LNH - J9
Match nul logique entre Cesson et Nîmes
Cesson et Nîmes peuvent avoir des regrets à l'issue du nul de mercredi soir (28-28). Mais au final, le résultat est équitable au vu de la prestation des deux équipes.
Pour ce match post-trêve, déjà un gros match au Palais des sports de Cesson-Sévigné : les Cessonnais recevaient Nîmes, deux équipes au profil similaire dans le championnat : poil à gratter des gros, les deux ont lutté l'an dernier pour la septième place. Ils nous ont offert un match ouvert, serré, avec des rebondissements et des buts : en bref, un match très plaisant.
Ibrahima Sall vite touché
Cesson ouvre le bal dans cette rencontre avec un premier écart de trois buts (4-1, 6'), mais Nîmes ne laisse pas les locaux s'envoler, bien au contraire avec un 5-0 infligé à Cesson (4-6, 11'). Cesson répond ensuite, et le match devient très serré, et riche en buts, notamment dans le jeu rapide. Face à une défense cessonnaise compacte dans l'axe, la solution est bien trouvée sur les ailes avec Julien Rebichon et Steven George, qui marquent respectivement deux et trois buts dans l'entame de la rencontre (10-10, 17'). Côté cessonnais, la sortie prématurée d'Ibrahima Sall combinée à l'absence de Maxime Derbier rend la tâche compliqué en attaque, puisque le poste d'arrière droit est occupé par défaut par un droitier, que ce soit Michele Skatar ou Jérémy Suty. Mais les Irréductibles, efficaces en contre, finissent mieux la première mi-temps (17-14, 28'), Nîmes comptant sur Guillaume Saurina pour rester dans la partie avant le retour aux vestiaires (17-16).
Gros début de deuxième mi-temps de Cesson
De retour sur le terrain, Cesson prend à la gorge une équipe de Nîmes qui n'a pas grand-chose à répondre. « On était complètement apathiques » regrettait Franck Maurice après le match. Pendant dix minutes, Nîmes ne trouve la clé que sur sept mètres pendant que Cesson, porté par un très bon Wilson Davyes, enchaîne les buts (20-16, 34', puis 23-18, 40'). Maurice prend alors un temps-mort, remobilise ses troupes et change de gardien en mettant Rémy Desbonnet à la place de Yassine Idrissi. Temps-mort vertueux pour la Green Team puisque quatre minutes plus tard, c'est au tour de Yérime Sylla, furieux contre sa défense et en particulier contre son ailier droit Léo Le Boulaire, de prendre son temps-mort (23-21, 44').
Deux dernières minutes haletantes, mais sans but
Les ailiers cessonnais Léo Le Boulaire et Sylvain Hochet, très moyens donc en défense mais bons en attaque (6/6 pour Le Boulaire, 3/4 pour Hochet), et Kévin Bonnefoi (16 arrêts ce soir) permettent à Cesson de refaire un écart (26-23, 52'). Nîmes, au mental et au talent, avec notamment un Pawel Podsiadlo très clutch (trois buts dans les sept dernières minutes), recolle au score. L'entrée de Desbonnet est également déterminante (6 arrêts), et Cesson trouve la faille beaucoup plus difficilement et épisodiquement. Snorri Gudjonsson, peu en réussite ce soir, égalise à moins de deux minutes de la fin, et les dernières possessions sont très chaudes des deux côtés. Chaque entraîneur utilise son dernier temps-mort. Finalement, les offensives butent sur des défenses costaudes, et le score en reste là (28-28).
Fiche technique
Cesson-Rennes. Gardiens : Bonnefoi 60', 16/43 arrêts dont 1/4 pen. (37,21%), Robin 0/1 pen. Joueurs de champ : Suty 2/7, Mladenovic 1/1, Sall 0/1, Hochet (cap) 3/4, Briffe 1/3, Le Boulaire 6/6, Lanfranchi 4/5, Skatar 2/7, Batinovic 1/5, Doré 1/2, Guillo 1/1, Davyes 6/10.
