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Aix, une bonne dynamique à perpétuer
Après avoir accroché le meilleur classement final de l'histoire du club en Starligue, le Pays d'Aix a l'intention de confirmer cette saison. Avec un effectif réduit, mais plein d'ambitions.
Quatrième, meilleur classement en Starligue de l'histoire du PAUC. On pourrait s'arrêter à ce constat purement chiffré, alors que l'équipe provençale a livré, la saison passée, une première moitié de saison digne d'un champion de France. Mais si, sur le terrain, les étoiles se sont alignées, en coulisses, la situation n'a pas toujours été aussi rose. Cela faisait deux ans que les finances d'Aix étaient loin d'être au beau fixe, entre remplissage insuffisant de l'Arena et recrutement parfois trop dispendieux. Et à l'été 2020, quand, au sein des instances dirigeantes, les présidents de club venaient à faire la liste des clubs menacés par le péril Covid, Aix était souvent en tête de liste. Alors le club s'est adapté, demandant à jouer à l'extérieur ses matchs à domicile quand le couperet du huis-clos est tombé dans les Bouches du Rhône, notamment. Avec pour effet, un atterrissage tout en douceur en juin, à l'heure de faire les comptes. "Les dirigeants ont fait un boulot formidable, et nous avons remporté la victoire de l'économie. Il a parfois fallu se serrer la bourse car, même si je n'aime pas dire ça, la situation était difficile. Mais j'ai l'impression que le club revoit la lumière, grâce au travail colossal de toute l'équipe dirigeante" explique un Thierry Anti peu avare en bons mots, un an après son arrivée en Provence.
Alors effectivement, cet été encore, le PAUC a du dégraisser. Le club a encaissé quelques euros pour laisser partir l'Espagnol Imanol Garciandia à Szeged, tandis que Javier Munoz (Saran), Samuel Honrubia (Istres), Baptiste Bonnefond (Meshkov Brest) ainsi que trois gardiens ont eux aussi mis les voiles. "On va avoir un effectif un peu réduit, avec beaucoup de jeunes. On n'aura que quatre joueurs au dessus de trente ans, et une bonne dizaine aux alentours de 24 ans. On sait qu'il nous manque un gaucher sur la base arrière, et on cherche encore. Mais on est d'accord avec les dirigeants pour ne pas se précipiter" résume Anti, qui a quand même réalisé une des affaires de l'été en rapatriant Romain Lagarde de son exil allemand. Si les concurrents hexagonaux luttent pour conserver leurs internationaux français, Aix a bénéficié de circonstances particulières pour signer le champion olympique : "Il voulait revenir en France et bosser avec moi, c'est un contexte particulier. Tout le monde a fait beaucoup d'efforts dans l'histoire, sinon il était inconcevable pour nous de faire signer Romain."
Wesley Pardin, une blessure qui a fait mal
Lagarde, qu'on n'a jamais connu aussi performant que lors de sa dernière saison à Nantes sous les ordres de Thierry Anti, pourra-t-il être le détonateur aixois, qui ferait rentrer le PAUC dans le trio de tête ? L'an dernier, Aix pouvait même espérer mieux en décembre, après un début de saison canon, et une seule défaite concédée dans ses treize premières rencontres. "Mais la blessure de Wesley nous fait du mal. On aurait peut-être fait mieux avec lui, qui sait ? Il faut quand même se souvenir qu'on a joué vingt matchs en cinq mois, dont un seul au mois de mars, qu'on perd [face à Saint-Raphaël, 26:28]. Et celle-là nous fait particulièrement mal" se souvient Anti, dont l'effectif a été durement touché par les pépins physiques après la trêve. Inaki Pecina, Kristian Kristiansson et les gardiens de but n'ont pas été épargnés. Sans que le coach ne veuille chercher des excuses à ce dernier tiers de championnat de moins bonne facture : "Ca reste quand même une belle quatrième place, avec une équipe sur une très bonne dynamique. Il n'y a pas à faire la fine bouche."
Pour la saison à venir, et alors que Wesley Pardin ne pointera pas le bout de son nez avant l'automne, Thierry Anti espère surtout pérenniser la présence en coupe d'Europe du PAUC. Troisième, ce serait parfait, mais on se doute bien que beaucoup de monde au club signerait pour une cinquième place finale. "Notre classement dépendra de la marge de progression des jeunes joueurs. S'ils sont capables de monter en gamme rapidement, on va vivre une saison plaisante" anticipe Anti. Mais il y a peut-être plus important..."Partout où je suis passé, j'ai gagné des titres. Ce sont des moments marquants, une vraie source de progression pour un club et j'aimerais bien ouvrir l'armoire à trophées. Alors on sait que la première place en championnat est un peu loin, mais en coupe..." sourit Anti, qui n'est pas sans savoir qu'une seule fois, dans son histoire, le PAUC a atteint un dernier carré de coupe nationale, c'était en 2007. Une nouvelle occasion pour le club de marquer sa propre histoire.
Kevin Domas