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La France se met au beach !
Près de vingt ans après la création du sandball sur les plages françaises, la FFHB vient de lancer les équipes de France de beach-handball qui feront leur première apparition le weekend prochain du côté de Montalivet. Avec des têtes connues et des ambitions assumées.
Eric Quintin et le sable, c'est une grande histoire d'amour. Déjà présent en 1995, peu après le premier titre de champion du monde du handball français, pour créer le sandball, l'ancien ailier est fortement impliqué dans la mise en place des équipes de France de beach-handball. Sans doute perplexe devant la réussite de ses équipes indoor mais l'absence d'équipe outdoor, la FFHB a donc décidé de lancer le projet cet été, avec comme premier rendez-vous le tournoi de Montalivet le weekend prochain. En s'appuyant sur l'expérience sandball, mais pas que. "Le sandball regroupe les joueurs avec des valeurs de rencontre, de loisir, qui sont très importantes à mes yeux" explique celui qui est désormais responsable des équipes de France. "On en a fait quelque chose d'accessible à tous, sans esprit de compétition, une pratique suffisamment joyeuse et appréciée pour la conserver. Mais elle doit nous aider à développer le côté compétition". Qui de plus logique qu'Eric Quintin pour mener la troupe ? "Mon cœur vibre handball, mais avec un vrai désir de compétition, et je m'investis dans le beach presque par devoir. Forcément, il apparait logique que ce soit moi, mais j'ai une vraie envie de convaincre que ce projet vaut le coup. Le fait que je connaisse le sand ne garantit en rien la réussite de ce projet, rien n'est gagné et il y a une vraie remise en question".
Une belle brochette de joueurs pour les débuts
Et quoi de mieux, pour parler de compétition, que des joueurs professionnels ? Pour ce premier jet, les joueurs et joueuses qui participeront aux projets ont ou sont tous passés par l'élite du handball français. Patrice Annonay (PSG), Cédric Paty (Chambéry), Mathieu Lanfranchi (Cesson-Rennes), Rémy Salou (Tremblay) ont tous répondu présent chez les garçons, tout comme Armelle Attingré (Issy-Paris), Laurène Catani (Toulon Saint-Cyr) et Alizée Frécon (Besançon) chez les filles. Et en guise de coach on retrouvera Valérie Nicolas chez les filles et Mickaël Illes chez les garçons, qui suppléera l'absence de Bertrand Gille. "Me retrouver à ce poste n'est pas forcément une surprise, j'étais là aux prémices du sandball" souligne l'ancienne gardienne de l'équipe de France. "On a choisi de partir de choisir pour ce premier événement sur des joueuses confirmées, mais on peut être très bon dans un gymnase sans l'être sur le sable. Mon rôle sera, en peu de temps, d'arriver à former une équipe". Tout cela sous l'oeil attentif des clubs, qu'il a fallu convaincre de prêter leurs joueuses. "Ils n'ont pas été forcément mis au courant de l'évolution du projet, et il a fallu leur prouver le bien-fondé de notre démarche" explique Quintin, tandis que Valérie Nicolas insiste sur "l'importance à être dans la première équipe de France de sand. Les filles étaient forcément motivées à cette idée, il a fallu répondre aux questions de leurs clubs, et discuter pour les laisser les libérer".
Trouver sa place à tous les niveaux
Au final, tout s'est fait sans grosse anicroche, et la France proposera deux équipes plus que respectables à Montalivet. "Tout s'est fait un petit peu à l'arrache, et on va y aller pour voir ce qu'il est possible de faire. Le beach-handball est déjà aux jeux olympiques de la jeunesse, il y a un vrai créneau à prendre" se motive Valérie Nicolas, tandis qu'Eric Quintin souligne la possibilité pour des joueurs non issus du milieu pro d'intégrer la sélection : "On va faire une sorte de draft pour postuler à l'équipe de France de beach". Deux jours de compétition pour préparer, dès l'été prochain, les championnats d'Europe. Et espérer concurrencer, un jour, les Croates ou les Hongrois, références dans la spécialité. "On veut essayer de figurer, voir comment on s'adapte et ce qu'on peut y faire. Ces deux jours à Montalivet vont être importants pour tout mettre en place" conclut Valérie Nicolas. Mais le beach-handball peut-il exister hors de la niche à laquelle se cantonnent habituellement les sports de plage en France ? Les versions plage du football et du volley sont pour l'instant trop discrètes pour exister, mais le projet beach pourrait-il changer la donne ? Le responsable des équipes de France navigue à vue pour le moment : "On a peu de visibilité sur cela. Pour que ce sport devienne légitime et crédible, il faut que les meilleurs y prennent part. Le beach-handball restera-t-il une activité connexe ou aura-t-il une place entière dans le paysage français, comme le beach volley au Brésil par exemple ? Cela sera une question importante pour l'avenir de notre projet."
Kevin Domas