USAM Nîmes. Gardiens : Idrissi 40', 8/31 arrêts (25,81%), Desbonnet 6/11 arrêts (54,55%). Joueurs de champ : Haon, Gallego 2/2, Rebichon (cap) 4/6, George 5/5, Podsiadlo 5/7, Hallgrimsson 1/6, Saurina 6/9 dont 4/5 pen., Dupuy, Brun, Gudjonsson 4/14 dont 0/1 pen., Nouguier, Tésorière 1/1.
Les réactions
Yérime Sylla (entraîneur, Cesson-Rennes) : C'était difficile car on avait finalement peu de rotations avec la gêne d'Ibou (Ibrahima Sall) qu'on a souhaité préserver, on a manqué d'un gaucher supplémentaire. On aurait peut-être plus eu de situations sur le jeu rapide, mais on était un peu cramés. Ce qui est dommage, c'est qu'en ayant eu une défense bien en place, on a eu nos postes 1 qui ont beaucoup trop laissé les ailiers shooter, ce qui a permis à Nîmes d'être toujours au contact. Heureusement qu'on a eu les arrêts de Kévin, parce qu'on aurait pu le payer plus cher. On avait mis pas mal de densité au centre, les postes 2 et 3 étaient plutôt bien, mais sur la fin on était un peu cramés, sur Podsiadlo qui vient hors secteur pour nous mettre deux mines. On a des regrets, parce qu'il y a pas mal de petites bêtises, à attribuer à quelques joueurs. Pour autant, ce que j'ai aimé, c'est que dans ce match on a eu des situations qui se sont inversées, les deux équipes sont restées dedans, y a eu de l'engagement, c'est assez plaisant à voir, maintenant c'est vrai qu'on regrette d'avoir perdu ce point-là parce qu'on était à domicile. Wilson (Davyes) fait un bon match, c'est dommage de ne pas avoir eu un gaucher qui fasse un match aussi bon, mais où on s'exprime un peu mieux que là. On a été obligés de mettre un droitier à droite, heureusement qu'en face c'était une 0-6, avec une défense étagée on aurait plus de difficultés. On a des arrières qui se sont exprimés, on a aussi eu à gauche comme à droite des ailiers qui ont marqué. C'est dommage, ça se joue à pas grand-chose, mais on partage les points, face à une équipe qui a battu Montpellier, quand même.
Franck Maurice (entraîneur, Nîmes) : On a été très inconstants dans ce match. On a eu des très bons temps forts, comme le 5-0 en début de match, mais après on a été trop imprécis, trop attentistes dans le repli défensif. En première mi-temps, c'était la course à qui allait traverser le repli défensif adverse, donc beaucoup de buts marqués très vite. Ce qui me chagrine le plus, c'est le début de deuxième mi-temps. Heureusement, on a eu du cœur et on est resté la tête hors de l'eau, notamment grâce à nos vertus défensives. Repartir avec un point d'ici, c'est déjà un très bon résultat, parce que c'est un bastion difficile à conquérir, mais on finit dans le haut de la vague, donc on peut avoir le regret de ne pas avoir marqué de but dans la dernière minute. Maintenant, il faut enchaîner en gagnant un match à domicile. On a des états de forme qui ne sont pas les mêmes sur la base arrière. Podsiadlo a besoin de se lancer, et est décisif en fin de match sur le jeu de transition, alors que Hallgrimsson est fatigué par sa semaine internationale et ce qu'il a fait avant aussi. Les performances sont mitigées sur la base arrière, mais c'est compliqué de marquer des buts en attaque placée ici, c'est dense et mobile.
Romain Briffe (Cesson-Rennes) : Ce match, c'est beaucoup d'imperfections, de petites erreurs en attaque comme en défense : sur des fermetures, le pas qu'on n'a pas fait... C'est un peu frustrant de prendre des buts sachant qu'on était en place. En attaque, on a tenté des tirs de loin, c'est ce qu'il fallait faire, avec plus ou moins de réussite. Avec un droitier à droite, on était tout de suite beaucoup moins dangereux. C'est difficile d'être pris au sérieux à droite quand on est droitier, sur le début des enclenchements en tout cas. On a zéro penalty, mais on s'est peu retrouvé à six mètres, Mathieu (Lanfranchi) n'a pas eu tant de ballons que ça... Peut-être qu'on n'a pas assez joué sur la profondeur pour battre cette équipe.
A Cesson, Mickaël Georgeault