Des Bouches-du-Rhône à la Garonne : le Sud fait sa loi

Quatre clubs, quatre victoires, quatre ambiances mais une même domination. Ce vendredi soir pour la 21e journée de Starligue, Montpellier (29-25 contre Tremblay), Nîmes (30-21 face à Ivry), Aix (31-23 contre Chartres) et Toulouse (33-27 face à Cesson) ont tous gagné dans leur salle. Des succès nets qui dessinent une dynamique méridionale éclatante et annoncent une course aux places européennes enthousiasmante. 

Au FDI Stadium, la soirée avait des airs de célébration. Trente ans après son tout premier titre de champion de France, décroché en 1995, Montpellier voulait honorer son passé glorieux en poursuivant sa belle série actuelle. Le MHB visait une cinquième victoire de rang. Mais face à une équipe de Tremblay sans complexe, la fête a failli tourner au couac. Il a fallu de la patience, du sang-froid et pas mal de courage pour que les Héraultais s’en sortent (29–25).

Tremblay, le frisson du petit qui veut gâcher la fête

Tremblay est arrivé à Montpellier comme David face à Goliath. La mission semblait impossible, presque écrite d’avance, d'autant plus avec les absences de Fadhuile et Dumoulin. Pourtant, les Franciliens ont fait souffrir leurs hôtes. Menés à la pause (15–12), ils sont revenus avec le mors aux dents. Grâce à des buts rapides de Lufuanitu, Da Rocha ou encore Antoine Leger, ils ont même pris l’avantage au tableau d’affichage (18–19, 41e).

Pendant un quart d’heure, l’ombre d’un exploit plane au-dessus du FDI Stadium. Tremblay va-t-il vraiment gâcher la fête ? Finalement non.

Dans les gradins de Bougnol, les anciennes gloires du club — Puigsegur, les frères Anquetil, Teyssier, Golic... — sont là, réunies pour célébrer les 30 ans du premier sacre de 1995. Mais à l’heure où Montpellier bafouille face à une équipe francilienne sans complexes, l’hommage à l’histoire prend des airs de malaise. Les héros d’hier voient Valentin Porte et leurs successeurs douter. Et puis, le FDI gronde, Bolzinger verrouille, Aho allume deux mèches salvatrices (26–23 puis 27–24), et la fête reprend ses droits. Une victoire comme un clin d’œil du présent au passé. Demain matin, après une soirée sans doute arrosée, Montpellier sera toujours solide troisième, à l'affût d'un éventuel faux pas de Nantes ou Paris, et à l'abri de ses poursuivants distancés.

Nîmes enchaîne, dix de suite sans défaite

L’USAM avance masquée, mais l’USAM avance. Ce succès net face à Ivry (30–21) porte à dix le nombre de matchs consécutifs sans défaite en championnat pour les Gardois. Un chiffre qui commence à ressembler à une tendance lourde. Et ce samedi soir, tout a confirmé que Nîmes est bel et bien un sérieux candidat à l’Europe.

Pas besoin de grand soir pour dominer Ivry. Juste de la maîtrise, de la constance, et un collectif bien huilé. Sanad a assuré sur penalty, Pardin a multiplié les arrêts, Gibelin a jailli au bon moment, et la base arrière — sereine — a fait le boulot. À la pause (14–11), le match semblait déjà pencher. Et la seconde mi-temps a transformé l’essai sans que les Franciliens ne parviennent à relever la tête.

Avec un jeu propre, des rotations efficaces et une défense qui se redensifie, l’USAM semble avoir digéré les doutes de l’automne. Dix matchs sans défaite, ça n’arrive pas par hasard. Elle semble loin la période où Nîmes errait dangereusement près de la zone rouge. Avec les retours de Gibelin, Sissoko, Mohab, la Green Team est bien armée pour la suite. Actuellement sixième à 2 petits points de Saint-Raphaël quatrième, Nîmes est clairement dans la course à l'Europe.

Toulouse : il était l’heure de Møller

Arrivé blessé de Sävehof cet été, Simon Møller a dû patienter de longs mois avant d’effectuer ses premiers pas sous le maillot toulousain. Mais le moment était venu. Et pour sa première apparition officielle, le portier suédois n’a pas tremblé. Entré en cours de match, il a enchaîné les parades décisives pour éteindre les velléités bretonnes. Une entrée en scène réussie, qui vient renforcer une équipe du Fenix plus que jamais en course pour l’Europe.

Il faut dire que le Fenix avance à deux têtes. Møller derrière, et Téo Jarry devant. En l’absence du capitaine Nemanja Ilic, le jeune ailier s’est chargé de faire danser la défense adverse. 12 buts pour lui ce vendredi, dont 6 jets de 7 mètres, sans trembler. Une prestation pleine d’autorité et de culot, qui permet aux hommes de Danijel Andjelkovic de rester cinquièmes, deux longueurs devant Nîmes.

Après leur défaite à Porto mardi, les Toulousains se rassurent avant le match retour, où il leur faudra un exploit pour rêver des quarts de finale de la Ligue européenne. Cesson-Rennes reste relégable avec ce 12e match sans victoire d'affilée. Les Bretons n'ont plus gagné depuis près de 5 mois...

Aix se relance avec la manière

Une semaine après la gifle reçue à Saint-Raphaël (38-27), Aix avait besoin de réagir. Mission accomplie face à Chartres, balayé dans le dernier quart d’heure (31-23). Longtemps accroché, le PAUC a fini par dérouler sous l’impulsion de Ian Tarrafeta, toujours aussi précieux à la mène, et d’un Louis Despréaux inspiré (5 buts). Ce succès permet aux Provençaux de rester dans le bon wagon pour l’Europe, et d’aborder avec un peu plus de sérénité une fin de saison encore ouverte. Pour Chartres, il faudra encore prendre quelques points pour assurer le maintien et s'éviter une fin de saison stressante.

Le Sud a fait parler la poudre, mais le week-end n’est pas fini. Ce samedi, Dunkerque et Chambéry joueront gros dans une confrontation à 4 points. Limoges, sous pression, devra hausser le ton face à Saint-Raphaël. Dimanche, Nantes cherchera à rester dans la roue du PSG, pendant que Paris devrait dérouler contre Créteil dans un derby à sens unique (mais on ne sait jamais).

Bref, la lutte pour l’Europe bat son plein, et si le Sud a marqué les esprits ce vendredi, d’autres ambitions brûlent encore… Réponse dès ce soir dans les Hauts-de-France !

Tristan Paloc