LMS
Fin de cycle programmée à Saint-Raphaël
En pleine préparation estivale, le club de Saint-Raphaël a annoncé que l'entraineur Dan-Rares Fortuneanu ne prolongerait pas son contrat. Donnant le coup d'envoi d'une saison qui sonne comme une fin de cycle.
Plutôt que de laisser courir les rumeurs, les dirigeants de Saint-Raphaël ont choisi de prendre les devants. Après avoir officialisé l'arrivée de Vincent Gérard au printemps dernier, ils ont validé celle sur le banc de touche de Benjamin Braux, actuel entraineur de Nancy, pour prendre la succession de Dan-Rares Fortuneanu à l'issue de la saison. Atypique, mais finalement, pas une si mauvaise idée. "Au moins, c'est clair pour tout le monde. Une fois que j'ai pris ma décision de ne pas parler d'une prolongation de contrat, j'en ai parlé aux dirigeants. Maintenant, on peut commencer la saison l'esprit libéré" explique le Roumain, qui a pris la succession de Joël Da Silva en 2019. Les raisons de son choix sont claires : "Cette équipe arrive à la fin d'un cycle, et je m'intègre dedans. C'est une équipe qui a été construite sur le long terme depuis 2018, avec beaucoup de longs contrats, et on arrive à la fin de ce cycle. Le club est le plus important, pas ma personne, et je ne veux pas m'accrocher si je pense que ce n'est pas l'intérêt du club."
En parlant de fin de cycle, on devrait en effet voir pas mal de changement l'été prochain dans le Var. Les contrats de dix joueurs arriveront à échéance en juin 2022. Et si le club aimerait bien en conserver certains, à l'image d'Alexandre Demaille ou de Johannes Marescot, pour beaucoup, ce sera le moment d'aller voir ailleurs. Seuls Vincent Gérard, Adrien Dipanda, Raphaël Caucheteux et quatre des cinq jeunes formés au club de l'effectif (Mapu, Vigneron, Petit et Drevy-Paschal) ont actuellement un contrat pour la saison 2022/23. Comment gère-t-on une telle fin de règne, alors qu'une grande partie de l'effectif est présente au club depuis quatre ou cinq ans ? "Tout le monde est au courant de la situation et la volonté commune est de passer une dernière bonne saison ensemble. J'aimerais que les joueurs qui ont donné beaucoup au club cette dernière année s'offre une belle sortie et je compte sur eux pour tout donner" insiste Fortuneanu.
Un été sans arrivée
Pour sortir par la grande porte, il faudra tout de même montrer autre chose que sur les trois dernières saisons. Septième et deux fois huitième, le SRVHB est loin des ambitions qui étaient les siennes il y a encore cinq ans, et qu'il pourrait défendre avec un effectif où figurent deux internationaux français, un double champion d'Europe avec l'Espagne et des valeurs sûres du championnat (Melic, Marescot...). "Je comprends que les gens en dehors du club soient un peu surpris, parce que cette équipe est construite pour aller jouer le haut de tableau" concède le coach, qui a connu les belles années du club en tant que joueur ou comme adjoint de Da Silva. Encore la saison passée, les Varois ont été capables de s'imposer à Nantes ou à Aix, mais sans pérenniser ces bons résultats, laissant trop de points en route dans la deuxième partie de saison. "On a manqué de constance dans la performance, on a parfois maitrisé notre sujet avant de s'incliner d'un but" continue l'entraineur.
Fortuneanu aimerait, surtout, que son équipe soit plus dominatrice en défense, tout en gardant son efficacité en attaque. Le tout sans aucun changement, puisque l'effectif raphaëlois n'a pas vu un seul nouveau visage arriver cet été, la faute à des contrats encore en cours et donc, à l'absence de trous à combler. "Ca peut-être un avantage, on gagne du temps parce qu'on se connait déjà très bien" constate Fortuneanu. Même si cette absence de sang neuf depuis deux étés (seuls Melic et Marescot étaient arrivés en 2020) peut aussi avoir ses effets pervers, en évitant une concurrence exacerbée par des nouveaux venus. Si on combine cela aux nombreux départs en fin de saison, Fortuneanu va devoir être habile pour manoeuvrer son effectif entre les écueils de la saison...
Kevin Domas