EdF (M)
Didier Dinart sort de son silence
Cinq mois après son éviction de son poste de sélectionneur, Didier Dinart sort de son silence dans une interview accordée à France TV. Un petit rappel des faits tout d'abord, l'équipe de France débute l'Euro 2020 par un match contre la nation montante, le Portugal puis contre la Norvège, vice-championne du monde. Deux matchs, deux défaites, à l'issue desquelles la France est éliminée dès la phase de groupes.
Pourtant confirmé dans ses fonctions à la suite de l'élimination par le président de la FFHB et du DTN, c'est par la bouche de son adjoint, Guillaume Gille, qu'il apprend son éviction : « On me confirme dans un premier temps à la tête de l’équipe de France au lendemain de notre élimination. La veille de mon éviction, sur un plateau de télévision, on me renouvelle ce soutien et le lendemain, j'apprends par la voix de mon adjoint que je ne suis plus l’entraîneur des Bleus... J’ai un peu le sentiment d’avoir été jeté comme un Kleenex, après 23 ans passés à servir l’équipe de France comme joueur puis entraîneur adjoint puis finalement coach principal".
Pour rappel, le DTN, Philippe Bana, avait déclaré quelques semaines avant l'annonce de l'éviction de Dinart : "L’idée la plus facile consisterait à jeter les entraîneurs comme des Kleenex. Changer d’entraîneur ne me parait pas être la question du moment”. Celui qui est officiellement candidat à la présidence de la FFHB en novembre prochain n'a donc pas daigné appeler Didier Dinart pour lui signifier sa mise à l'écart alors qu'il était son supérieur hiérarchique à la DTN. Ce n'est pas le cas d'entraîneurs comme Raul Gonzales du PSG, Talant Dujshebaev de Kielce ou encore de l'ancien sélectionneur des Bleus, Daniel Costantini, qui étaient venus apporter leur soutien à Dinart après l'annonce de son éviction.
Si le double discours de la fédération passe mal, c'est surtout la différence de traitement par rapport aux anciens sélectionneurs des bleus qui passe encore moins chez le guadeloupéen : « J’ai la sensation de ne pas avoir bénéficié du même traitement que Daniel Costantini et Claude Onesta. Daniel est resté six ans sans gagner de titre entre 1995 et 2001, Claude a mis cinq années à remporter son tout premier en 2006, en récupérant pourtant une équipe championne du monde. Moi, titré dès mon premier Mondial comme entraîneur principal, on me remercie sans ménagement à l'issue de l'Euro, seule compétition que je n’aurai pas terminée sur le podium à la tête des Bleus... J’ai du mal à comprendre ce 'deux poids, deux mesures".
Si l'Euro 2020 a été tout sauf une réussite, Didier Dinart a remporté deux médailles de bronze (2018 ; 2019) en plus d'un titre de champion du monde (2017) en tant que coach principal de l'équipe de France.