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Istres - Sélestat : un duel déjà crucial dans la course au maintien

Dans une StarLigue où chaque point compte double dans la lutte pour le maintien, Istres et Sélestat se retrouvent ce soir pour un face-à-face sous haute tension. Entre un Istres qui cherche à effacer sa déconvenue dijonnaise et un Sélestat fidèle à son identité collective, les deux entraîneurs livrent un diagnostic lucide d’un choc déterminant pour la suite de leur saison.
C’est le genre de match qui sent la poudre. Dans un mois de décembre qui peut déjà offrir une première indication dans la course au maintien, Istres et Sélestat s’apprêtent à s’affronter ce soir dans un véritable match à enjeux. Les deux formations, engagées dans la lutte pour rester en StarLigue, partagent une même urgence : prendre de l’air dans une zone rouge ultra-serrée. Laurent Busselier et Bastien Cismondo livrent à Handnews leur regard sur leur situation et l’importance d’un rendez-vous qui pourrait infléchir leur saison.
Istres digère Dijon
Pour les Istréens, novembre a été jugé « très positif », avec 4 des 5 points acquis au cours des 30 derniers jours. Mais Istres reste sur un lourd revers à Dijon (39–31), un concurrent direct. Un match clé “raté”, que Bastien Cismondo n’élude absolument pas. « C’était un match qu’on avait ciblé avec beaucoup d’espoir et une vraie volonté de performer. On est conscients que dans ce “petit championnat” pour le maintien entre Dijon, Sélestat et nous, les confrontations directes vont être déterminantes. On a raté ce premier rendez-vous. »
Il a donc fallu très vite basculer pour les Provençaux : « L’idée a été de faire rapidement le bilan, puis de basculer psychologiquement sur quelque chose de positif. On veut montrer à tout le monde, et d’abord à nous-mêmes, que c’était un passage à vide », affirme le technicien istréen.
Malgré la pression comptable, aucune tension extérieure, assure Bastien Cismondo : « La pression, on se la met entre nous. Ni le club ni les supporters ne nous la mettent. Mais on sait qu’on a l’effectif pour se maintenir. »
Un sprint crucial pour Sélestat
Pour les Alsaciens arrivés hier soir à Istres, le sprint débute véritablement cette semaine, avec ce déplacement en Provence avant la réception de Dijon la semaine prochaine. Laurent Busselier, lui, s’inscrit dans un projet à moyen terme. Sélestat assume son statut : l’un des plus petits budgets du championnat, un effectif jeune, une formation locale affirmée. « On essaie de travailler sur la durée. On n’a pas les moyens de rivaliser avec tous les gros tout de suite. »
Un jeune groupe qui progresse, mais qui paie parfois son manque d’expérience. « On a fait de très bons matchs sans toujours être récompensés. C’est une question de maturité. Les dix dernières minutes nous échappent parfois, mais ça s’apprend. »
Pour Laurent Busselier, l’identité sélestadienne est un socle essentiel : « L’amour du maillot, la formation, l’envie de rester ensemble : c’est notre force. »
Les Alsaciens misent aussi sur leur capacité à livrer un véritable combat dans une salle istréenne qui promet d’être chaude. « Ce sera forcément un match âpre. Il faudra répondre dans l’agressivité et le combat », annonce l’entraîneur du SAHB, qui rappelle l’importance du travail mené la saison dernière en Proligue sur la gestion des émotions : « On a travaillé avec ce jeune groupe sur la frustration, sur l’enchaînement des matchs, sur la capacité à passer à autre chose. »
Deux identités, un choc serré
Dans cet exercice de points forts/points faibles souvent empreint de langue de bois pour ne pas trop se livrer avant un match, Bastien Cismondo reconnaît d’abord la capacité de son équipe à poser des problèmes défensivement, à condition de retrouver l’agressivité qui a fait défaut à Dijon. Une agressivité indispensable pour soutenir Romain Mathias, « parmi les meilleurs gardiens du championnat », dont l’impact peut rapidement devenir un registre « qui peut les embêter ». Offensivement, l’entraîneur istréen voit également des armes : « reproduire les séquences vues contre Cesson ou Saint-Raphaël, mettre de la continuité, gagner les duels et alimenter les ailes pourrait nous permettre d’exister dans ce match. »
Face à cela, Cismondo reconnaît que Sélestat « est une équipe qui propose plein de choses. […] Ils répètent, ils ne semblent pas douter, et ils jouent pleinement leur chance à chaque match. » Un effectif très peu modifié depuis deux ans « qui leur offre peut-être un peu plus de lien que nous ».
Côté alsacien, Laurent Busselier revendique cette identité collective, rappelant que « 50 % de l’équipe est formée au club », un socle qui nourrit cohésion et fidélité : « Nous, on a l’habitude, on se connaît. Le groupe n’a presque pas changé. Ça peut faire pencher les choses. » Mais l’entraîneur du SAHB reconnaît aussi les limites de son effectif, « jamais au complet depuis Limoges » et loin d’être pléthorique, même si Sélestat devrait enregistrer des retours ce soir. Il pointe également ces détails qui coûtent cher : pénalties manqués, erreurs en fin de match.
Il identifie d’ailleurs clairement les hommes forts istréens, notamment Romain Mathias, « danger numéro un », et la présence de joueurs aguerris à la StarLigue comme Mohammad Sanad ou Lubin Gensoulin, tout en voyant dans les nombreux changements cet été à Istres, une cohésion fragile à exploiter.
Alors, même si Bastien Cismondo rappelle que « l’histoire d’un match n’est jamais écrite avant », on peut tout de même s’attendre, à un affrontement musclé, où l’intensité pourrait peser davantage que la position au classement des deux équipes...
Ilann Thuel