Amiens et Mulhouse partagent les points, Gonfreville dans le rouge

Dans une journée particulière où seulement 4 matchs ont pu se jouer, les équipes à domicile s'en sont plus que bien sorties. Excepté Mulhouse-Amiens où, dans un choc pour la première place, les adversaires se sont quittés sur un match nul.

Après une journée pleine de matchs extrêmement serrés, cette 3ème journée de championnat a donné à voir de réelles prises de pouvoir pour les équipes évoluant à domicile. Défaits à Pau la semaine dernière, Frontignan s'est remis sur le droit chemin à domicle en écrasant l'Élite Val d'Oise (33-20). De même, les Parisiens, qui avaient du partager les points à Rennes, ont été dominateurs chez eux face à Vernouillet (40-30). Rennes justement, a très bien maîtrisé la réception de Gonfreville, qui enchaîne ici sa 3ème défaite en autant de matchs (29-23).

Mulhouse et Amiens, choc entre deux belles surprises

Mulhouse et Amiens, deux des bonnes surprises de ce début de saison, avaient toutes deux l'occasion de prendre seul la tête du championnat après la défaite de l'Élite Val d'Oise. Ce dimanche, au complexe sportif de Rixheim, ce sont les visiteurs qui sont partis du bon pied, et marquent un premier écart (10' : 3-7). Mais "on a joué face à une équipe expérimentée et chaque relâchement permettait à nos adversaires de recoller au score", observe le tacticien amiénois Yuriy Petrenko. Les locaux, sur un temps fort, reprennent le match en main à la faveur d'un 8-1 (13' : 5-9 ; 23' : 13-10). Mais dans un match que l'entraîneur d'Amiens qualifie de "balançoire", les deux équipes rééquilibrent les débats et ne rentrent au vestiaire qu'avec une longueur d'écart pour les visiteurs, auteurs d'un 4-0 avant la pause (MT : 15-16). Cette remontée des joueurs de Petrenko est l'un des points que relèvera l'Alsacien Mehdi Ighirri en sortie de match. "On n'a pas réussi à tuer le match alors qu'on aurait pu."

Le scénario semble se répéter en seconde période. Le défense des Picards et la semi-stricte qu'ils proposent perturbe les plans des locaux, qui prennent un retard conséquent à un quart d'heure de la fin du match (42' : 18-23). Mais les joueurs de l'ASPTT parviennent à puiser dans leurs ressources pour revenir pour s'offrir une fin de match indécise. C'est finalement le Mulhousien Benjamin Piningre qui assure le match nul pour son équipe dans la dernière minute (SF : 27-27).

"C'est satisfaisant car au vu du match et de notre situation à un quart d'heure de la fin, on aurait pu perdre ce match, résume à chaud l'entraîneur de Mulhouse Rixheim. Mais c'est un point qui compte car on reste invaincus. Amiens a fait un très bon match. Ils nous ont donné beaucoup de fil à retordre et, sans dénigrer les autres formations, Amiens a une très belle équipe." En effet, avec un système défensif intelligent, Petrenko et ses hommes n'ont pas laissé les Alsaciens dérouler leur jeu. "Leur gardien fait un très bon match, termine Ighirri. Il arrête 3 pénaltys et 5 contre-attaques, et quand on finit par un match nul, on se dit qu'on aurait eu les moyens de passer si on avait raté moins d'immanquables." Côté Amiens, le sentiment est proche. "Je ne dirais pas qu'on a gagné un point, mais je ne pourrais pas non plus dire qu'on en a perdu un, met en balance le coach picard. On a fait un match complet, mes joueurs ont été top et se sont donnés à 100%. En face ils gagnent leurs matchs à l'expérience, leurs joueurs se connaissent bien et plusieurs ont joué en D2, au pied de la D1, ça dit quelque chose." L'entraîneur se satisfait d'avoir pu mettre en place tout ce qu'il avait prévu tactiquement, mais déplore le nombre de pénaltys encaissés, ainsi que le nombre d'exclusions pour ses joueurs. "Mais c'est comme ça quand on est à l'extérieur, il faut jouer avec. On retient surtout que ça fait plaisir d'affronter une équipe qui joue bien au handball." Ces deux adversaires, qui se montrent respect et estime à l'issue d'une rencontre de beau niveau, se placent à égalité en première place du championnat.

