Euro U18 (M) - Tour préliminaire
Le point sur les autres nations
Au terme des trois journées du tour préliminaire, Handnews revient sur le parcours des différentes formations et actualise l'état des forces en présence proposé en début de compétition. La Serbie, l'Allemagne, le Danemark, la Suède, l'Espagne et l'Islande terminent en tête de leurs groupes respectifs.
Le tour préliminaire étant terminé, chaque formation a pu poser les premières pierres de ce qu'elle avait à proposer sur la compétition. Pour plusieurs équipes comme la France, la Croatie ou le Portugal, ces belles prestations n'auront pas suffi pour poursuivre la course vers les premières places. Après avoir proposé un tour d'horizon des différentes formations présentes en amont du tournoi, nous revenons actualiser l'état des forces en présence après ces premiers matchs.
Poule A : le duo Serbe roule sur la concurrence
En tête du groupe, la Serbie aura réalisé un véritable tour de force lors d'un premier tour quasi-totalement yougoslave. Victorieux d'un but contre la Croatie en ouverture puis de deux contre la Slovénie, les Serbes ont pu compté sur un Djordje Drasko tout bonnement injouable. Sur les deux matchs décisifs, l'arrière gauche de Vojvodina aura scoré 16 buts en 19 tirs. Une performance qui ne doit pas faire oublier celle du demi-centre Ognjen Cenic avec 8/10 contre les Croates et 10/13 contre les Slovènes Des statistiques incroyables qui a permis au coach de reposer ses cadres durant le dernier match contre la Grèce.
La seconde place a été arrachée par la Croatie au terme d'un choc nettement remporté contre les Slovènes (33-29). Reversée dans la même poule du tour intermédiaire que la France, les Croates auront montré pour dangers les hommes forts attendus : le demi-centre Josip Tomic (19 buts en 3 matchs) et les ailiers Ivor Vidovic à gauche (18 buts) et Petar Šprem à droite (15 buts).
La Slovénie termine donc 3ème et sera dans l'autre poule du tour intermédiaire. Sans Mai Marguc, présent avec l'équipe l'été dernier, les Slovènes ont su trouver d'autres atouts offensifs avec les frères Štaleker sur la base arrière. Le demi-centre, Tjaž Štaleker aura prouvé sa constance (14 buts en 3 matchs) et l'arrière gauche Miha Štaleker a crevé l'écran avec 18 buts.
En dernière place on trouve logiquement la Grèce, qui a pourtant présenté une très belle résistance face aux grosses équipes de sa poule. Des défaites de 2 unités seulement contre la Slovénie et d'un but contre la Serbie (qui avait toutefois largement fait tourner son effectif) semblent montrer que l'équipe pourrait surprendre dans le tour éliminatoire. On relèvera la confirmation du demi-centre Fotios Tsioumas après son Euro U20 (12 buts), les gros matchs de l'arrière droit Stefanos Rarakos (11 buts) et les performances de leur meilleur buteur - actuellement formé à Aix-en-Provence - l'ailier gauche Alexiou Stavros (17 buts).
Poule B : les Bleuets déçus, les Allemands inconstants
Comme nous avons pu le voir ce soir, l'Allemagne a acquis la première place après un match à sensations fortes contre la France. Un match révélateur de leurs premiers matchs avec un côté gauche très fort avec Jan Grüner à l'aile et Jan Mudrow sur la base arrière, tandis que Daniel Guretzky se sera montré stable dans sa cage. On se sera toutefois étonné de l'inconstance de la formation allemande, capable d'exploser la Pologne puis de se trouver en difficulté contre une Macédoine privée de son maître à jouer ; de mettre +10 aux Bleuets à la France en une mi-temps comme de voir cet écart remonté en 25 minutes. Face aux poids lourds du tour principal, la Mannschaft n'aura plus le droit à l'erreur.
La France, deuxième, peut être déçue de sa rencontre perdue contre l'Allemagne après avoir montré un tel caractère, un tel sérieux dans le second acte. Cette génération a toutefois d'ores et déjà montré pouvoir compter sur des performances de gardien fiables et une base avant constante dans ses performances avec Yoni Peyrabout à gauche (20 buts), Gustave Deloye à droite (19 buts) et son capitaine Simon Rebel en pivot (10 buts à 100% de réussite). Comme pour la génération qui l'a précédée, la difficulté semble pour l'instant porter sur le porte d'arrière droit : face à l'Allemagne, Tristan Gourguechon termine à 0/7 et Bastien Lafosse à 1/5. Du reste de la base arrière, l'association Mathis Burdet à la mène et Léo Gendronneau à gauche semble s'imposer comme l'un des duos de base de l'équipe. Opposés à la Suisse, l'Autriche et la Croatie lors du tour principal, l'attaque sera mise à rude épreuve face à deux grosses défense et une formation croate toujours difficile à jouer.
