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Nantes ne veut pas se mettre de limites
Après avoir terminé troisième en championnat la saison passée, le HBC Nantes aura de nouveau la deuxième place en point de mire en juin prochain. Mais l'European League pourrait également lui offrir l'occasion de briller sur la scène européenne...
Troisième en championnat et demi-finaliste de la Champions League, avec une participation au FINAL4 à la clé, on connait un paquet de coachs qui signeraient le contrat sur le champ. Mais Alberto Entrerrios, l'entraineur du HBC Nantes, pense un petit peu différemment. S'il ne se plaint évidemment pas de la présence de son équipe dans le dernier carré européen, il ne cache pas un petit regret. "Cette troisième place ne correspond pas à nos objectifs. A dire vrai, j'aurais préféré l'inverse, la deuxième place pour revenir en Champions League et un parcours un peu moins brillant en coupe d'Europe" assène l'entraineur espagnol, qui va entamer sa troisième saison à la tête du H. Et quand on lui demande de chercher les raisons de ce relatif échec, lui les a déjà trouvées depuis bien longtemps : "C'est compliqué de mener les deux compétitions de front, mentalement comme physiquement. Quand on faisait une grande perf en Champions League, derrière en championnat, c'était plus poussif. Du coup, on a raté des rendez-vous importants, on a manqué de régularité."
En ratant la qualification pour la Champions League, le H ne se serait-il pas fait un petit cadeau en vue de la saison à venir ? Jusqu'à la mi-octobre, les Nantais ne joueront qu'une seule fois par semaine tandis que leurs adversaires pour les premières places, Paris et Montpellier, enchaineront tous les trois jours. Et quand on voit le calendrier européen de Montpellier, avec Szeged, Aalborg et Kiel au menu des trois premières journées européennes, on se dit que le H pourrait peut-être en profiter. "C'est sûr que ça peut être une bonne chose. Il y a toujours deux lectures, celle qui dit que jouer deux fois par semaine crée de la fatigue, surtout avec les voyages, et l'autre qui dit que ça permet de prendre le rythme. Il va falloir qu'on s'adapte" prévient Entrerrios, dont les hommes commenceront par deux matchs à l'extérieur avant de jouer Montpellier et Aix. Deux chocs qu'ils aborderont dans les meilleures conditions.
Une équipe déjà bien rodée
Ces quelques semaines de début de saison à s'entrainer au lieu de jouer ne seront pas de trop pour les Nantais. Pas qu'ils en aient beaucoup besoin, si on en croit ce qu'on a pu voir au Trophée de Limoges, remporté haut la main. Trois des cinq recrues se sont déjà mises en valeur, notamment le pivot espagnol Ruben Marchan (photo), alors que Linus Persson et Alexander Shkurinskiy manquaient à l'appel. Après avoir marqué les esprits au championnat du monde en janvier avec sa sélection, l'Ibère semble avoir déjà franchi la marche qui le sépare du très haut niveau. Entouré de Dragan Pechmalbec et de Theo Monar, il formera la triplette certainement la plus complète du championnat. Et cet été, même sans Shurinskiy (dont le retour est espéré début décembre) et Alexandre Cavalcanti, le H a déjà fait forte impression. "On a énormément de polyvalence sur tous les postes, je pense qu'on est mieux armé que l'an passé. C'est une équipe très complète, avec une balance entre expérience et jeunesse que j'estime idéale. Il y a vraiment de grandes choses à faire" sourit Entrerrios.
Si, en parlant de grandes choses, il pense certainement à la deuxième place en championnat, Nantes peut-il viser le titre, dans une saison où Paris a joué la carte de la stabilité ? "Tous les étés, on me pose la même question, tous les étés je dis que Paris est au-dessus, et je finis par avoir raison" sourit le coach. "Mais on ne veut pas se mettre de limite, on a un effectif de qualité, une compétition européenne moins exigeante, où on sera favori, donc on peut se permettre de rêver." Cette European League semble taillé pour le H, qui en a atteint la finale deux fois sans jamais la soulever. Même s'il faudra encore batailler avec les mastodontes allemands pour y trouver sa place, le H millésime 2021 a tout, sur le papier, pour viser les sommets. Dans l'Hexagone comme hors de nos frontières. Ne reste plus qu'à le faire.
Kevin Domas