Proligue - J9
Nancy et Pontault désormais seuls aux commandes
Nancy a frappé un joli coup en faisant tomber Cherbourg chez lui (24-28). Toujours invaincus, les Nancéiens partagent la tête avec Pontault. Massy poursuit sur sa lancée, tandis que Nice a remporté son premier match.
Le huis clos a développé les diffusions télévisées ou sur internet : paradoxalement, la Proligue pourrait-elle toucher un public plus large dans une période où elle est privée de spectateurs ? Attention, il n’est pas question ici de se réjouir de la situation actuelle, absolument dramatique pour les clubs, mais aussi pour les joueurs et les fans - entre suivre un match à la télé ou dans les salles, le choix est bien souvent rapidement fait. Néanmoins, la diffusion de certaines rencontres sur des télévisions locales pourrait à terme porter ses fruits si elle est capable de rassembler un public important sur le territoire, surtout lorsqu’il est question de matchs de qualité comme celui qui a opposé Cherbourg à Nancy, diffusé sur France 3 Normandie et La Chaîne normande, ainsi que sur les réseaux sociaux des clubs. Les Cherbourgeois ont très bien débuté la rencontre avec une base arrière solide, et un très bon Hakon Ekren à la mène (7 buts). Le Norvégien donne quatre buts d’avance à la JS dans cet entame bien maîtrisée (6-2, 10’), alors que côté lorrain, Obrad Ivezic est aux abonnés absents. Mais Nancy égalise rapidement (6-6, 15’) et donne de plus en plus de difficultés aux Cherbourgeois. L’attaque nancéienne reste cependant bridée dans sa réussite par la grosse première période de Dan Tepper dans les cages normandes (10 arrêts en première mi-temps), et Cherbourg reprend le leadership (10-7, 21’). Nancy revient progressivement, et c’est le gardien Louis Prévost, auteur d’une bonne entrée après la dixième minute, qui marque dans la cage vide le but de l’égalisation avant la sirène (12-12, 30’).
Nancy impose son rythme
Au retour des vestiaires, Nancy prend l’avantage pour la première fois du match, et sa défense, déjà très solide en première période en annihilant totalement les opportunités des ailiers et du pivot cherbourgeois, prend complètement le dessus. Louis Prévost enchaîne les arrêts (12 au total, 38,7 %) et la JS ne parvient à marquer que trois buts en près d’un quart d’heure. De son côté, Nancy impose son rythme et se montre redoutable sur les montées de balle. Le GNMHB s’envole au score (15-21, 44’). « Au fur et à mesure du match, on a commencé à récupérer des ballons et à bien courir, c’était notre projet de jeu, explique Benjamin Braux, l’entraîneur nancéien, au micro de La Chaîne normande. J’ai dit au bout de dix minutes aux joueurs qu’on était dans le rythme de Cherbourg et ça ne nous convenait pas, et à partir du moment où on a repris le rythme du match, on a pris l’ascendant. » Après avoir pris ce gros coup sur la tête, Cherbourg parvient néanmoins à revenir. Le coaching de Frédéric Bougeant, avec une défense 5-1 qui gêne davantage un très bon Aurélien Tchitombi – dont la très bonne performance n’est pas réductible à ses sept buts marqués – et l’entrée de Lucas Dalmont qui apporte de la vivacité en attaque, permet à la JS de relever la tête et de recoller à deux buts (22-24, 53’). Mais Nancy reste costaud en fin de rencontre, alors que Cherbourg enchaîne quelques mauvais choix. Le GNMHB s’impose finalement de quatre buts (24-28).
Le succès des Nancéiens est logique et est dans la lignée de leur très bon début de championnat : après six matchs joués, les hommes de Benjamin Braux comptent désormais six victoires en six matchs. Leur collectif est solide, et réussir à décrocher un succès à Cherbourg, jusqu’ici invaincu à domicile, est sans conteste une nouvelle preuve que leur statut de favori n’est pas usurpé. La JS peut néanmoins regretter son gros passage à vide du début de première période qui l’a mis dans une position précaire. L'absence du public, renfort d'habitude si précieux pour les rencontres à Chantereyne, a pu aussi se faire sentir. « Passer à côté d’un match comme ça, c’est rageant, parce qu’on se dit qu’on a la possibilité de bousculer le premier, de faire une grosse performance, mais on n’arrive pas à conclure, notamment face au gardien, et on le paie directement après », regrettait l’ailier John Nkonda à la fin de la rencontre. Cherbourg devra désormais aller aussi chercher des points à l’extérieur, et notamment à Sarrebourg le week-end prochain.
Pontault et Saran n’ont pas tremblé
Nancy n’est néanmoins pas seul en tête : Pontault-Combault, qui est à jour dans son calendrier et qui compte donc un match de plus que le GNMHB, est l’autre équipe à douze points grâce à son succès assez facile sur Sarrebourg (35-24). Le promu mosellan est resté au contact de son adversaire une vingtaine de minutes, avant que les Pontellois, portés par un très bon Rémy Gervelas dans les buts (16 arrêts, 47%), fassent l’écart avant la pause (19-14, 30’). Sarrebourg rate son retour des vestiaires (26-16, 43’), et, victime des coups de butoir de Gustavo Rodrigues (10 buts) et de ses partenaires, ne parvient pas à revenir sur le PCHB en fin de rencontre. Le SMSHB repart donc en Moselle avec une défaite de onze buts, et devra essayer de mieux résister la semaine prochaine contre Cherbourg. Pontault, de son côté, garde son rythme avant d’aller jouer à Strabourg vendredi prochain puis Nancy, dans deux semaines, pour le choc du championnat.
