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Proligue

Avant la reprise, un championnat en questions

, par Lanfillo

Benjamin Braux (Grand Nancy Métropole Handball)

Le championnat de deuxième division masculine, la Proligue, reprend ses droits dès ce mardi avec le rattrapage de Sarrebourg-Nancy. Petit tour d’horizon des enjeux de la deuxième partie de saison avant le retour des acteurs sur le terrain.

Le championnat de Proligue est de retour après plus d’un mois d’absence. La plupart des clubs ont pu préparer la reprise avec leur effectif complet, puisque seuls neuf joueurs de sept clubs de Proligue ont été convoqués par leurs sélections pour participer au championnat du monde en Égypte. Alors que la deuxième division s’apprête à reprendre, on fait le point sur quelques questions qui se posent pour cette deuxième partie de saison.

Qui va terminer premier ?

Theo Avelange Demouge (Saran Loiret HB)

Petit rappel de la formule de la Proligue : le premier du championnat n’est pas sacré champion de Proligue. C’est le vainqueur des play-offs, auxquels participe le premier, qui remportera le titre. Mais le premier obtient un ticket direct pour la Starligue, ce qui rend cette place très convoitée. À ce jour, deux équipes, Saran et Cherbourg, partagent la tête, tandis que Nancy, qui compte un match de retard, et Pontault-Combault sont juste derrière, à deux points. On peut légitimement penser que le vainqueur de la saison régulière se trouve entre ces quatre concurrents. Si Cherbourg fait presque figure d’invité surprise au sommet du championnat, les trois équipes étaient attendues à ce niveau. Hormis un gros couac à Angers à la troisième journée, Saran s’est montré régulier, et monte même en puissance avec les performances de plus en plus intéressantes d’individualités comme le gardien Nicolas Gauthier et l’ailier droit Théo Avelange-Demouge. Nancy, après une longue invincibilité (8 victoires sur les 8 premiers matchs), s’est essoufflé juste avant la trêve avec deux défaites, alors que son infirmerie se trouvait par ailleurs bien remplie. Benjamin Braux devra néanmoins finir la saison sans Aurélien Tchitombi, grand bonhomme de la première partie de saison nancéienne, revenu du Mondial avec une rupture du tendon d'Achille. Pontault-Combault, enfin, a montré de bonnes choses, mais a perdu ses duels contre les autres prétendants, Cherbourg et Nancy, certes d’un but à chaque fois. Dans un championnat très serré, les confrontations directes auront un rôle important dans la lutte pour le sommet du classement.

Cherbourg peut-il lutter pour la première place jusqu’au bout ?

Dmytro Gunko (Cherbourg). Crédit photo : Martin Remigy

Le cas de Cherbourg mérite d’être pris à part. Les Mauves ont réalisé un très bon début de saison. Certes battus par Saran et Nancy – ils retrouveront les Nancéiens dès vendredi pour le match retour – les Cherbourgeois ont été impeccables sur toutes leurs autres sorties, écrasant même largement des équipes du bas de classement (15 buts d’écart contre Valence, 11 contre Sarrebourg, 8 contre Strasbourg). La greffe a bien pris entre Frédéric Bougeant, arrivé l’été dernier, et le groupe qui avait livré déjà une première partie de saison 2019-2020 très encourageante sous les ordres de Nicolas Tricon. Mais ce groupe s’était effondré à la reprise, terminant finalement sixième de la saison tronquée. Les nombreux changements déjà annoncés pour la saison prochaine, avec le départ de cadres comme Hakon Ekren, Dmytro Gunko ou encore de la paire de gardiens Dan Tepper-Sven Horvat, pourrait-il conduire au relâchement d’un groupe pas forcément attendu si haut, comme la saison dernière ? Le club, qui se montre prudent quant à ses possibilités de croissance, est-il prêt à envisager sérieusement un avenir en Starligue ? La JSC s’est fixé comme objectif d’atteindre les play-offs. Le groupe de Frédéric Bougeant devra rester concentré sur cette quête, et conserver son jeu parmi les plus attrayants de ceux proposés en Proligue, mais devra aussi commencer à réfléchir à se montrer plus ambitieux.

Dijon peut-elle être l’équipe de la deuxième partie de saison ?

