EDF (F)
Un bilan mitigé pour nos Bleues
Après avoir dominé de la tête et des épaules les premiers tours, pour s’effondrer en demi-finale, nous avons vu une équipe de France aux deux visages. Une performance tout en nuances, qui peuvent nous mettre quelques doutes en vu du Mondial 2023 et surtout des Jeux Olympiques 2024.
Le rouleau compresseur bleu durant le premier tour
Placées dans le groupe C, avec la Roumanie, les Pays-Bas et la Macédoine du Nord, nos Françaises n’auront pas mis longtemps à faire parler la poudre. Le premier match contre les Macédoniennes illustre bien la supériorité des bleues. Avec un duo de gardiennes performantes, notamment avec une Cléopâtre Darleux impériale sur ce tour (46% d’arrêts sur les trois rencontres), l’attaque française était tout aussi performante que ses portières avec des taulières au rendez-vous comme Estelle Nze Minko (12 buts) ou encore Grace Zaadi (9 buts).
Après une première rencontre maitrisée de fond en comble (24-14 contre la Macédoine du Nord), les joueuses d’Olivier Krumbholz ont maintenu un haut niveau de jeu contre la Roumanie de Cristina Neagu (21-35 pour nos Bleues) ainsi que contre les Pays-Bas (26-24) afin de s’assurer la première place du groupe, en vu du tour principal.
Un tour principal tout aussi maîtrisé
Avec un 3/3 acquis sans de réelles difficultés, nos tricolores avancent dans cette compétition confiantes et avec un objectif clair : ne pas revenir bredouilles de cet Euro. Dans leur ligne de mire, trois nations se dressaient entre les championnes olympiques et le dernier carré. Le premier adversaire s’avèrera être le troisième de cette compétition, à savoir le Monténégro de Marina Rajcic. Là encore, aidé par une Cléopâtre Darleux de gala, nos bleues vont dérouler et mettre en échec les joueuses des Balkans. Appliquant leur jeu à la lettre, avec une grosse défense et des montées de balles rapides, nos tricolores vont creuser un écart significatif, notamment en seconde période (27-19).
Bénéficiant ainsi d’un goal average important sur un adversaire direct, les françaises n’avaient besoin que d’une victoire supplémentaire pour passer en demi-finale. Les deux points nécessaires vont être acquis contre nos voisines allemandes. Poussives par moment et se heurtant à la portière allemande, les Bleues vont l’emporter (29-21) sans la manière mais avec l’efficacité qu’on leur connait et vont ouvrir les portes du dernier carré. Enfin, la dernière rencontre contre l’Espagne fut un parfait exemple de la domination des tricolores sur ces premiers matchs. Malgré plusieurs cadres au repos (Darleux, Foppa, Zaadi…), la jeune garde féminine parvient à se mettre en évidence et se défait des Espagnoles sans réelles difficultés, bien aidée par une défense toujours aussi solide (36-23). Une sixième victoire de suite et une confiance au maximum, voilà comment les Bleues se lançaient à la poursuite de leur objectif.
La marche était trop haute
Habituées du dernier carré, nos françaises arrivaient en terrain connu et contre des adversaires récurrentes, à savoir la Norvège. Dans une première mi-temps à suspense, les Bleues se retrouvent rapidement menées au score, pour la première fois de la compétition. Emmenées par la demi-centre de Gyor, Stine Oftedal, les Norvégiennes mettent à mal la défense bleue, pourtant point fort de nos joueuses depuis le début de l’Euro. L’attaque n’est pas plus en réussite pour autant, Océane Sercien manquant des buts faciles, se heurtant à la portière scandinave trop souvent. Au retour des vestiaires, les joueuses nordiques accélèrent et vont déposer les championnes olympiques, ces dernières se retrouvant sans solutions et perdant leur motivation. Têtes baissées et visages fermés, les françaises vont sortir par la petite porte, n’ayant pas réussi à trouver un second souffle, les Norvégiennes étant tout simplement au-dessus ce soir-là (28-20).
Restait alors l’espoir d’aller décrocher le bronze, qui viendrait récompenser un Euro jusqu’alors, plutôt bon. Retrouvant les Monténégrines, nos Bleues ne parviendront pas à remplir leur objectif. Multipliant les erreurs techniques avec de nombreuses pertes de balles et ne parvenant pas à contourner une défense très agressive, Olivier Krumbholz et ses joueuses terminent par une deuxième défaite consécutive (27-25).
Que retenir ?
La première chose qui interpelle, notamment sur les deux dernières rencontres est le manque de solutions. Lorsque les Bleues dominent, leur jeu est fluide et parfaitement huilé ; cependant, les couacs se font sentir dès que les françaises ne parviennent pas à faire leur jeu. Face à des défenses agressives, comme celle du Monténégro ou de la Norvège, l’exploit individuel va primer sur le collectif. Cette incapacité à produire du jeu sans ballon et le manque d’adaptabilité est l’un des principal défauts des Bleues. Un autre point faible des françaises est le manquement face à la cage ainsi qu’une incapacité à tuer le match. Certains tirs ne peuvent pas être ratés, notamment en face à face avec la gardienne, ce qui fut le cas contre la Norvège où Solberg se sera imposée sur plusieurs duels.
Cependant, on retiendra également une grosse performance défensive, que ce soit en 6-0 ou bien en 1-5. Les championnes olympiques auront fait mal à de nombreuses nations sur ce secteur-là, forçant à des erreurs techniques (pertes de balles, mauvaises passes…) et pouvant ainsi développer leur jeu de transition rapide.
Malgré ces deux résultats décevants, nos Françaises auront su répondre présentes et possèdent les clés pour mieux appréhender les prochaines échéances, notamment pour le Mondial 2023.