Derrière les deux équipes de tête, la Pologne a créé la surprise contre la Macédoine pour s'arroger la troisième place. Après deux cuisantes défaites contre l'Allemagne et la France, ils sont parvenus à surclasser la Macédoine (30-26) grâce notamment au demi-centre Wiktor Chrzastowski (17 buts sur les 3 matchs, dont 9/14 aujourd'hui).
La Macédoine ne peut qu'accepter sa 4ème place, la défaite contre la Pologne ayant eu lieu malgré le retour de son demi-centre Damjan Mitev. Le joueur d'Alkaloid avait cruellement manqué aux siens contre l'Allemagne (25-19) mais avait fait énormément de bien pour passer à deux doigts de l'exploit contre la France (29-28). En seulement 2 matchs joués, il aura planté 21 buts, dont 12/13 contre la Pologne. Le pivot Samoil Ristevski, plus discret contre la France, aura été phénoménal sur les deux autres matchs (11/13 contre l'Allemagne, 7/10 contre la Pologne). Là aussi la Macédoine du Nord cherchera à montrer un meilleur visage lors du tour éliminatoire.
Poule C : le Danemark comme la Norvège peuvent viser haut
Absente de l'European Open Championship comme des FOJE l'été dernier, le Danemark a clairement fait savoir que sa génération 2006-2007 compterait dans la course aux médailles. Après avoir logiquement explosé l'Ukraine et la République Tchèque, ils ont su disposer nettement de la Norvège dans une démonstration de force (30-26). Dans leur cage, un jeune talent souhaite mettre le drapeau danois sur le nom "Wolff" : sur ses deux premières rencontres, Frederik Møller Wolff se sera maintenu au-dessus des 50% d'arrêts, terminant ses trois premiers matchs à 34/73, 43%. Sur le terrain, l'arrière droit Oskar Møller Jakobsen figure parmi les principaux dangers offensifs (22 buts). On notera par ailleurs que cette génération compte deux paires de jumeaux : Martin & Henrik Theter Jensen et Mathias & Mads Skovgaard Nickelsen (pour chaque duo, seul le second est finalement retenu dans le groupe).
Derrière la Norvège a de très sérieux atouts à faire valoir. Si le jeune frère de Sander Sagosen n'est finalement pas dans le groupe présent au Monténégro, cela s'explique par les solides performances des deux autres demi-centres : Tobias Mehren Søberg (22 buts) et August Lind Oma (18 buts). Le reste de l'attaque semble se porter sur le côté droit avec l'arrière Carl Colin Tønnesen évoluant à Ystads (12 buts) et l'ailier Abel Hanevik (11 buts). Bien que 2èmes, les Norvégiens bénéficient des larges victoires acquises contre les autres formations et jouera dans l'autre poule du tour principal. Et ils devraient y être plus que des faire-valoir.
La République tchèque, logique 3ème, a surclassé l'Ukraine mais pas fait le poids contre les Scandinaves. On notera la prestation majuscule de l'ailier gauche Tomas Vomacka contre la Norvège (12/16), qu'il n'a toutefois pas rééditée. L'arrière gauche Dominik Skopar semble être le joueur à apporter le plus de danger sur la base arrière.
Comme pour la génération U20, l'Ukraine semble faire partie des maillons faibles de la compétition. Trois matchs et trois lourdes défaites pour les Ukrainiens, au sein desquels 2 joueurs ont néanmoins nettement émergé. Les deux évoluent d'ailleurs en Allemagne : le demi-centre Vadym Oskilko, des équipes jeunes de Großwallstadt et l'ailier droit de Coburg Maksym Pavlovskyi (17 buts chacun en 3 matchs).