Marc Poletti (Dijon). Crédit photo : Panoramic

Début décembre, les observateurs de la Proligue pouvaient être déçus de Dijon. Annoncé comme prétendante au podium, l’équipe entraînée par Ulrich Chaduteaud, bien renouvelée à l’intersaison, a en effet montré quelques carences. Battu par Pontault, Saran, Cherbourg et Massy, vainqueur ric-rac contre Angers, le DMH inquiétait. Puis les Dijonnais ont fait plier Nancy pour la première fois de la saison, avec une performance très complète, avant de rassurer avec un large succès sur Sarrebourg pour finir 2020 en beauté. Voilà les Dijonnais enfin placés, à la cinquième place de Proligue, en embuscade derrière les équipes de tête. Et ce mois de février leur donne l’occasion de donner vie à leurs ambitions. D’abord un match contre Strasbourg, une équipe du bas de classement, pour montrer à nouveau de la maîtrise propre aux équipes de tête. Puis la réception de Massy, un outsider au coude-à-coude au classement. Avant un déplacement à Cherbourg, une équipe de tête, pour enfin se rapprocher du podium. Si Dijon veut être l’équipe de la deuxième partie de saison, elle devra réussir ses trois premières sorties de 2021.

Quand Massy validera-t-il son maintien ?

Edson Imare (Massy). Crédit photo : Panoramic

La question est peut-être un peu provocatrice. Mais depuis le début de la saison, Jérémy Roussel n’en démord pas : l’objectif de Massy cette saison en Proligue, c’est le maintien. Le discours tenait toujours alors que Massy titillait les sommets du championnat. L’équipe a en effet des atouts à faire valoir : un collectif très solide, une défense de qualité autour de Johann Caron devant un but très bien protégé par Gauthier Ivah, et en attaque, l’équipe peut compter en particulier sur Edson Imare, peut-être le meilleur joueur de cette première partie de saison. Pas mal pour un des plus petits budgets du championnat. Avant la trêve, après une série de six victoires consécutives, les Lions sont rentrés dans le rang. Mais ils possèdent tout de même neuf points d’avance sur la zone rouge. Et au vu de leurs performances des trois premiers mois de compétition, ils font office de favoris pour au moins décrocher la sixième place, la dernière qualifiant pour les play-offs. On attend donc patiemment que tout risque de descente soit évacué dans l’Essonne pour entendre un autre discours. D’ici là, Roussel restera prudent. À raison, tant tout peut aller très vite en Proligue.

Y aura-t-il un invité surprise aux play-offs ?

Joan Amigo Boada (Nice)

À l’issue de la première partie de saison, le quintette Saran – Cherbourg – Nancy – Pontault – Dijon, favori pour figurer dans le top 5, a donné des garanties pour figurer d’ici la fin de la saison en play-offs. Pour la sixième place, Massy paraît être le candidat le mieux placé. Mais à quinze matchs de la fin de la saison régulière, il serait malgré tout peu étonnant qu’une de ces équipes puisse perdre pied à un moment de la saison, et se retrouve sous pression de quelques équipes à l’affût. Sélestat et Nice pourraient très bien jouer le rôle de trouble-fête. Avec son effectif très jeune, le club alsacien a démarré la saison tambour battant (5 victoires) avant de clairement marquer le pas avant les fêtes. À l’inverse, Nice a dû encaisser une entame de championnat difficile, avant de reprendre des couleurs ensuite et d’arriver à la trêve avec dix points. Les hommes d’Asier Antonio ont notamment tenu en échec Massy et largement dominé Billère chez lui juste avant Noël. Ces deux clubs sont des concurrents très sérieux pour la sixième place, qui devrait se jouer entre eux et Massy. Une faiblesse d’une équipe encore au-dessus n’est pas non plus à exclure.

Quelle équipe est la plus en danger pour la descente ?

Lucas Lefebvre (Billère). Crédit photo : Panoramic / K.Domas

Avec huit points, Billère compte quatre points d’avance sur la zone rouge. Les Béarnais tenteront de faire fructifier ce petit capital pour s’assurer un maintien confortable à quelques journées de la fin. Ils devront s’appuyer notamment sur leur succès à Massy, ou encore les encourageantes prestations lors des matchs amicaux de la trêve (notamment une victoire contre Irun) pour y parvenir. De leur côté, Valence et Besançon vivent un exercice radicalement différent de celui de la saison dernière, où tous deux avaient été rapidement largués dans le bas du classement. Avec 7 points, Valence a égalé en onze matchs son total des 18 rencontres de la saison dernière ; Besançon l’a dépassé. Les deux clubs devront se battre jusqu’au bout, mais ils ont donné des garanties pour atteindre leur maintien sur le terrain, cette fois. Reste que trois points d’avance sur la zone rouge à quinze matchs de l’arrivée, ce n’est rien, et qu’il faudra confirmer en 2021.

