Proligue - J14
Le duel au sommet pour Cesson
Dans le choc entre les deux favoris de Proligue, Cesson s'est imposé d'une courte tête face à Limoges (21-20). Pontault reste dans la course au podium, tandis que Nancy s'est fait peur dans la course aux play-offs. En bas du classement, Besançon respire après dix défaites de rang.
Dès la reprise du championnat, Limoges était confronté à un vrai test. Le leader, ambitieux et qui l’a montré cet hiver sur le marché des transferts, jouait contre son principal rival, Cesson-Rennes, dans la Glaz Arena. Le match a tenu ses promesses : accroché, engagé, serré. Dans une première mi-temps où il y a rarement eu plus d’un but d’écart entre les deux équipes, Limoges parvient à ressortir avec l’avantage à la pause (9-10, 30’). Cesson ne tarde pas à inverser la tendance (12-10, 34’), mais rien ne se décide avant le dernier quart d’heure (17-17, 48’). Allan Villeminot redonne deux buts d’avance aux Bretons à dix minutes de la fin (20-18, 50’), et le score ne bouge plus pendant sept minutes, entre tirs sur le poteaux et arrêts de Robin Cantegrel ou de Yassine Idrissi. Dans cette atmosphère étouffante, Limoges revient à un but dans les dernières minutes, et a la balle d’égalisation dans les 60 dernières secondes. Mais Robin Cantegrel, excellent (11 arrêts à 50%) est décisif face à l’ancien Cessonnais Romain Ternel, et le score ne bouge pas dans les secondes restantes (21-20).
Cesson a « montré du caractère », « pas de raison de paniquer » à Limoges
« On a vu une équipe avec beaucoup de détermination, félicite le capitaine cessonnais Sylvain Hochet. Je pense qu'on aurait pu gagner avec deux ou trois buts d'avance, mais on manque quelques shoots dans la fin de match, heureusement que Robin fait aussi une très grosse prestation. Mais ce soir, plus que les individualités, c'est un groupe qui a gagné. » L’ailier rose et bleu est fier de l’état d’esprit affiche par son équipe : « On a montré énormément de caractère, c'est le genre de rencontres qui peut tourner d'un côté comme de l'autre mais on n'a rien lâché. » Du côté de Limoges, l’entraîneur Tarik Hayatoune est naturellement « fortement déçu » : « Il ne nous manque pas grand chose, même si j'aurais aimé un match un peu plus offensif. On a eu quelques difficultés dans ce secteur, on n'a pas beaucoup monté les ballons. Un match nul aurait peut-être été équitable mais si on n'a pas gagné, c'est qu'on ne le méritait sans doute pas. »
Le coach limougeaud positive en soulignant que le goal-average particulier reste à l’avantage de son équipe. « On est toujours premier au classement, il n’y a pas de raison de paniquer ». Mais ce résultat peut avoir une influence psychique sur la deuxième partie de saison des deux équipes, peut-être surtout pour Cesson, qui cherche à gommer une première partie de saison imparfaite. « Je pense que cette victoire va marquer les esprits, elle était obligatoire, on ne pouvait pas se laisser battre comme ça à la maison, même face au leader, termine Sylvain Hochet. Maintenant, on sait qu'il ne faut pas s'en satisfaire, la route est encore longue. »
Pour Cesson, la soirée est véritablement idéale puisque l’autre équipe devant elle au classement, Cherbourg, a également perdu. En déplacement à Nice, les Normands sont passés au travers du rendez-vous, malmenés dès l’entame de match (10-5, 16’) et, malgré un sursaut en fin de première période (14-12, 27’), incapables de lutter dans la longueur avec les Aiglons. À vingt minutes de la fin, le match était déjà plié (25-15, 39’). Avec notamment huit buts tant pour Jürgen Rooba que pour Jordi Deumal et quinze arrêts pour Clément Gaudin, le Cavigal a eu jusqu’à douze buts d’avance (28-16, 44’), et s’impose largement (34-24). Pour la JS, sans Marko Curcic ni Hakon Ekren (ce dernier était sur la feuille de match mais n’est pas entré en jeu), cette défaite est la deuxième de la saison en championnat, et la plus lourde aussi.
Pontault-Combault dans le coup, Massy chute
Derrière le trio de tête, Pontault-Combault continue de faire son petit bonhomme de chemin. L’ex-pensionnaire de Starligue enchaîne une troisième victoire d’affilée en Proligue face à Billère, au terme d’un match maîtrisé et pauvre en buts (21-19). Les Pontellois ont pris l’avantage dès l’entame de la rencontre (5-1, 10’), et ont conservé au moins deux buts d’avance sur toute la rencontre. Les arrêts d’Alejandro Romero (13 arrêts dont 2/4 pen.) ont pesé dans la balance pour permettre au PCHB de s’imposer. A noter que la bonne performance de Romero n'a pas vraiment donné à Rémy Gervelas, le nouveau gardien du club, l'occasion de beaucoup s'exprimer. Le PCHB passe devant Massy, puisque les Essonniens se sont pris les pieds dans le tapis à domicile face à Saran (27-32). Pas grand-chose à redire sur le résultat, tant les hommes de Fabien Courtial ont dominé la rencontre. Prenant le large d'entrée grâce à Romuald Kollé auteur de cinq buts dans le premier quart d'heure, les Saranais ont maintenu le cap en seconde, tandis que Macira Sacko sortait son meilleur match de la saison (7 buts au total). Saran fait là une bonne opération, se détachant d'un grupetto auquel il n'était, de toute façon, pas sensé appartenir. Pour Massy, en revanche, les temps sont durs. La quatrième défaite à domicile de la saison pourrait faire mal aux têtes, d'autant plus qu'elle arrive dans un contexte compliqué, après le retrait de deux points par la CNACG pour cause de soucis financiers.
