Mondial 2015 - EdF
K.Mahé : "Pas notre meilleur handball mais..."
Auteur d'une très bonne entrée (5 buts) hier face à la Suède, Kentin Mahé a livré, pour Handnews, ses impressions sur le premier tour de ce Mondial 2015. Analyse.
Handnews : Kentin, tout d'abord, Claude Onesta a notamment évoqué en conférence de presse ce matin la couleur des poteaux (bordeaux et blancs) pour expliquer les nombreux échecs aux tirs des deux équipes lors du match d'hier. Qu'en pensez-vous?
Kentin Mahé : C'est vrai que ces poteaux ont vraiment une couleur atypique ! Je n'y aurais peut-être pas pensé tout seul mais il faut reconnaître qu'en plus, nous nous sommes entraînés juste avant la rencontre dans une salle annexe avec des montants d'une couleur différente. Bon, après on va dire que même si tout est parfait dans l'organisation de ce mondial, on trouve toujours quelque chose à redire (sourires). Cependant, on ne va pas se chercher d'excuses non plus. La très bonne défense 5-1 des Suédois avec une prise en stricte de Nikola Karabatic nous a perturbé un temps. On a vraiment eu du mal à se mettre en route...
HN : A titre personnel, on imagine que vous êtes plutôt satisfait de votre prestation? D'autant plus que vous êtes entré à un moment peu évident de la rencontre.
K.M : Oui mais c'est mon rôle de pouvoir aider l'équipe lorsque Michaël Guigou est moins bien. Je sais que c'est une situation qui peut se reproduire, même si je ne souhaite évidemment pas que Micha joue mal ! Ça, c'est bien passé pour moi, tant mieux.
HN : On pensait que l'équipe de France allait devoir faire un match plein pour l'emporter face à la Suède mais, finalement, même en rendant une copie moyenne, elle s'est imposée. Quel regard portez-vous sur ce premier tour?
K.M : C'est vrai qu'on n'a probablement pas pratiqué notre meilleur handball durant ces premiers matchs. Mais, hier par exemple, on a montré que même lorsque Niko Karabatic ne marque pas, on est capable de gagner. C'est un signal important. On n'a pas joué à notre meilleur niveau mais, sur chaque match compliqué, nous n'avons jamais rien lâché. Il faut conserver notre état d'esprit pour la suite de la compétition.
HN : Quelle équipe vous a le plus impressionné depuis le début de compétition?
K.M : (Il réfléchit). Je dirais l'Allemagne... On ne les attendait pas forcément à ce niveau là... Pour côtoyer les joueurs en championnat, ils avaient tous un peu honte de la façon dont ils avaient obtenus cette Wild Card. Mais ils étaient aussi très déterminés pour montrer qu'ils n'étaient pas là par hasard. Je crois qu'ils ont vraiment fait un bon premier tour.
HN : Un mot sur l'équipe du Qatar ?
K.M : Ils ont deux gros tireurs de loin, de grands gabarits. Ils arrivent à imposer un jeu plutôt rapide. Ils ont cette chance d'évoluer à peu près tous dans le même club, ce qui génère une belle osmose. Il y a Markovic, aussi, qui réalise vraiment un gros mondial...
HN : Demain, vous affronterez l'Argentine. Que vous inspire cette équipe?
K.M : Tout d'abord, je pense qu'il ne faut pas oublier que s'ils sont là, au vu du groupe dans lequel ils étaient tombés, ce n'est pas par hasard... Il faudra les prendre très au sérieux. Avoir remporté un match amical de plus dix buts (33-19) en préparation face à eux n'a aucune valeur aujourd'hui. On va devoir se méfier.
HN : Justement, est-ce plutôt un avantage ou un inconvénient de leur avoir infligé une telle défaite il y a quelques semaines?
K.M : Psychologiquement, c'est une bonne chose pour nous. Mais nous connaissons très bien les Argentins qui prennent de plus en plus de place sur l'échiquier du handball mondial. Mais là, tout sera différent de ce qu'on a connu à Nantes.
HN : Il y a quelques jours, Luka Karabatic nous parlait du rythme compliqué de ce Mondial et de l'équipe de France en particulier qui joue tous ses matchs à 21 heures. Est-ce que cela vous affecte aussi?
K.M : Le problème est qu'on se couche vraiment tard. Et entre le moment où on se couche et le moment où on s'endort, il s'écoule souvent un bon moment. Personnellement, je m'endors rarement avant 4 heures du matin, comme cette nuit par exemple... Du coup, c'est sûr que les journées de matchs peuvent être longues...
HN : Avez-vous eu le temps de sortir en ville depuis votre arrivée?
K.M : Pas du tout. On est sorti de temps en temps dans les rues pour se changer les idées mais je ne saurais pas vous dire où aller ! En revanche, depuis ma chambre, je peux contempler des buildings (rires). Après, cette ville a tout de même des airs assez artificiels...