EdF (M)
Ce repos, comment le gérer ?
Pour la première fois depuis le début de la compétition, l'équipe de France bénéficie de trois jours de repos avant d'affronter la Norvège mercredi. Un break bienvenu pour les joueurs, qui peut aussi devenir un casse-tête pour les coachs.
Après cinq matchs en neuf jours, les Bleus ont désormais à gérer un long tunnel de trois jours avant de retrouver les parquets mercredi soir, pour un match décisif face à la Norvège. Des Scandinaves qui en ont profité en cette fin de semaine, entre mercredi et vendredi. Et quand on voit le peps avec lequel les hommes de Christian Berge ont fini le match hier face à la Pologne, il parait évident qu'ils ont eu le temps de recharger les accus. "Les trois jours ont été capitaux pour reposer les têtes et les corps" nous confirmait le sélectionneur hier en zone mixte. "Nous avions annulé tous les entrainements de mercredi pour pouvoir reposer tout le monde et repartir sur de bonnes bases. Nous avons de nombreux joueurs qui jouent dans des gros championnats qu'il convient de ménager si nous voulons aller loin dans la compétition". Une journée de coupure, une journée de remise en jambe avant de repartir au charbon vendredi, tel a été le programme norvégien. Les Polonais ont eux, passé énormément de leur temps à panser des bobos qui, avec l'âge avancé de certains, semblaient ne pas avoir complètement disparus. Krzysztof Lijewski, par exemple, apparu complètement rincé à la fin du match face aux Français, était encore loin de son état de forme hier soir. "La gestion des trois jours de repos est compliquée, même si cela n'est pas une excuse pour notre défaite ce soir" s'interrogeait Michael Biegler dans la presse locale hier soir. "Il faut garder de l'intensité, mais sans en mettre trop, car il nous reste potentiellement encore beaucoup de matchs à jouer".
Garder de l'intensité en refaisant du jus
Garder de l'intensité mais sans casser le rythme, tel était l'équation dont Claude Onesta anticipait la résolution il y a quelques jours. "C'est le genre de moments complexes à gérer. Il faut récupérer, soigner les bobos de la meilleure façon et refaire du jus sans pour autant arriver ramollis au moment où il ne faut pas l'être" expliquait le sélectionneur. Alors que certains de ses homologues ont annulé leurs séances, option qu'il avait lui même considéré à un moment, il a finalement maintenu des entrainements, plus légers, aujourd'hui et demain. Tout en agrémentant le quotidien d'une rencontre avec les supporters ce matin. "Il faut garder une forme d'intensité, parfois on a une journée de repos supplémentaire et c'est le début des emmerdements, car cela peut générer de l'ennui" se justifie-t-il.
Attention au retour de bâton
En tout cas, hier soir, les joueurs ne se plaignaient pas de pouvoir faire un break après n'avoir pensé qu'au handball pendant les dix derniers jours, même si ils avaient conscience du danger. "Il y a un risque de sortir de la compétition" confirmait Luc Abalo, toujours aussi fringant hier soir. "Mais tout dépend des gens. Certains vont avoir besoin de se reposer, d'autres au contraire de garder le rythme". Sans toutefois cracher sur une sortie en centre-ville, histoire de sortir du train-train salle-hôtel habituel. Nikola Karabatic en profitera pour soigner sa main gauche, touchée en première mi-temps tandis que Kentin Mahé, comme prévu, devrait faire son retour mercredi après avoir reposé son doigt luxé hier. En espérant que d'autres bobos ne se réveillent pas, et que le manque de rythme ne se ressente pas trop, comme chez les Polonais hier. "Nous n'avons jamais mis l'intensité qu'il fallait, nous n'avons jamais été dans le rythme et les Norvégiens ont été au dessus de nous" soulignait leur sélectionneur. Comme quoi ces trois jours ont le pouvoir de casser une dynamique...
A Cracovie, Kevin Domas