation est plus raide pour elles… Nous avons estimé une baisse à venir de 30 à 50% du partenariat privé. On voulait construire une équipe pour disputer le haut de tableau la saison prochaine mais on va devoir diminuer notre budget sur le recrutement. On privilégie la continuité du club. »

A Angoulême, une situation unique ?

En Charente, la situation semble tendue, inédite. « Nous avons, depuis le début de la saison, des désaccords majeurs avec la direction du club. Aussitôt la fin du championnat annoncée, nous avons reçu un mail des dirigeants annonçant que le mois de mars serait payé à moitié et que toutes les conventions étaient rompues » explique la capitaine, Anabelle Courcelles. Ainsi les engagements pris en dehors des matchs et entraînements, comme l’aide au loyer, le remboursement de billets d’avion, sont désormais caducs. Pour celles qui bénéficiaient d’un appartement, elles sont sommées de le libérer au 31 mai. Le club évoque un « cas de force majeur » pour justifier sa démarche. "Je peux entendre que la situation soit compliquée, mais on aurait pu se mettre autour de la table pour en discuter. Des filles se retrouvent en galère pour payer leur loyer et le club ne répond plus” continue Anabelle Courcelles.

La présidente, Evelyne Rocher, se défend : "Je comprends que les filles ne soient pas contentes, mais nous ne sommes pas responsables de l’arrêt du championnat. On subit la situation, et financièrement, c’est compliqué pour le club. J’ai six salariés que je n’ai pas envie de perdre." Les Angoumoisines ont contacté le syndicat des joueurs et joueuses professionnel(le)s (AJPH) pour connaître leurs droits et potentiellement entamer des démarches. « La crise, associée à l’arrêt des compétitions, engendre une multitude de conséquences, nous explique-t-on à l’AJPH. Depuis quelques semaines, nous avons noté une augmentation des sollicitations provenant de joueur.se.s de divisions inférieures. Sur le cas de force majeur : ce n’est pas à l’Etat (ou au club NDLR) de le déclarer : lors de chaque contentieux, le juge va considérer ou non si c’est un cas de force majeur selon la situation et l’interprétation des clauses contractuelles. »

Le classement et les poules des clubs cités. Poule 1 : Bergerac (9ème); Bordes (10ème); Moncoutant (8ème); Angoulême (3ème); Montluçon (7ème). Poule 2 : Palaiseau (9ème); Poule 3 : ASPTT (5ème); Cergy (11ème). Poule 4 : Toulouse (2ème); Montpellier (8ème)

Kevin Domas (avec Magali Rutier)

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