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Nancy, en toute humilité
Finaliste de Proligue la saison passée, Nancy a obtenu la première montée dans l'élite de son histoire. Et aimerait, sans griller les étapes, pérenniser sa présence au plus haut niveau.
Cinq ans. Cinq ans que la Liqui Moly Starligue était orpheline d'un club de la région Grand Est. Sélestat, jusqu'en 2017, était le porte-étendard du handball alsacien, un terreau qui a vu éclore plusieurs des pépites qui ont fait les beaux jours de l'équipe de France. Alors on peut se douter que la montée dans l'élite de Nancy, pour la première fois de son histoire, a forcément un goût particulier pour Benjamin Braux, le natif de la région. "C'est forcément une fierté, cette région mérite d'avoir un club de handball dans l'élite. Il y avait beaucoup d'attente mais cela n'a jamais pesé sur les épaules des joueurs" explique-t-il.
La montée dans l'élite s'est construite petit à petit en Lorraine. Un début de saison dernière parfait, un creux en décembre, concomitant avec la blessure d'Aurélien Tchitombi, avant un printemps mouvementé, mais conclu de la plus belle des manières. Pas une saison de tout repos donc, mais les joueurs nancéens ont réussi à répondre présent au moment opportun, remportant leur demi-finale des Finales face à Pontault-Combault. "Dire que notre montée est une surprise, je ne suis pas d'accord. On était dans les trois favoris, avec Pontault et Saran. Mais il ne faut pas oublier, non plus, qu'on n'est pas loin de passer par la fenêtre contre Dijon en play-offs. Des fois, les succès ne tiennent pas à grand-chose, et il faut donc être humble et ne pas fanfaronner" prévient Braux.
Un recrutement tourné vers l'expérience
L'humilité, c'est quelque chose qui revient souvent dans le discours de l'entraineur du GNMHB depuis deux saisons. Déjà, quelques secondes après l'officialisation de la montée, c'était le premier mot qui était sorti de sa bouche. Et cette humilité, cette capacité à ne pas s'enflammer, on la retrouve aussi dans le recrutement que Nacy a effectué cet été. Sans budget XXL, il a surtout cherché à renforcer son effectif de façon stratégique. "On voulait des joueurs qui aient l'expérience de la première division, que ce soit en France, ou dans leur pays, qui aient des qualités sur le terrain et cette capacité à supporter la pression" explique le coach. Frédéric Beauregard (Cherbourg), Tiago Rocha (Sporting), Nori Benhalima (Toulouse, photo), Javier Borragan (Nancy) et Anton Hellberg (HK Malmö) sont donc venus poser leurs valises en Lorraine, alors que huit joueurs ont quitté la ville cet été.
Tout ce beau monde s'est retrouvé il y a deux semaines, avec pour principal objectif le maintien, un terme dont Benjamin Braux n'est absolument pas fan : "Je préfère dire qu'on va tout faire pour être en Starligue la saison d'après. C'est une façon pour moi de voir le verre à moitié plein plutôt que de focaliser les gens sur la peur de quelque chose de négatif." Lui qui avait rejoint le club avec comme objectif principal de le faire accéder à l'élite a déjà rempli une bonne partie de son contrat. Et même si, depuis la création de la Proligue, seul Limoges, a réussi à se maintenir dans l'élite l'année suivante après avoir terminé deuxième en Proligue, lui veut y croire : "Il n'y a pas eu d'euphorie à la rentrée. Le premier jour, j'ai remercié les gars pour la saison dernière, mais on est passé à autre chose. La tâche va être ardue, mais on est tous désormais tournés vers le même objectif, celui de rendre le club pérenne en Starligue."
Kevin Domas