Le duo de tête aurait pu être un trio, si Sélestat s’était imposé ce week-end à Besançon, mais le match a été reporté à une date ultérieure. Les Alsaciens sont donc désormais à deux points de la première place, tout comme Saran. Les Saranais restent au contact avec un succès sans trop trembler du côté de Billère. Les hommes de Fabien Courtial ont pris d’emblée le contrôle de la rencontre (0-4, 4’) et parviennent à garder leurs distances au score avec les Béarnais (4-13, 18’). Après ce premier acte manqué (9-18, 30’), le BHB, comme contre Pontault cette semaine, réagit enfin en deuxième période en remontant six buts de retard, de quoi faire douter les Septors (13-22, 38’ ; 20-23, 46’). Mais comme mercredi, Billère ne fait pas la jonction et Saran, bien aidé par un Nicolas Gauthier en grande forme (13 arrêts, 50%), parvient à s’assurer une fin de rencontre pas trop stressante pour un succès au final assez confortable (24-30).
Massy et Dijon accrochent le bon wagon
Sélestat et Saran sont accompagnés par Massy, qui est parvenu ce week-end à enchaîner sa cinquième victoire consécutive en Proligue. Les Essonniens étaient dans la Drôme pour affronter Valence, qui est à la recherche de sa seconde victoire après son succès lors de la journée inaugurale à Angers. Ce sont les Lions qui parviennent à tirer leur épingle du jeu après une entame serrée (5-8, 16’ ; 9-14, 30’), mais les Valentinois, après avoir longtemps buté sur la défense massicoise et son gardien Gauthier Ivah (14 arrêts), reviennent à quinze minutes de la fin (15-16, 45’). Le dernier quart d’heure est très serré, mais Massy parvient à sauver son avantage, puis à se donner trois buts d’avance dans les deux dernières minutes, Sylvain Kieffer (7 buts) marquant le dernier but de la rencontre sans pouvoir en modifier son cours (22-24). Valence, qui perd son cinquième match de rang, doit faire le dos rond avec son calendrier ardu du début de saison. Du côté de Massy, ce succès pourra peut-être convaincre Jérémy Roussel de jeter son discours de maintien aux oubliettes.
De son côté, Dijon parvient à rester au contact de ce beau monde grâce à un succès obtenu dans la douleur face à Strasbourg. En effet, les Dijonnais, après un bon début de rencontre (6-3, 11’), sont rapidement mis en difficulté par des Strasbourgeois emmenés par un Romain Mathias des grands soirs (9 arrêts en première période, 19 au total). Les Alsaciens passent devant peu avant la pause (14-15, 30’). La deuxième période est très serrée, et Dijon parvient à conserver l’avantage dans les dix dernières minutes (26-24, 49’). Les hommes d’Ulrich Chaduteaud doivent tout de même attendre les trois dernières minutes pour prendre trois buts d’avance (30-27, 58’) grâce à Lilian Pasquet (photo, 6 buts). Strasbourg paie son déchet technique trop important (15 pertes de balle, contre 8 côté dijonnais) face à une équipe bourguignonne qui a su répondre présent en fin de rencontre (31-29).
Ce succès du DMH permet en tout cas de montrer très clairement la tendance qui se dessine depuis plusieurs semaines en Proligue : les quatre points qui séparent désormais Cherbourg et Dijon, sixièmes, de Strasbourg et Besançon, huitièmes, pourraient bien déjà mettre au jour un championnat à deux vitesses, les sept premiers, qui se tiennent pour l’instant en quatre points, étant amenés à se disputer les places en play-offs pendant que les sept derniers, qui se tiennent en deux points, devront se battre pour sauver leur peau dans le championnat professionnel.
Nice lance enfin sa saison
Il aura fallu attendre le dernier tiers du mois de novembre pour voir le Cavigal Nice enfin débloquer son compteur de victoires. Les hommes d’Asier Antonio ont pourtant connu une entame de rencontre délicate face au promu Angers, arrivé à Nice après plusieurs heures de trajet en train puis en bus, et qui ne semble d'abord pas plus engourdi que ça par le voyage (2-4, 9’). Mais, autour de la vingtième minute, le SCO perd deux ballons et ne profite pas de sa supériorité numérique contre les Azuréens qui passent alors devant (11-9, 22’). Le Cavi’ accroît son avance avant la pause (16-11, 30’), mais les Noirs et Blancs ne lâchent pas et parviennent à égaliser grâce à Hafedh Boussaha au milieu de la deuxième période (20-20, 44’). Mais ce retour se paie dans les minutes suivantes, où les hommes de Guillaume Dupin, trop fébriles, ne trouvent plus le chemin des filets, tandis que les Niçois se refont la cerise (25-20, 50’). Pourtant, rien n’est encore fait : au mental, Angers revient de nouveau quasiment à hauteur (25-24, 52’). Nice retrouve finalement de la solidité dans le money-time, profite surtout des pertes de balle (16 au total) et des tirs ratés de son adversaires pour enchaîner six buts sans en encaisser un seul et s’offrir une victoire assez large (31-25). Jérémi Pirani aura été l’artificier en chef des Aiglons (10 buts) tandis que malgré les neuf réalisations de Valentin Tarrico, le SCO repart en Anjou avec une nouvelle défaite. Grâce à ce succès, Nice, désormais ancienne lanterne rouge, refile la dernière place à Angers, accompagné par Sarrebourg et Valence avec deux points.
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Mickaël Georgeault