Dylan Grandjean (Sarrebourg). Crédit photo : Panoramic / Kevin Domas

L’inquiétude est un peu plus forte pour les trois autres équipes, Angers, Sarrebourg et Strasbourg. Les Angevins ont alterné les hauts et les bas, le haut étant leur coup en début de saison contre Saran, le très bas étant le passage à vide à Pontault-Combault en novembre (44-23). Sarrebourg aussi a montré ses limites lors de plusieurs sorties, mais a gagné contre ses concurrents directs, Angers et Strasbourg. Si les deux promus apparaissent comme les moins constants sur la première partie de l’exercice, leurs chances de maintien ne demeurent pas moins réelles. Ce n’est pas Besançon, battu avant la trêve par le SCO, qui dira le contraire… Reste Strasbourg. Contrairement à Angers et Sarrebourg, le club alsacien, dernier avec quatre points, n’a perdu qu’une fois sur un écart important, à Cherbourg. Mais sa seule victoire s’est aussi réalisée sur un but d’écart, contre Angers. Très solides la saison dernière à domicile, les hommes de Denis Lathoud n’ont cette fois pris qu’un point aux Malteries. Néanmoins, l’entraîneur bas-rhinois a des motifs d’espoir à faire valoir avant la reprise. Interviewé par la LNH avant la reprise, l’ancien Barjot a rappelé les défaites de justesse, les blessés de la première partie de saison et le calendrier favorable qui arrive, avec la réception de tous les concurrents directs. « On sait qu’on n’est pas à notre place », a-t-il appuyé. Il faudra le prouver rapidement, pourquoi pas contre Dijon, dès jeudi.

Qui terminera meilleur gardien du championnat ?

Gauthier Ivah (Massy). Crédit photo : Panoramic / K.Domas

Concernant les distinctions individuelles, il faudra s’intéresser à la course au titre de meilleur buteur, actuellement dominée par Edson Imare (74 buts), juste devant un Théo Avelange-Demouge qui a refait son retard (72 buts). Mais le championnat fourmille de gardiens de qualité, cette saison. Six d’entre eux ont dépassé la barre des 100 arrêts en 11 matchs. Nicolas Gauthier, meilleur gardien la saison dernière et dans les cages du premier, Saran, était attendu, tout comme Artur Adamik (Valence) et Romain Mathias (Strasbourg), qui confirment leurs belles performances de la saison passée. Le tableau d’honneur pour le nombre d’arrêts est néanmoins dominé par Milos Mocevic (127 arrêts), arrivé cet été à Besançon et qui succède très bien à Adamik, tandis qu’au pourcentage, les 36 % de Gauthier Ivah avec Massy (105 arrêts) montrent à quel point le jeune gardien, qui vient de sortir du centre de formation du Paris Saint-Germain, impressionne sur la première partie d’exercice. Gretar Gudjonnson, le portier islandais du Cavigal Nice, est le sixième homme à dépasser la barre des 100 arrêts. Après un début de saison timide, il enchaînait avant la trêve les solides prestations, réalisant sa meilleure performance avant Noël à Billère (17 arrêts). Joris Labro (Billère) et Maxence Rizzi (Angers) sont également au rendez-vous avec 99 arrêts chacun, même si leur pourcentage est moins élevé. Notons également que certains clubs se reposent plus sur une paire que sur un homme seul. À Cherbourg, Dan Tepper et Sven Horvat dépassent tous deux le tiers de tirs arrêtés par match. À Nancy, Louis Prévost et Obrad Ivezic se complètent tout aussi bien.

Les spectateurs pourront-ils revenir dans les salles d’ici la fin de saison ?

Impossible d’apporter une réponse à cette question. Fin octobre, alors qu’un nouveau confinement était décidé en France, les clubs de Proligue se sont entendus pour reporter deux journées en 2021, en espérant que la situation serait de nouveau favorable pour l’accueil de spectateurs. En échange, ils acceptaient de jouer même sans spectateur, ce qui était pourtant exclu au démarrage de la saison. Début février, le retour des spectateurs apparaît toujours aussi hypothétique, alors que les tractations sur un éventuel troisième confinement ont cours au sommet de l’État. Le bon sens sanitaire indiquerait sans doute qu’il faudrait mieux tirer un trait sur les espoirs de retrouver du public sur la fin de la saison : le Covid est toujours là, ses formes varient, les contaminations se poursuivent et la courbe des décès continue de grimper. L’enjeu économique, cependant, rend cette perspective difficile à accepter pour les clubs, qui dépendent de la billetterie pour rester à flots. Ne reste plus qu’à croiser les doigts pour que la situation s’améliore et pour que, au printemps, du public puisse revenir en sécurité dans les salles. Il en va de la santé économique, cette fois, des structures.

Reprise de la Proligue ce mardi soir avec Sarrebourg-Nancy à 20h30 (match reporté de la 6e journée). Match à suivre sur Vià Moselle TV et sur la page Facebook du Sarrebourg Moselle Handball.

Le calendrier des journées à venir est consultable à l'onglet Résultats.

Mickaël Georgeault

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