Mondial U21 (M)
Retour sur le tour préliminaire (1/2)

Après trois rencontres et quatre jours de compétition, les différentes formations jeunes engagées au Mondial polonais ont terminé le tour préliminaire. Tour d'horizon des différentes formations et forces en présence afin de suivre, au mieux, les prochains matchs jusqu'à la finale prévue ce dimanche (seconde partie à retrouver ici).
Pour rappel de la formule de la compétition :
- Tour préliminaire : 8 groupes de 4 équipes. Les deux premières se qualifient au tour principal
- Tour principal : les premiers de chaque groupe se croisent (A-B, C-D, ...). Les deux premiers se qualifient en quarts de finale, les troisièmes jouent pour la 9ème place, les 4èmes jouent pour la 13ème place.
- En parallèle du tour principal se joue la Coupe du Président visant à répartir les places 17 à 32.
Groupe A : Norvège et Slovénie ne se départagent pas
Dans le groupe A, la première place s'annonçait disputée entre la Norvège et la Slovénie. Finalement, aucune des deux formations ne s'est départagée, l'emportant sur leurs deux autres adversaires et se quittant sur un match nul en première journée (33-33). Les deux équipes partagent par ailleurs la même particularité, qui pourrait leur faire du mal lors des rencontres du tour principal : elles reposaient toutes deux sur un demi-centre et un arrière droit importantissimes dans le jeu de leurs bases arrières et très buteurs. Mikkel Solheim & Patrick Helland Andersson pour les Scandinaves et Nace Zajc et Mai Marguc (surclassé) pour les joueurs des Balkans. Les rôles des buteurs auront néanmoins été bien retrouvés sur ces premiers matchs avec, pour la Norvège, l'arrière gauche Henrik Hartz Hagen pour les Norvégiens (22 buts en trois rencontres, dont 10 contre la Slovénie) et, à droite, le très beau début de compétition de David Walstad Haugstvedt (8/10 contre les Slovènes) et un retour d'arrière droit de Silkeborg Lasse Sunde Lid, absent l'été dernier (12 buts sur les deux derniers matchs). Côté slovène, on fait jusqu'ici confiance, avec réussite, à la jeunesse du demi-centre de Celje Aljuš Anžič (20 buts), né en 2008 et très à l'aise avec la génération 2004-2005. Les arrières gauche Lun Ključanin et droit Luka Muhic, tous deux absents l'été dernier, apportent une base arrière complètement renouvelée mais jusqu'ici plutôt efficace. Derrière, le gardien Mark Salomon reste une valeur sûre avec 32 parades sur ce début de compétition.

À la troisième place, on trouve logiquement la Pologne. Sèchement battue par ses deux concurrents (22-35 contre la Norvège, 21-31 face à la Slovénie), les joueurs d'Europe de l'Est n'auront pas donné cher de leur peau malgré une équipe peu renouvelée comptant toujours un côté droit offensif avec Patryk Wasiak (Ademar Leon) et Oliver Kaminski (Opole). On saluera néanmoins la prise de responsabilités du demi-centre surclassé Oskar Czertowicz, en formation du côté de Flensburg. Après être resté du côté du bus l'été dernier avec les U20, et n'avoir malgré tout pas eu l'occasion de jouer avec les U18, le jeune demi-centre sera à surveiller sur la Coupe du Président.
Enfin, sans surprise, l'Uruguay a vécu un début de compétition douloureux avec de très larges défaites (-59 sur trois rencontres). Aucun joueur n'aura été en mesure de se faire remarquer, et il ne serait pas étonnant de trouver la formation Sud-américaine pas très loin de la 32ème et dernière place en fin de semaine.
Groupe B : l'Autriche reste au niveau affiché l'été dernier
Dans le groupe B, la lutte s'annonçait entre l'Autriche et la Hongrie. C'est finalement à une petite unité que s'est jouée cette rencontre décisive, dans une rencontre calibrée par la défense autrichienne (22-21). Malgré l'absence de l'arrière gaucher Nicolas Paulnsteiner, les germanophones peuvent compter - en attaque - sur la très belle connexion entre l'arrière gauche Clemens Möstl (19 buts, déjà quasiment autant que sur l'ensemble de son Euro l'été dernier) et son pivot, par ailleurs partenaire à West Wien, Clemens Meleschnig (6 buts contre la Hongrie). De l'autre côté du terrain, bien qu'aidé par sa défense de fer, c'est l'infranchissable Leon Bergmann, meilleur portier l'été dernier, qui assure de très hauts standards (44 parades en trois rencontres, jamais en-dessous des 38% avec un pic à 48% contre la Hongrie).
Du côté de la Hongrie, la formation est expurgée de plusieurs joueurs surclassés - seul reste l'arrière gauche Péter Gaszo (9 buts) - et peut compter sur une ossature comparable à l'été passé. Le principal buteur reste l'arrière gauche de NEKA Tamas Kovacs (16 buts à 53% de réussite), et il est épaulé dans sa tâche par ses partenaires à l'académie de Veszprem : le demi-centre Levente Toth ou l'arrière droit Sandor Kathi.

