Starligue
Arber Qerimi à Cesson, un "rêve de gosse"
La découverte belge de la dernière semaine internationale Arber Qerimi évoluera dès la saison prochaine du côté de Cesson-Rennes. Découverte.
Devenir handballeur professionnel, en Belgique, ce n'est jamais simple, d'autant plus que le sport est encore en plein développement dans le pays. Face à l'équipe de France, il y a deux semaines, seuls trois joueurs en avaient le statut. Mais ce cercle fermé vient de s'agrandir avec l'annonce la semaine passée de la signature d'Arber Qerimi avec Cesson-Rennes, où il rejoindra son sélectionneur national Yérime Sylla. "Il ne faut pas croire que ce n'est pas un joueur que je n'ai pas essayé de faire venir avant" explique celui-ci de façon quelque peu alambiquée. "Mais nous avons été à son rythme, nous avons attendu qu'il soit libéré de ses études sans le perturber. Il voulait assurer l'après-handball et nous avons respecté ça". Du haut de ses 25 ans, après avoir fini ses études de comptabilité, Qerimi a donc choisi de donner sa chance au handball, dans un pays où ce choix interpelle toujours un peu. Mais chez lui, un facteur a favorisé ce destin. "Devenir professionnel, ça a toujours été un rêve de gosse. Mon papa était professionnel, j'ai toujours vécu avec ça" explique celui dont le père, Bujar, d'origine kosovare, a émigré dans le plat pays pour y effectuer une partie de sa carrière et où il entraine en première division. "J'ai toujours eu dans un coin de ma tête le projet de reproduire ça".
Sylla : "Un profil à la Ivano Balic"
Alors forcément, quand l'occasion s'est présentée, avec un projet solide, le demi-centre belge a sauté sur l'occasion. Sans plonger complétement dans l'inconnu puisque, outre Yérime Sylla, il rejoindra également son coéquipier en sélection Jef Lettens, gardien de but à Cesson. "J'ai beaucoup discuté du fait de venir jouer en France avec les autres Belges qui sont déjà ici. Du fait que le championnat était très physique, très intense. Ils m'ont encouragé en me disant que si c'était vraiment ce que je voulais faire, il me fallait sauter le pas" explique Qerimi. Pourtant, avec son mètre 80 et ses 75 kilos, il est assez loin de standards de notre championnat, mais cela ne représente pas un handicap pour Yérime Sylla. "Il a un profil un peu à la Ivano Balic, capable de déstabiliser la défense par une passe, un tir ou un duel. Alors effectivement, si on se focalise sur la puissance, cela ne va pas dans son sens, mais en terme de vitesse, il lit le jeu si rapidement qu'il compense son petit gabarit" décrit celui qui le voit évoluer depuis cinq ans avec les Red Wolves.
Le match face à la France, le catalyseur
D'ailleurs, Arber Qerimi a littéralement franchi un cap depuis un an, avec en point d'orgue sa prestation de haute volée face à la France il y a quinze jours, avec sept buts et autant de passes décisives. Qui a d'ailleurs servi de catalyseur à sa venue en Bretagne. "On discutait depuis longtemps avec Yérime, mais Cesson a fait une proposition la semaine dernière" explique celui qui s'est engagé pour les trois prochaines saisons. "C'est un club ambitieux, qui va m'aider à grandir, et je sais que si Yérime me vend un projet, ce n'est pas du vent. D'ailleurs, je n'ai pas mis longtemps à me décider". Avec la bénédiction du paternel ? "C'était quelque chose dont on parlait depuis longtemps entre nous, du fait que de vivre de sa passion était quelque chose d'extraordinaire. Il ne m'a pas mis de bâton dans les roues" rigole Qérimi, avant de laisser à son futur entraineur le mot de la fin : "Arber, c'est comme les frères Karabatic, il est tombé dans la marmite du handball quand il était petit. Il a beaucoup progressé sur la dernière année et c'est un vrai leader dans le jeu. Tout le monde comprend et suit quand il est sur le terrain". D'ailleurs, son surnom est déjà tout trouvé : Little Big Man.
Kevin Domas