Les Bleues face à leur destin

Estelle Nze Minko (France)

Le dernier match de la phase de poules face au Danemark est déjà décisif pour les Bleues (12h30). Après avoir battu l’Allemagne (25-27) pour rester en vie dans ce mondial, les Tricolores jouent désormais leur qualification face à des Danoises qui elles aussi sont dans une situation peu confortable. 

Depuis deux ans, on avait perdu l’habitude des scénarios compliqués avec les Bleues. “Ça fait drôle, rien n’est facile, avoue Estelle Nze-Minko. On a joué contre une équipe de Corée qui est excellente sur ses premières semaines de compétition alors pour un premier match c’était encore plus compliqué.” Pour leur Euro en France l’année passée, il leur avait suffi d’une victoire lors de la deuxième journée pour s’assurer une participation au tour principal. Cette fois, elles font durer le suspense. Il faut attendre ce dernier match du premier tour pour être fixé sur leur sort. Inhabituel.

En face, ce sera le Danemark, que les Bleues connaissent bien. “On va gagner du temps dans la préparation, explique l’arrière gauche des Bleues. On connait très bien les joueuses, on connait les systèmes de jeu, on a déjà vu leurs matchs. On les joue très souvent en Golden League. Ce sera la guerre.” D’autant que les Danoises ont un double enjeu sur cette rencontre. D’une part la qualification pour le tour principal mais aussi, la qualification olympique. En cas de défaite face aux Françaises, elles ne pourront pas participer à un TQO. “Je n’aimerais vraiment pas être à leur place à devoir jouer ta place aux J.O. face aux championnes du monde et d’Europe qui est une équipe qui te bat toujours en compétition”. 

un jeu retrouvé

D’autant que depuis deux sorties, les Bleues sont de retour dans leurs standards. Il aura fallu ce match largement maîtrisé face à la faible équipe d’Australie (46-7) pour que les bras se libèrent enfin. Voir une Orlane Kanor décisive. “L’important ce n’était pas tellement la victoire mais ce qu’on a proposé, admet Estelle Nze-Minko. On fait soixante minutes d’attaque intéressantes, on retrouve un peu d’aisance technique, en défense on est solide, on ne prend que 7 buts”. Cette large domination a mis tout le monde dans le bain pour ne pas faire de faux pas face aux Allemandes, maîtrisées sérieusement. “Je ne dirais pas notre match référence parce qu’on a encore énormément de marge et on peut mieux jouer que ça. C’est le match qui a été gagné au bon moment.” Même si elle est arrivée assez tard, la première pierre de l’édifice a été posée. Il reste maintenant à bâtir le reste, grâce aux mains de toutes, qui vont être sollicitées dans un duel qui s’annonce assez physique pour une place au tour principal.

Maxime Cohen.