Cesson : Lanfranchi, taillé pour la gagne

Tout devant sur la "photo de classe" des pivots de LNH, Mathieu Lanfranchi est l'une des âmes fortes du Cesson Rennes Métropole. Et vivra ce week-end son premier grand rendez-vous de handballeur pro.

Arrivé en 2011 après Vernon et Dijon, on aurait plutôt l'impression que Mathieu Lanfranchi a été biberonné à la "Breizh attitude". Petit mais costaud, entend-t-on à loisir. Finalement, comme son club  - avant-dernier budget de l'élite - qui s'échine pour grandir un peu plus chaque saison depuis son arrivée dans le gratin du handball hexagonal.   "La tendance du pivot grande taille a la côte en LNH. Alors c'est sûr, avec mes 1,78m, je suis plutôt atypique..., concède celui qui partage son poste avec le géant Romaric Guillo (2,07m!). Mais c'est vrai, nombreuses sont les personnes qui m'ont dit que Cesson était l'évidence vu mon profil. Et je dois dire qu'il n'y a pas eu de souci d'adaptation : j'ai rapidement adhéré ." Faire passer les intérêts de l'équipe avant ses aspirations individuelles, donc, pour offrir au club d'Ille et Vilaine cette mise en lumière qui pourrait lui permettre de passer une nouvelle vitesse.

"Notre style? Un mode survie"

Après un changement de coach plutôt bien digéré et un nouveau souffle évident, les Rennais voient arriver ce Final Four avec autant d'attention que d'humilité et d'appétit. Dans ce dernier carré de Coupe de la Ligue, leur ligne de conduite est affichée sans fard : ils ne changeront rien dans leur approche de leur demi-finale face à leurs voisins nantais. "Notre style, notre identité, c'est tout simplement un mode survie!, lance dans un rire Lanfranchi. Clairement, si tu veux jouer à Cesson, il ne faut pas avoir la folie des grandeurs financièrement parlant. On se serre la ceinture, c'est comme ça. On essaie, depuis la montée, de suivre au mieux l'évolution de la ligue : augmenter le budget, le niveau proposé, la qualité des joueurs. On n'est pas prétentieux... mais on ne manque pas d'ambition. Sans pour autant mettre la pérennité du club en danger. Même si, on ne va pas s'en cacher, on aimerait bien pouvoir pousser les murs de notre salle... "

 "Petit Poucet mais avec des crocs"

Et réaliser un résultat à Rouen serait la plus belle des récompenses pour ce groupe gérant les embûches sans ne rien perdre de son engagement. Et le non-match de Coupe de France réalisé contre... le HBC Nantes dimanche n'y changera rien. Car Mathieu Lanfranchi voit ce nouveau duel comme une page blanche qu'il lui tarde de remplir de la plus belle des façons.

"C'est  évidemment la découverte pour tout le monde, mais pas question de se laisser porter par le rendez-vous et n'être que spectateurs. Notre avantage? On connaît très bien notre adversaire et on a déjà su le faire déjouer. On est le Petit Poucet, c'est certain, mais avec des crocs! Oui ce sera compliqué mais nous sommes tous convaincus d'être capable de réaliser un coup dans cette Kindarena. On repart à  zéro! Et puis on a tendance à se mettre au niveau de l'adversaire alors si on doit aller en finale, tant mieux! "