Derrière les deux européens, on trouve les deux nations historique du handball sud-américain : l'Argentine et le Brésil. C'est la première qui sera parvenue à accrocher la troisième place, battant son rival de toujours d'une longueur (30-29). Les Bleu et Blanc auront pu compter sur plusieurs de leurs arrières droitiers, notamment Lucas Ezequiel Obregon Gomez et Nicolas Rodriguez (9 buts chacun contre le Brésil). pour le Brésil, on retiendra la stabilité des performances du demi-centre Vinicius Bertoldo et de l'ailier droit Vinicius Perrin.
Aussi, Autriche, Slovénie, Norvège et Hongrie se retrouvent au tour principal dans le groupe 1. Les partenaires de Leon Bergmann comptent un léger avantage (2 points contre 1 pour la Slovénie et la Norvège) et promettent des duels intéressants contre deux équipes au profil offensif qui ont connu des changements importants depuis l'été dernier.
Groupe C : la Suède domine sans partage
Argentés en 2022, aux portes du Final4 l'été dernier... la Suède génération 2004-2005 veut retrouver une médaille et le fait savoir. Avec un effectif très stable et équilibré à tous les postes, le serial-buteur Axel Mansson a rappelé qu'il était toujours présent (10 et 8 buts contre le Japon et la Corée du Sud), de même que l'ensemble de son armada : l'ailier gauche Love Sundewall, l'arrière gauche Pelle Segertoft, l'arrière droit Linus Gustavsson qui fait son grand retour après avoir été absent l'été dernier (15 buts) et le portier Arvid Skoog qui a pu livrer un match référence contre le Japon (14 arrêts à 38%).
Derrière, le Japon a été un second peu embêté, et aura pu s'appuyer sur les hommes forts de son mondial U19 : l'ailier droit Soi Hasegawa (16 buts) ou l'arrière gauche Kotaro Tachibana. La révélation de la compétition côté nippon semble à chercher chez son demi-centre, Haruto Nagamori, auteur de 25 buts en trois rencontres, dont 10 contre la Suède.

Dans ce groupe bien rangé, la Corée du Sud se sera quand même fait peur contre les État-uniens (35-33) mais termine logique troisième, grâce notamment à ses arrières droits buteurs Minjun Lee et Jinyeok Moon (18 et 15 buts). Les USA terminent derniers du groupe mais continuent de préparer l'avenir. Au sein de cet effectif très international, on compte de nombreux joueurs de la génération du dessous : le demi-centre en formation à Veszprem Benjamin Edwards (2006, 11 buts en deux matchs), l'arrière droit de Flensburg Simon Neumaier (2007, 9 buts pour son entrée dans le groupe contre la Corée) ou encore l'arrière gauche né en 2006 Martin Brunvold, qui évolue du côté de la Norvège.
Groupe D : le Portugal écarte la Croatie
Au cœur d'un groupe D relevé, le Portugal s'est puissamment offert la première place en battant les Croates (30-25). Pour rappel, après une 8ème place puis une 6ème place en 2022 et 2023, cette génération portugaise s'est offert l'argent lors de l'Euro l'été dernier. Malgré l'absence des droitiers Nuno Oliveira à l'aile et Miguel Oliveira sur la base arrière, tous deux joueurs majeurs l'été dernier, les joueurs de la péninsule ibérique peuvent toujours s'appuyer sur un collectif qui ne repose pas sur des individualités trop fortes. L'ailier droit José Ferreira tient pour l'instant le titre de meilleur buteur des siens (21 buts), tandis que le pivot Ricardo Brandao - l'un des tous meilleurs de la génération, récompensé à son poste l'été dernier - a également démarré sa compétition avec 6 buts contre les croates. Idem pour le gardien de Porto Diogo Rema Marques qui a sorti une prestation sérieuse contre la formation balkanique (12 parades, 33%).

Concernant la Croatie, l'effectif a connu de plus larges remaniements. Contrairement à la trajectoire ascendante de leurs récents adversaires portugais, les Croates sont passés des 5ème et 3ème place à une décevante 11ème place l'été dernier (battue notamment par la France en matchs de classement). Pas moins de 5 arrières présents l'été dernier sont absents de la ligne de départ polonaise, dont le buteur Niko Frankovic ou le demi-centre Martin Tomsic. Reste le meilleur arrière gauche du Mondial U19 2023 Aleksandar Capric, ou le retour de l'arrière droit Petar Krupic, également de l'épopée bronzée de 2023. Si Capric semble effectivement avoir bien repris ses marques, le poste fort côté croate est à trouver à l'aile gauche. Marko Bajan, déjà excellent l'été dernier, reste chirurgical (17 buts), tout en laissant également de la place à ses partenaires, tous deux de Zagreb : Maksimilian Molc (11/11) ou Jakov Celegin (8/10 contre le Canada). Pour la suite de la compétition, les Croates pourront également compter sur un Tin Herceg bouillant dans ses cages. Le portier de Trimo Trebnje a déjà 34 parades à son compteur, avec un pic à 63% d'arrêts contre l'Algérie.
L'Algérie, logique troisième, a permis à plusieurs joueurs évoluant en France de s'illustrer dont le pivot de Cherbourg Guemeida Adel Roustom (17 buts), l'ailier gauche de Dreux-Vernouillet Mohamed Faidi (5 buts contre le Canada) ou l'arrière droit de Créteil Yanis Abdellah-Berrehail (8 buts). Enfin, le Canada, qui semble taillé pour jouer les dernières places, a notamment vu son attaque alimentée par l'arrière gauche Colton Kuypers, qui évolue au Danemark (16 buts, dont 8 contre les croates).
Suède, Portugal, Croatie et Japon se retrouvent ainsi dans le groupe II qui semble taillé pour assurer la qualification aux deux premiers cités, sérieux prétendants aux médailles.
Retrouvez la seconde partie du tour d'horizon, comportant le groupe de la France, ici.
Antoine Piollat