Poule D : la Hongrie déçue mais repêchée
Dans la poule D, la Suède sort en tête après un très solide succès dans le choc face aux hongrois ce jour (35-26). Après s'être fait peur en première journée contre la Suisse (28-27), les Scandinaves ont démarré la machine pour emporter deux larges succès. Sans surprise, le côté gauche de l'attaque aura été prolifique avec l'ailier gauche Liam Hultberg (MVP du match contre la Suisse), l'arrière gauche Nikola Roganovic (17 buts en 3 matchs) et le demi-centre de Sävehof Fabian Blomberg Romero. Le portier Viggo Håkansson, meilleur gardien de l'European Open Championship de l'été dernier, aura aussi été précieux contre Israël, mais la surprise Olle Söderqvist, sorti du chapeau, est celui qui aura eu raison des tireurs hongrois (17/41, 41%).
La Hongrie, déçue aujourd'hui, se qualifie toutefois de justesse pour le tour principal en tant que meilleur second grâce à ses larges premières victoires. Malgré la claque du jour, et bien que privés de ses arrières Péter Gaszo et Janos Daniel Blaha surclassés chez les U20, les Magyars ont montré de nombreuses ressources sur leur base arrière. Marko Eklemovic - qui sera la saison prochaine en concurrence avec Sadou NTanzi sur le poste de demi-centre de Tatabanya - aura fait partie de ceux les plus en vue, avec les arrières droitiers du Veszprem KKFT (club voisin du Telekom Veszprem) Maté Fazekas et Botond Apro. Ils auront des arguments à faire valoir dans le groupe G du tour principal, face aux champions des poules A-B-C.
Derrière, la Suisse a limité la casse. Quatrièmes de l'EOC l'été dernier, les Helvètes ont paru plus empruntés, avec une défense plus en souffrance et un demi-centre Tiago Cuencas plus emprunté (meilleur du tournoi sur son poste l'été dernier). Ils auront néanmoins pu effectivement compter sur leurs ailiers efficaces, Niclas Mierzwa à gauche (17 buts) et Nils Epp à droite (10 buts). Ils parviennent toutefois à éviter largement la place de "plus mauvais troisième" et se qualifient au tour intermédiaire.
En 4ème place, Israël a perdu ses 4 rencontres et jouera le tour éliminatoire. Ils auront néanmoins posé des soucis à la Suisse jusqu'aux derniers instants aujourd'hui (30-29). Certains de leurs joueurs auront pu se mettre en avant face aux cages adverses, à commencer par le demi-centre Tal Ekstein ou l'ailier droit Asaf Sharon (déjà très en vue lors de l'Euro U20 de juillet) avec 26 buts en 3 matchs.
Poule E : l'Espagne écarte le Portugal
Dans la poule E, l'Espagne a frappé d'un grand coup en dominant le choc contre le Portugal cet après-midi (39-26). Les Hispaniques semblent ainsi démarrer leur compétition en mode diesel après avoir vaincu l'Autriche (+5) et la Roumanie (+8). Leurs hommes forts auront répondu présents sur ce début de compétition avec le demi-centre de Barcelone Quim Rocas Pérez (MVP de l'EOC l'été dernier, auteur de 17 buts en 3 matchs), l'arrière droit de Ciudad Real Marco Fis Ballester ou l'ailier droit Hugo Vila Lopez (18 buts chacun). Ce côté droit sera probablement sur toutes les tablettes des coachs adverses lors du tour principal.
Derrière, un Portugal défait de 13 buts peut nourrir d'importants regrets alors qu'il laisse filer la place de meilleur second pour une différence de goal average de 7 buts vis-à-vis des hongrois. Forts d'une armada homogène et dont beaucoup ont glané de l'expérience avec la génération du dessus en janvier, ils ne viseront rien d'autre que la 9ème place lors du tour intermédiaire. Ils comptent notamment sur une base arrière avec des joueurs surclassés : João Bandeira Lourenço à gauche (Benfica), Tiago Sousa au centre (de la pépinière portugaise FC Gaia, 17 buts) et Rafael Vasconcelos à droite (Sporting, 15 buts).
En troisième position, l'Autriche peut se maudire d'être tombée face aux adversaires de la péninsule ibérique. Larges vainqueurs de la Roumanie, les Autrichiens auront une nouvelle fois vu l'arrière gauche d'Alpa Hard Lukas Fritsch s'illustrer en attaque (22 buts en 3 rencontres). Sur l'aile gauche, si Jonas Stierscheider tient le poste de titulaire, le jeune Ben Janos Szilagi, fils du manager général de Kiel, a fait son entrée en 2ème journée avec réussite (6/7 contre le Portugal).
