A Créteil, il n'y a pas le feu

Quatre équipes à quatre points, quatre à zéro, voilà la situation à la veille de cette troisième journée de Starligue, qui devrait permettre à la situation de se décanter aux deux extrémités du tableau.

Deux défaites en championnat, une élimination au premier tour de la coupe EHF face à des Croates peu renommés, le début de saison de Créteil n'est pas forcément celui qui était écrit sur le plan de vol. Alors forcément, avec six départs à l'intersaison pour trois arrivées, on se doutait qu'il faudrait aux Cristolliens un peu de temps pour trouver leurs nouvelles marques. Mais de là à perdre de dix buts à Aix, comme cela s'est passé mercredi dernier..."On a joué à l'envers pendant soixante minutes la semaine dernière" analyse Antoine Ferrandier, le demi-centre de l'USC. "Perdre contre Nantes, ce n'est pas honteux, c'est la manière de perdre à Aix qui est plus ennuyeuse. Il faut qu'on aie une réaction d'orgueil pour notre première à la maison, pour prendre nos premiers points et inverser la spirale du début de saison". Juan Castro Alvarez toujours blessé, Ferrandier doit assumer les responsabilités au poste de demi-centre, lui qui a prolongé son contrat pour trois saisons cet été. Enfant du club, aurait-il changé de statut avec le départ de quelques-uns de ses camarades cet été ? "C'est vrai que je suis désormais le plus vieux cristollien de l'effectif, mais je ne me considère pas comme un cadre" répond-t-il quand on lui pose la question. "J'ai plus de temps de jeu en ce moment à cause des blessures, mais cela ne rime pas avec plus de pression. Tout le monde me fait confiance, le coach et les coéquipiers, cela me rend les choses plus faciles." Dans ce match important pour Créteil, mais aussi pour son adversaire du soir, Antoine Ferrandier aura encore un vrai rôle à jouer en complément des shooteurs Csepreghi (photo de droite) et Malinovic.

A Sélestat, Gaudin avance lentement mais sûrement

Pour Sélestat aussi, ce troisième match de la saison prend de l'importance, puisque les Alsaciens pointent également en bas du classement avec un compteur vierge. Un bilan un poil plus attendu que pour Créteil, ceci dit. Avec une équipe jeune armée d'une toute petite expérience de l'élite, Christian Gaudin ne tire pas la sonnette d'alarme : "On ne peut pas se satisfaire de défaites, mais il faut avoir beaucoup de tolérance et de patience. Le groupe découvre ce niveau petit à petit et gagne en expérience à chaque match" explique le technicien sélestadien. Ses garçons ne sont même pas passés loin de surprendre Aix lors de la première journée, ne s'inclinant que d'un but, avant de perdre la semaine passée face à Saint-Raphaël (24-28). Gaudin a bien des regrets sur le premier match mais il sort aussi de cette entrée en matière avec des certitudes quant à la capacité de son groupe à jouer un rôle dans cette Starligue. "Je ne suis qu'à moitié surpris, on a des gens talentueux et la jeunesse, ce n'est pas tout le temps un désavantage" sourit-il. "Quand on sait qu'il nous manque Kosta Savic et que certains de mes joueurs n'ont pas joué depuis deux ans, je trouve qu'on est plutôt pas mal". Suffisant pour ouvrir le compteur points à Créteil ? "On va y aller avec une mentalité de conquérant. C'est le genre de choses que j'essaye d'inculquer ici, car ça manquait un peu" conclut-il. "Je ne suis pas naïf, je sais qu'il y a une différence entre les deux équipes, mais si on apprend de nos erreurs, il y a sans doute moyen de faire quelque chose".

Cesson et Toulouse, missions compliquées

Créteil et Sélestat ne sont que deux des quatre équipes dont le compteur est encore vide après deux journées. Cesson peut-il raisonnablement profiter de la mauvaise série de Montpellier pour inverser la tendance ? Cela risque d'être compliqué. Encore samedi en Champions League, les hommes de Patrice Canayer ont eu les ballons pour l'emporter mais n'ont pas su les conclure. Ce genre de cadeaux risque de ne pas durer éternellement. Pour Toulouse aussi, la mission s'annonce compliquée. Totalement reconstruite cet été, l'équipe de Philippe Gardent avait bien commencé à Montpellier avant de prendre un éclat face à Paris. Alors que se profile un déplacement à Nîmes, face à un adversaire qui a réalisé une démonstration à Saran pour sa dernière sortie. "On est premiers, mais on n'y fait pas attention, on va déjà essayer d'enchainer une troisième victoire de suite pour valider le début de saison" nous disait Franck Maurice la semaine passée. "Toulouse va venir avec une grosse envie de prendre ses premiers points chez nous. On ne va pas laisser les joueurs s'endormir sur leurs lauriers". Avec le déplacement à Sélestat la semaine prochaine, le technicien gardois vise les quatre victoires en quatre matchs.

PSG - Aix, duel de leaders...

Si Nîmes est leader au classement, le PSG, Aix et Nantes le sont aussi, et ça tombe bien puisque les deux premiers se rencontrent à Coubertin. On se souvient, la saison passée, les Provençaux étaient venus gâcher la fête du titre en s'imposant dans la capitale à la dernière journée. Bis repetita ? Cela dépendra surtout de Paris, en fait. Si les coéquipiers de Daniel Narcisse sont en mode ronron comme dimanche en coupe d'Europe, pourquoi pas, mais si ils jouent à leur niveau, comme à Cesson et Toulouse, cela risque d'être compliqué, même avec l'absence de Nikola Karabatic. Quant à Nantes, s'il reste sérieux à Saran, il ne devrait pas avoir trop de problèmes non plus, même si le palais des sports d'Orléans ne sera pas loin d'être plein pour l'occasion. Enfin, le classique Saint-Raphaël-Dunkerque conclura la journée. Sur les deux dernières saisons, pas plus de trois buts n'ont séparé les deux équipes, dans des matchs avec un impact physique de tous les instants. Les Varois sauront-ils se faire pardonner leur écart de la première journée face à leurs supporters ? Et Ivry enchainera-t-il avec un second exploit du côté de Chambéry, après avoir battu Montpellier ? Que de questions !

Le programme de la troisième journée :

Mercredi 05.10 : Nîmes - Toulouse à 20h Montpellier – Cesson à 20h Saran – Nantes à 20h Créteil - Sélestat à 20h30 PSG - Aix à 20h45 Chambéry - Ivry à 20h45 (en direct sur beIN Sports 1)

Jeudi 06.10 : Saint-Raphaël - Dunkerque à 20h45 (en direct sur beIN Sports 1)

Kevin Domas