LDC (F)
Brest devra encore attendre
Après une bonne première mi-temps à Copenhague, Brest s'est vu remonté par son adversaire. Une première défaite en Ligue des Champions (32-28, FM), qui montre qu'il y a encore des automatismes à trouver dans ce collectif.
La première victoire en Ligue des Champions était attendue et se fait toujours attendre. Les supporteurs bretons n'ont pas eu droit à leurs premiers points escomptés sur la scène européenne. Brest s'est cassé les dents sur une équipe danoise qui n'a rien lâché et qui a maintenu du rythme pendant soixante minutes. Pourtant, on aurait pu penser que les locales allaient lâcher le morceau quand le BBH s'est mis à jouer. Même s'il a fallu attendre dix minutes et le premier temps mort de Laurent Bezeau pour voir l'équipe française à son niveau (7-3, 9'). Avant cela rien n'allait vraiment. Jenny Alm était dans son jardin et faisait ce qu'elle voulait sur la base arrière alors qu'en face on éprouvait plus de difficultés, offrant des ballons de contre bien exploités sur grand espace. Bundsen, bien que timorée dans son but pouvait facilement relancer sur Mørk et Bont qui anticipaient bien et désorganisaient le repli tricolore. Mais une fois tout cela recadré par le tacticien breton on eut l'impression que le BBH avait complètement changé. Ouvert son espace de jeu, offrant plus de ballons à Sladjana Pop-Lazic irrésistible dans la défense danoise. Ana Gros pouvait donc alterner son jeu, donnant le tournis à ses vis-à-vis qui ne savaient plus comment se positionner. Le jeu brestois était bien léché et la relation entre les deux anciennes Messines étaient d'une fluidité sans nom, la Slovène trouvait la Serbe les yeux fermés. Cela mettait donc Brest dans un fauteuil, obligeant Claus Mogensen à prendre très tôt son deuxième temps-mort (11-14, 23'). Pour autant cela n'arrangeait rien, Cléopartre Darleux est restée 6 minutes voir un ballon atteindre ses filets et Brest pointait à cinq longueurs devant (11-16, 25'). Tout ça, c'était avant qu'Emily Sando entre dans le but et permette aux siennes, bien accompagnée par Anne-Cecilie De La Cour qui faisait chauffer son bras gauche. Les Danoises rentraient au vestiaire avec un peu plus de confiance, à deux buts de leur adversaire du soir (16-18, MT).
Des pertes de balle qui font mal
Cinq dernières minutes qui laissaient entrevoir le visage conquérant des Danoises qui couraient toujours autant, qui mettaient toujours autant d'intensité dans leurs duels et qui ne baissaient surtout pas la tête alors qu'elles étaient malmenées. C'est ce qui a caractérisé cette rencontre. Des rotations qui ont apporté. Quand Hanna Blomstrand n'y arrivait plus sur le côté droit, Anne-Cecilie De La Cour venait apporter de la fraicheur pour maintenir de l'intensité. C'est ce qui a peut-être un peu manqué à Brest, qui n'a vu qu'Allison Pineau tourner sur la base arrière pour laisser sa place à Jovana Stoilkjovic en deuxième période. C'est certainement ce qui a causé un certain manque de lucidité chez les Brestoises qui ont souvent tenté de pousser les ballons, sans y parvenir, à l'image des relances qui ont terminé dans les mains des Danoises attentives sur leur repli. Ana Gros qui avait marqué huit buts en première période bénéficiait d'un traitement de faveur lui donnant l'occasion de scorer qu'à une seule reprise en deuxième. Brest semblait blessé, sans apporter de réelles réponses. La base arrière danoise continuait d'envoyer des mines, profitant de Bretonnes trop souvent aplaties, en échec au contre. Le passage en 1-5 en fin de match avec Sladjana Pop-Lazic devant n'a rien changé. Les Danoises prenaient le dessus dans les dix dernières minutes, continuaient à courir sur tous les ballons à l'image de Théa Mork qui profitait de la dernière perte de balle des Françaises pour filer et terminer la montée de balle (32-28, FM). Brest court toujours après une victoire en Ligue des Champions et aura la lourde tâche de recevoir Rostov la semaine prochaine, qui n'a pas fait dans la dentelle face à Savehof (30-21). Un test grandeur nature pour le BBH qui a souvent rivalisé avec les Russes sans jamais l'emporter.
Maxime Cohen.