La Roumanie termine logique dernière de la poule. Dans ses rangs, les joueurs du CSU Suceava auront été en tête de l'attaque avec l'ailier gauche Teodor Iluca (12 buts), l'arrière gauche Codrin Dascalu (16 buts) et le pivot Emanuel Serban (16 buts). Le portier Denis Andrei Stefan aura également fait partie des joueurs majeurs de son équipe avec 32 arrêts dont 37% d'arrêts contre le Portugal.
Poule F : le pays hôte manque son tournoi
Enfin, dans la dernière poule, l'Islande a quasiment dominé l'ensemble des débats avant d'être poussée dans ses retranchements contre le pays hôte monténégrin cet après-midi (25-22). Faisant le plein de points, ils connaîtront plus rude opposition lors du tour principal. Cinquièmes des deux compétitions de l'été dernier (EOC et FOJE), leur armada semble mise en jambes pour la suite. En attaque, seront principalement à suivre l'arrière gauche Dagur Árni Heimisson, membre de l'équipe type de l'EOC (22 buts sur les deux premiers matchs, 1/3 contre le Monténégro), l'arrière droit Ágúst Guðmundsson (15 buts sur les trois premiers matchs) ou le pivot Jens Bragi Bergþórsson très constant dans ses performances (13 buts). Dans leur cage, si les Islandais ont eu l'orgueil de n'emporter qu'un seul gardien, ce dernier tient plus que bien son poste. Après une prestation en demi-teinte contre les Îles Féroé (7/26, 27%), Jens Sigurðarson aura été infranchissable lors des duels contre l'Italie (14/37, 38%) et le Monténégro (15/35, 43%).
Les seconds, les Îles Féroé, à trois points, savaient avant la dernière journée qu'ils n'étaient plus en course pour la qualification au tour principal. Si la défaite face aux Islandais ne faisait pas de doute, le match nul concédé au Monténégro dans les derniers instants lors de la seconde journée laisse un goût amer. La star de l'équipe, l'ailier gauche et défenseur avancé Jakup Egholm, aura été en forme sur le terrain après le match contre l'Islande (14 buts au total sur les deux matchs suivants). Mais sur la base arrière, après des générations qui ont comporté un Elias Ellefsen a Skipagotu puis un Oli Mittun, les observateurs peineront à trouver le prochain arrière-star de la petite île de 50 000 habitants. On notera toutefois pour noms à suivre ceux de deux arrières évoluant au Danemark (phénomène plus rare qu'on ne pourrait le penser, beaucoup des bons jeunes évoluant au club féroïen de H71) : l'arrière gauche Runar Hammer (Ajax Copenhague, 14 buts) et de l'arrière droit d'Ikast Magnus Arason (20 buts).
L'Italie termine troisième grâce à un succès importantissime contre le Monténégro en première journée (30-32). Cela ne les empêche toutefois pas de finir au tour éliminatoire en terminant "plus mauvais troisième" à cause de leurs larges défaites contre leurs deux autres adversaires. On notera les prestations du demi-centre Nicholas Trost (17 buts) ou de l'ailier gauche Gabriele Somma (7 buts lors de la victoire face au Monténégro).
À domicile pour la seconde compétition de suite (après les FOJE l'été dernier), le Monténégro ne parvient pas à créer la surprise espérée et termine 4ème. Une place dûe au revers inaugural contre l'Italie après avoir largement embêté les Îles Féroé (20-20) et la conquérante Islande (25-22). Alors que l'on attendait une base en avant très prolifique avec les deux pépites de Buducnost Aleksa Knezevic (ailier droit) et Petar Kovacevic (pivot), les deux joueurs pourtants efficaces avec la sélection U20 en juillet auront été très peu utilisés (1/4 en 3 matchs pour le premier, 3/3 pour le second). Le jeu s'est davantage porté sur la base arrière avec l'arrière droit de Petar Radoicic (Buducnost) en tête de l'attaque (18 buts) et le droitier Vuk Lalosevic (12 buts). L'arrière gauche Drazen Perunicic aura malheureusement mis deux matchs avant de parvenir à régler la mire et aura connu beaucoup de déchet au shoot (4/17 pour les deux premiers matchs, 6/8 contre l'Islande en J3). Les Monténégrins devraient avoir de bons arguments pour batailler pour la 17ème place, plus haute marche accessible depuis le tour éliminatoire.
Retrouvez les résultats et classements du tour préliminaire ici et le calendrier du second tour ici.
Antoine Piollat