EdF (F)
Elles veulent la médaille d'or !
Ces filles abattent les défis les uns après les autres. Première équipe française féminine à revenir des Jeux Olympiques avec une médaille, elle aimerait bien tant qu'à faire, être également la première à revenir dorée en France. Mais pour cela, il faudra battre la Russie en finale ce soir (15h30, 20h30 heure française).
Olivier Krumbholz était le premier à le concéder, avant de décoller pour Rio. Peu de spécialistes misaient sur une médaille française à Rio. Mais ils étaient sans doute aussi peu nombreux à les voir se qualifier quand, en quarts de finale, elles se retrouvaient menées de sept buts à la pause face à l'Espagne. Et hier soir, au moment où les Pays-Bas tentaient de forcer leur destin, combien ont vu les Françaises céder sur le fil ? On ne le saura jamais, mais force est de constater que cette équipe de France a montré pendant cette quinzaine brésilienne un mental en acier trempé, qui force même l'admiration de leur coach : "Se qualifier pour cette finale, c'est un exploit extraordinaire. Quand on était mené de sept buts contre l'Espagne, on était quasiment mort. Ce groupe fonctionne bien, il travaille beaucoup dans tous les secteurs et elles montrent beaucoup de volonté. On a eu nos problèmes, des blessées, encore Amandine ce soir mais on a un moral d'enfer". Un mental, oui, mais aussi des qualités handballistiques énormes et une capacité à sortir du chapeau des individualités au bon moment. Ca a été Alexandra Lacrabère ou Allison Pineau sur la phase de groupe, Gnonsiane Niombla dans le money-time du quart de finale ou Laura Glauser dans celui de jeudi contre les Pays-Bas. Bien malin celui qui soufflera à Evgeny Trefilov le nom de la Française à surveiller pour la finale.
Énorme défense contre attaque de feu
Mais cette finale n'est surtout pas une fin en soi pour les Bleues, qui en veulent toujours plus à l'image de la gauchère Alexandra Lacrabère, inarrêtable hier (6 buts) : "Ce n'est pas un aboutissement, c'est la médaille d'or qui l'est. Après l'Espagne, on s'était dit que la première mi-temps c'était pas nous. On a voulu prouver qu'on avait grandi et on s'en sort avec une force mentale extraordinaire." Le seul souci, c'est que les Russes aussi, veulent aller cet or olympique, elles qui n'ont plus gagné de titre majeur depuis 2009.
Reste à savoir comment les Russes ont digéré leur match joué à 200 à l'heure, jeudi soir face à la Norvège (38-37). Une rencontre où les Russes ont, une nouvelle fois, pu dévoiler toutes leurs capacités offensives avec des ailières hyper efficaces (Kuznetsova 5/5, Bliznova 4/5), des arrières redoutables (Dmitrieva 7/11, Bobrovnikova 8/12) et un banc de touche qui, au final fut tout aussi habile que le sept titulaire. Le tout enrobé de nerfs d'acier. Remontées à 4 secondes de la fin du temps réglementaire par les Norvégiennes, les filles de Trefilov sont passées par tous les états lors de ce match. Mais c'est Ekaterina Ilina qui a libéré les siennes à quelques secondes de la fin de la rencontre avec un troisième pénalty réussi face à Katrine Lunde.
"Je m'étais préparé à perdre cette rencontre, a expliqué le technicien russe après le match. Notre défense, côté droit notamment, a pris l'eau sur chaque action. On a jamais réussi à résister aux offensives norvégiennes. On a toujours réussi à avoir deux ou trois buts d'avance mais, à chaque fois, nous sommes avons recommencé à faire des erreurs. Maintenant que nous sommes qualifiés, personne ne va réussir à dormir. Mais on répondra bien présent samedi."
Et maintenant, place au jeu !
Au premier tour, les Françaises avaient subi cette puissance offensive pendant une mi-temps, avant de se reprendre et de ne s'incliner que d'un petit but (25-26). Cette finale, à n'en pas douter, aura une toute autre histoire. "On va les défoncer" anticipait Alexandra Lacrabère jeudi soir, tandis que Gnonsiane Niombla anticipait une finale "monstrueuse". Laura Glauser fête aujourd'hui ses 23 ans, mais l'équipe de France a-t-elle besoin d'une motivation supplémentaire pour aller chercher la première médaille d'or olympique de son histoire ?
FRANCE - RUSSIE, le 20.08 à 15h30 (20h30 heure française)
Kevin Domas
Pour découvrir notre portrait de Trefilov, cliquez ici. Pour lire l'interview de Thierry Vincent au sujet de la Russie, cliquez par là.