Nancy se fait peur mais arrache la victoire contre Strasbourg-Schiltigheim
En bagarre pour une place en play-offs, Nancy était du côté de Schiltigheim pour affronter l’ESSAHB pour bien lancer sa deuxième partie de saison. Et après une première période globalement bien maîtrisée, notamment dans les dix dernières minutes avec les arrêts d’Obrad Ivezic, les Nancéiens ont l’avantage à la pause (11-14, 30’). Cet avantage se creuse en début de deuxième période où les Alsaciens perdent trop de ballons et explosent sur les contres lorrains (12-18, 34’ ; 13-21, 39’). L’écart de huit buts donne alors le sentiment que le match est plié. Mais Strasbourg se relance, marque deux fois dans le but vide (16-21, 40’) et met le doute dans l’esprit de son adversaire. « On l’a travaillé à l’entraînement, c’est interdit de faire ça, regrette Benjamin Braux. Ça les a relancé, et ça nous a fait mal. »
Strasbourg s’accroche, revient à un but à dix minutes de la fin (23-24, 50’), et égalise dans le money-time (26-26, 57’). Nancy, qui a dilapidé son avance, doit alors se battre pour sauver les points de la victoire. À 30 secondes de la fin, l’ESSAHB n’a qu’un but de retard quand Denis Lathoud pose son temps-mort. Le jeu à 7 est payant, Michele Skatar égalise, mais Nancy joue bien le coup dans les ultimes secondes et Maxime Ogando crucifie Maxime Duchêne et les Strasbourgeois sur le buzzer (27-28). « Cette dernière action coûte cher, mais il faut voir le problème un peu avant, explique Lucien Auffret. On prend un éclat en début de deuxième période, et après on est obligé de s’investir trois fois plus pour pouvoir revenir au score. » Si les locaux étaient touchés par le scénario cruel, les visiteurs ne pavoisaient pas non plus, puisqu’ils ont failli tout perdre sur ce match. « On a fait 40 bonnes premières minutes, mais on a eu cinq-dix minutes de flottement où ils nous ont rattrapé trop vite, ajoute Benjamin Braux. Il faut qu’on progresse dans la régularité. Mais c’est deux points, c’est le principal. »
Besançon retrouve le chemin de la victoire
Besançon et Valence, les deux derniers du championnats, sont d’ores et déjà en grande difficulté pour aller chercher leur maintien. Ce vendredi, les deux équipes se retrouvaient face à face pour un véritable match de la peur. Pour ce match à ne surtout pas perdre, les vingt premières minutes sont dans la logique de l’enjeu, très serrées (8-8, 19’). Puis Valence craque et Besançon s’envole : les hommes de Dragan Zovko, portés par un solide Artur Adamik dans les buts (8/18 arrêts en première période, 17 au total), enchaînent les buts et parviennent à la mi-temps avec un confortable matelas d’avance (16-10, 30’). Le GBDH prend même huit longueurs d’avance au retour des vestiaires (20-12, 36’), et parvient à garder son avance sur le reste de la deuxième période (27-19, 53’). Avec notamment huit buts d’Abdoulah Mané, Besançon s’impose (30-24) et revient à deux points de son adversaire. Mais surtout, les Bisontins mettent fin à une longue série de dix défaites de rang, effacent l’affront de l’aller où ils n’avaient marqué que 14 buts et, plus important encore, se redonnent de l’espoir pour se battre pour le maintien, malgré les écarts déjà importants.
Besançon reste en effet loin du premier non-relégable, Dijon. Les Bourguignons, dans le dur en première partie de saison, n’ont pas apporté plus de garanties à la reprise du côté de Sélestat, dans une situation similaire. Après quarante minutes équilibrées et indécises (14-14, 36’), les Sélestadiens creusent l’écart en profitant d’arrêts de Vladimir Perisic (15 sur le match) et d’un gros temps faible dijonnais, avec pas mal de pertes de balle. Les partenaires de Thomas Cauwenberghs (10 buts, dont 5/5 pen.) en profitent pour s’envoler au score (22-15, 50’), et Dijon n’a pas eu assez de temps pour revenir (25-23). Sélestat fait un pas vers le maintien, et peut même encore rêver se mêler à la lutte aux play-offs, tandis que Dijon est toujours à la recherche d’une confiance qui le fuit depuis le début de saison.
Mickaël Georgeault avec Kevin Domas