Comme chaque année à l'intersaison, il est temps de se pencher un indicateur de performance clef pour nos clubs et notre championnat : l'affluence. Est-ce que les nombreuses stars et le suspense pour le titre ont permis d'améliorer la fréquentation des salles ? Voici un tour d'horizon des statistiques de LNH et de Pro D2
LNH : Nantes leader devant un peloton en perte de vitesse
Nantes n’est pas seulement le
meilleur public de France, il est aussi le plus nombreux pour la deuxième année consécutive, et progresse même légèrement grâce à un meilleur remplissage et au fameux choc joué au Parc des Expositions contre le PSG Handball, qui lui a permis de
battre son propre record de spectateurs sur un match de championnat en France. On retrouve ensuite les mêmes clubs que l'an dernier, à savoir Chambéry, Montpellier, Paris et Toulouse qui restent dans le cercle des clubs attirant en moyenne plus de 2500 spectateurs par match. Mais contrairement à la locomotive Nantes, tous ces clubs ont vu leur audience baisser par rapport à la saison précédente comme le montre le graphique ci-dessous :
La morosité n'épargne finalement que quelques clubs dont l'affluence est assez modeste : Créteil (+40%) et Istres (+9%) qui ont logiquement profité de leur remontée en LNH, ainsi que Saint Raphaël (+19%), Cesson (+13%) qui remontent la pente et Tremblay (+6%) qui progresse tranquillement. Cela ne suffit évidemment pas à compenser les pertes des plus gros clubs, et la LNH perd pour la seconde année consécutive des spectateurs avec une chute de près de 3% (contre -4% l'an dernier).
La baisse de l'an dernier s'expliquait en partie par la baisse du nombre de délocalisations (14 en 2012-2013, 9 en 2013-2014). Elles ont été cette année un peu plus nombreuses (11) mais dans des salles bien plus modestes que le Palais des Sports de Pau (6780 places) largement utilisé et rempli par Billère en 2012-2013 et la Park & Suites Arena (9500 places) bien moins utilisée par Montpellier depuis fin 2013 et le départ d'un certain Nikola Karabatic. En tout cas le constat est sans appel, malgré les stars du PSG handball, un Montpellier retrouvé, des matchs au couteau à tous les étages et une lutte pour le titre jusqu'à la dernière journée, la LNH ne parvient pas à attirer plus de monde dans ses salles !
Des salles moins bien remplies
Avec 83% de remplissage en moyenne, la LNH stagne (84% en 2013-2014) et conserve une belle marge de progression; A capacité égale, notre championnat pourrait dépasser les 2900 spectateurs en moyenne ! A titre de comparaison, 4400 spectateurs fréquentent en moyenne chaque match de Bundesliga. En outre, si l'on excepte Aix clairement à l'étroit dans son Val de l'Arc (vivement 2017 ), la LNH ne semble pas limitée par la capacité de ses salles : Cesson, Paris, Nantes, Sélestat et Tremblay qui ont des taux de 89% ou plus peuvent tous délocaliser certains de leurs matchs, et Montpellier dispose de la Park & Suites Arena mais ne parvient plus à la remplir.
Un public moins nombreux mais plus fidèle
La seule bonne nouvelle de cette étude vient des plus fidèles des supporters : les abonnés. Les clubs de LNH peuvent désormais compter sur 507 abonnés en moyenne, soit une progression de 7% par rapport à l'an dernier. Le PSG Handball a fait la meilleure opération dans ce secteur en réussissant à franchir le cap des 1000 abonnés (+63%) malgré des tarifs très élevés. Nantes peut toujours compter sur la plus grande base d'abonnés et progresse même de 8%.
Une lueur d'espoir ?
Comme l'an dernier, on trouve peu de facteurs qui pourraient inverser la tendance pour la saison à venir en LNH. Cette année encore, le salut ne viendra probablement pas des promus : Chartres fait certes salle comble mais avec une capacité de 1200 spectateurs seulement, et Ivry peut espérer plus de public en LNH qu'en D2 mais sera lui aussi limité par sa salle (1500 places). Cela ne compensera pas numériquement les relégations de Sélestat (2269 spectateurs) et d'Istres (1280 spectateurs).
Au niveau des capacités de salle, Aix devra patienter jusqu'à 2017 pour espérer exploser la barrière des 1600 spectateurs du Val de l'Arc. Nantes plafonne également mais sans avoir de perspective d'Arena, le Hall XXL du Parc des Expositions n'étant pas une solution économiquement pérenne. Pire encore, Nantes jouera la saison à venir à la Trocardière, qui ne compte que 4000 places. Au niveau du remplissage, on peut certes espérer un effet "Nikola Karabatic", mais le PSG Handball jouait déjà à guichets fermés dans toutes les salles qu'il visitait, l'effet NK si il a lieu ne s'appliquera donc qu'à la Halle Carpentier ou à Coubertin. La balle est donc une fois de plus dans le camp des départements marketing et communication des clubs qui, en pleine campagne d'abonnement, travaillent déjà dur pour remplir les tribunes.
Les délocalisations en détail :
Cesson : 1 match au Liberté de Rennes (4 000 places), 1 match à l'Arena de Brest (4 000 places) et 1 match au Steredenn de St-Brieuc (3 000 places)
Montpellier : 4 matches à l'Arena (9 500 places)
Nantes : 1 match au Hall XXL (10 750 places)
Paris : 1 match à Carpentier (2 950 places)
Sélestat : 1 match au Rhénus de Strasbourg (5 500 places)
Tremblay : 1 match à l'Elispace de Beauvais (3 000 places)
Massy : 1 match au Gymnase des Mares Yvon de St Michel sur Orge (1 500 places)
Strasbourg : 1 match à la Rotonde (1 400 places)
Limoges : 2 matches à Beaublanc (4 500 places)
Notes concernant l'étude :
1/ L'intégralité des données utilisées dans cette étude nous été communiquées par les clubs concernés
2/ Le nombre d'abonnés ne prend en compte que les abonnés grand public (hors licenciés et VIP)
3/ La capacité de la salle de Tremblay a été portée à 2 000 places lors de 2 matches
4/ Pro D2 : les chiffres communiqués par Mulhouse inclus les matches de play off, au contraire des chiffres communiqués par les autres clubs ayant pris part à ces play off
Handnews remercie vivement David Guenel pour la réalisation de cette étude pour la troisième année consécutive (!) ainsi que les clubs de LNH, de Pro D2, et les promus Limoges, Saran et Vernon pour la transmission des informations
Les études effectuée lors des deux dernières saisons sont disponibles ici :
- LNH-Pro D2 : Les affluences 2013-2014
- LNH-Pro D2 : Les affluences 2012-2013