La semaine prochaine, Amiens se déplace à Paris. "On prend match après match, mais on les joue tous pour les gagner, annonce logiquement Petrenko, avant de pointer les incertitudes que tout coach vit en ce moment : Mais ça sera déjà très bien si on peut jouer..." Côté Mulhouse-Rixheim, les axes de travail en vue de la prochaine journée sont identifiés. "Ça fait plusieurs matchs où on gagne de 1 ou 2 buts, et là match nul, mais on a des occasions de tuer le match, résume le coach de l'ASPTT. Je pense que nos temps faibles durent trop longtemps, et que sur ces temps on perd trop de ballons, on doit être plus judicieux au niveau des shoots, même si on est fatigués. C'est ça qui est à gommer." En J4, ce sera la réception de Rennes qui fera figure de prochain test pour les Alsaciens. "On reste humbles vis à vis de la composition de cette poule, rappelle le coach de l'ASPTT. On prend les matchs les uns après les autres mais on va tout faire pour le gagner et se mettre en bonne position pour la suite du championnat."

Après avoir craqué dans le money time à Pau, Frontignan recevait l'Élite Val d'Oise, et a pu pleinement reprendre confiance dans son jeu. Pourtant, les visiteurs entament bien la rencontre, et le début de match est équilibré (10' : 5-7). Mais le match va très vite échapper aux hommes de Safwann Khoudar, qui encaissent un 8-0. A la pause, les Héraultais mènent de 5 longueurs (MT : 16-11). L'écart ne fera qu'enfler en seconde période, laissant s'exprimer, une nouvelle fois, l'ailier droit et capitaine Pedro Alves Delgado (9/10, dont 4 pénaltys). En face, la bonne prestation de Chris N'Kuingoua dans les cages (11 arrêts) ne suffit pas à stopper l'hémorragie. De l'autre côté du terrain, la panne offensive des visiteurs ne laisse aucun doute quant à l'issue de la rencontre. Seulement 2 buts inscrits entre la 36ème et la 54ème (36' : 20-14 ; 54' : 30-16), l'Élite Val d'Oise réalise un non match et rentre les valises pleines (SF : 33-20).

Grosses inquiétudes pour Gonfreville

Dauphin du dernier championnat, voire premier en enlevant Vernon, les Normands de Gonfreville sont allés subir un troisième revers du côté de Rennes. Les visiteurs savent que leur voyage en Bretagne ne sera pas un festival offensif, à l'image de leurs affrontements de la saison dernière (24-22  à Gonfreville, 24-23 à Rennes), mais n'ont ce samedi pas été à la hauteur du défi défensif. Les joueurs du CPB Rennes mettent dix minutes à prendre la mesure de leur adversaire avant de leur infliger un 5-0 (10' : 4-4 ; 14' : 9-4) grâce notamment à 3 buts de son ailier droit et capitiane Jean-Baptiste Laz (7/10).

Le jeune gardien Nicolas Busson est également auteur d'une très belle prestation avec 46% d'arrêts dans le premier acte. Malgré l'exclusion définintive du demi-centre défenseur Samuel-Sébastien Alexandrine, les locaux mènent largement à la pause (MT : 15-8). Le mal est fait, et les buts de Pierre Fitte-Duval ou les pénaltys du demi-centre Théo Moualek (7 buts dont 5 pénaltys) ne permettent pas de réduire l'addition. Rennes s'impose largement avant de se déplacer à Mulhouse (SF : 29-23). A l'inverse, les hommes d'Ibrahima Diallo rentrent bredouille et se déplaceront la semaine prochaine à Vernouillet, dans ce qui ressemble déjà à un match de la peur entre deux équipes en difficulté.

Vernouillet justement, s'est vu, à l'inverse, dépassé sur le plan offensif à Paris. La rencontre est linéaire, les jeunes du PSG créent un écart rapidement (12' : 10-4). Écart qui est conservé puis creusé, lentement mais sûrement. 7 buts d'avance à la pause, le +10 atteint sur le gong en fin de match, l'équipe d'Île-de-France n'a pas tremblé (SF : 40-30). Comme à son habitude, c'est le capitaine Louis Despreaux qui a mené son équipe en attaque (11/13), secondé par le pivot Gautier Loredon et l'ailier gauche Derry Ruffe (5 buts chacun). Côté Eurélien, on compte 3 joueurs à 7 buts, l'arrière gauche Yann Polydore, Geoffrey Minel et le capitaine Johan Kiangebeni. Le COV, 6ème du dernier exercice, reste à 3 défaites, tandis que son adversaire du jour se place dans le trio de tête avec Amiens et Mulhouse. Paris recevra justement les joueurs de l'Amiens Picardie Handball pour le choc de la 4ème journée.

Antoine Piollat