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Simonet, le maître des jeux
S’il s’applique à animer le jeu de Montpellier depuis quelques années déjà, Diego Simonet ne se contente pas du 40 par 20. Créateur de jeu de société, l’Argentin s’apprête à sortir son deuxième bébé, d’ici la fin de l’année.
Interroger Diego Simonet sur sa passion des jeux de société, c’est l’assurance d’allumer une petite lueur au fond des yeux de l’Argentin. « Jouer à un jeu de société, c’est un super moment de convivialité, démarre le demi-centre de Montpellier. C’est un moment durant lequel on laisse de côté le portable, où l’on se regarde dans les yeux, on communique. C’est bien de sortir un peu des technologies. Que ce soit avec l’équipe nationale ou avec Montpellier, c’est un super moment, après le repas, de se mettre autour d’une table pour jouer. C’est là que les jeunes vont parler aux vieux, que les nouveaux vont trouver leur place… Ca permet d’unifier une équipe, un groupe. »
Une passion du jeu que « Chino » a chevillée au corps depuis tout petit, mais qui s’est vraiment développée à son arrivée en France, en 2011. « En Argentine, on jouait surtout aux cartes, à Risk ou au Monopoly. En France, j’ai découvert les jeux de société moderne », explique celui qui passe ensuite ses étés à faire découvrir cet univers à ses amis, ainsi qu’à sa famille. Tant et si bien qu’un jour, en 2018, un ami lui lance l’idée de créer son propre jeu. « Je crois qu’il n’y croyait pas forcément, mais moi je l’ai pris au sérieux, sourit Simonet. Et je me souviens d’un soir où je n’ai pas réussi à dormir, et j’ai commencé à écrire les règles de mon jeu. »
Numéro 1 des ventes en Argentine
Ce qui allait devenir « 1812 » se pose ainsi sur ses rails. « Durant toute l’année, je me suis pas mal informé sur les personnages, les lieux que je voulais mettre dans mon jeu. J’ai ensuite fait plusieurs tests avec des images trouvées sur Google. Et puis, en 2019, on a payé un illustrateur pour produire nos illustrations », se souvient l’ancien Ivryen. Le principe du jeu ? Un joueur incarne le rôle de l’auteur (le maître du jeu), qui possède le secret de la conception du drapeau argentin. Les autres joueurs, qui doivent coopérer, discutent et réfléchissent sur les images proposées par l’auteur, afin de découvrir le fameux code secret. Après plusieurs ajustements, le jeu est prêt pour une batterie de tests.
De ses coéquipiers du MHB aux joueurs du bar à jeux « Les Castors » de Montpellier, le bébé de Diego Simonet passe à la moulinette. « Mon jeu a reçu un bon accueil. J’ai fait quelques ajustements, et on a décidé de le sortir, explique ce dernier, qui pense son produit jusqu’au bout. Mon jeu est un peu cher, mais on a souhaité faire une boîte spécifique, en forme de livre, et pas une simple boîte. On voulait avoir quelque-chose de spécifique, qui fasse joli dans une bibliothèque. » Un jeu disponible sur Amazon, à la boutique du MHB ou dans un magasin de jeu de société à Montpellier. « C’est à la base un hobby, je ne voulais pas me mettre de pression sur les ventes. » Reste que le fameux 1812 a finalement traversé l’Atlantique pour être mis en vente en Argentine.
Une reconversion toute trouvée ?
« Il est numéro 1 là-bas, c’est cool, sourit le Montpelliérain… qui s’est depuis penché sur la création d’un deuxième jeu. Ce sera assez similaire au premier, mais plus dans un mode compétitif que coopératif,. J’ai choisi comme thème la création de la Tour Eiffel, en 1884. Ce sera l’occasion de découvrir des métiers disparus, des lieux typiques de Paris, mais aussi quelques spécialités culinaires de France. » Un bon moyen, selon le créateur, d’apprendre en s’amusant. « Pourquoi ne pas proposer ces jeux dans les écoles ? Je pense en tout cas que ce pourrait être utile, conclut celui qui ne dit pas non à l’idée de faire son après-carrière dans cet univers. Pour le moment, je le prends à la légère, mais pourquoi pas ? Mais ça reste encore loin, je ne me prends pas la tête avec ça… »
Si jamais vous êtes intéressés, il vous est possible d'acquérir le jeu ici ou là.Benoît Conta