Proligue - J16
Limoges terrasse Chartres, Saran dévisse
Invaincu depuis septembre en championnat, Chartres est brutalement retombé de son nuage du côté de Limoges (30-21). Battu lourdement par Créteil, Saran s'enfonce, tandis que Sélestat confirme son renouveau en sortant vainqueur du derby alsacien.
On les voyait tellement survoler le championnat qu'on ne les imaginait plus commettre un faux-pas. Et pourtant, Chartres a fait une belle sortie de route ce samedi soir du côté de Limoges. D'entrée de jeu, dans un Palais des sports de Beaublanc plein à craquer (4.356 spectateurs, record d'affluence pour un match de Proligue) les Limougeauds ont donné le tempo avec une entrée en scène tonitruante : 8-1 au bout de quatorze minutes ! Mal parti, Chartres n'arrive pas à mettre le pied dans le match. Limoges poursuit sur sa lancée et garde son avantage, au point de franchir la barre des dix buts d'avance peu après la pause (17-7, 31'). Chartres, en perdition en attaque (7 buts marqués seulement en première période !), se montre incapable de renverser la tendance face à Yosdany Rios (8 buts) et ses partenaires. L'avance maximale est de douze buts pour le LH87 (26-14, 47'). Chartres, qui n'avait pas été battu depuis le 28 septembre 2018 en championnat (à Créteil, 29-28), et qui avait déjà été tenu en échec à domicile contre cette même équipe de Limoges (23-23), prend sa correction de l'année (30-21). Avec cette victoire, Limoges reste dans la course aux play-offs, alors que Chartres utilise un joker.
Nancy coince à Nice
Chartres garde en effet un peu d'avance sur ses poursuivants. Trois points séparent le leader de son dauphin Nancy, tenu en échec du côté de Nice (28-28). Le point du nul acquis sur la Côte d'Azur n'est pas un bon résultat pour les Lorrains, surtout au vu du scénario du match : après vingt premières minutes équilibrées marquées par les arrêts de Darius Makaria et Obrad Ivezic (10-10, 22'), Nancy s'envole et prend jusqu'à sept buts d'avance (12-19, 39'), notamment grâce à de bons José Costa (8 buts) et Yann Ducreux (9). Mais le Cavigal ne lâche rien, et parvient à refaire son retard en dépit des nombreux arrêts d'Ivezic (22 parades, 45 %). Tom Guillermin, très prolifique (9 buts, photo), marque le but égalisateur (25-25, 56'), et dans le money-time, aucune des deux équipes ne parvient à faire la différence. Nancy peut avoir de gros regrets pour ne pas avoir pu garder son large avantage. Nice, avec son deuxième 28-28 d'affilée, prend un bon point dans la course au maintien.
La balade cristolienne à Saran
Le gros duel entre poursuivants opposait Saran à Créteil. D'entrée de jeu, Créteil prend les commandes de la partie et compte quatre buts d'avance dans les premières minutes (2-6, 9'). Fabien Courtial pose son temps-mort, mais le scénario ne s'inverse pas : Créteil pose sa patte sur le match et garde l'avantage (5-10, 18'). Saran réagit finalement pour revenir à deux buts (8-10, 22') avant de s'effondrer avant la mi-temps (10-18, 30'). Malgré l'absence de Pablo Marocchi, Créteil impose son jeu dans la banlieue d'Orléans et garde au minimum six buts d'avance en deuxième période, avec un écart maximal de onze unités (19-30, 54'). "On a fait une très grosse partie, surtout défensivement, on leur a posé beaucoup de problèmes, déclarait Antoine Ferrandier (photo) en fin de match. Et quand on défend comme ça, c'est tout de suite plus simple pour marquer des buts, cela nous enlève de la pression. Tactiquement, on a été bien en place, on avait prévu de jouer vite, tous les coups à fond, et cela a pas mal marché."
Au final, Créteil écrase Saran (22-32) et poursuit sa course aux play-offs dont il est un des plus sérieux prétendants. "Je ne sais pas si on envoie pas un message, on continue notre bonhomme de chemin, tempère Ferrandier. Par contre, on est très content parce qu'on met un adversaire direct loin derrière au classement." Saran passe effectivement sixième avec désormais quatre points de retard sur Créteil. Les Saranais enchaînent leur troisième défaite consécutive en championnat, et leur impossibilité à lutter avec un adversaire direct a de quoi inquiéter. Avec le retrait d'un des principaux sponsors du club il y a quelques jours et des difficultés pour y voir clair sur l'avenir dans le cadre de la métropole d'Orléans, c'est une bien mauvaise semaine qu'a vécu le Saran Loiret Handball et Fabien Courtial (photo).
Dijon et Massy continuent leur bon début d'année
La mauvaise passe de Saran fait les affaires de Dijon et de Massy. Les Bourguignons étaient passés la semaine dernière devant les Saranais, ils ont désormais accru leur avance à la faveur d'un succès logique à domicile contre Cherbourg. Les Dijonnais sont montés en puissance tout au long de la première période pour arriver aux vestiaires avec cinq buts d'avance (17-12, 30'). En deuxième période, Dijon a su conservé son avance face à une équipe de Cherbourg trop dépendante de Dmitry Gunko et Romain Guillard. Dijon l'emporte (28-24) et reste invaincu en 2019, tandis que Cherbourg perd son quatrième match de rang en championnat.
Massy était du côté de Grenoble pour également confirmer son bon début d'année 2019. C'est plutôt mal parti, car c'est Grenoble qui a fait la course en tête une bonne partie du match (9-5, 22' ; 16-12, 38'). Mais Massy a renversé la tendance en infligeant un 6-0 à son adversaire en moins de dix minutes (18-14, 40' : 18-20, 49'). Le MEHB, bien aidé par Alexis Poirier (9 arrêts à 47 %), n'a plus lâché l'avantage et remporte un succès important en Isère (22-25). Grenoble n'a désormais qu'un point d'avance sur la zone rouge.
Sélestat garde le sourire, Caen perd espoir
Sélestat a enfin retrouvé la voie de la victoire la semaine dernière à domicile, dans un final rocambolesque face à Limoges. Les hommes de Christophe Viennet jouaient de nouveau dans leur CSI ce vendredi, cette fois face à leur voisin Strasbourg-Shiltigheim, dans un duel entre voisins qui valait cher dans la course au maintien. Après dix premières minutes équilibrées, Sélestat prend les commandes (11-7, 17'), Simon Ooms donnant même sept buts d'avance au SAHB peu après le retour des vestiaires (20-13, 35'). Mais Strasbourg ne lâche pas l'affaire et refait son retard. C'est un autre ancien Cessonnais, Michele Skatar, qui permet à l'ESSAHB d'égaliser (27-27, 48'). La fin de match est très serrée, et dans les dernières secondes, c'est finalement Sélestat qui prend le dessus sur son voisin (32-31). Avec ce deuxième succès consécutif, Sélestat respire enfin et remonte à la huitième place.
Enfin, le match de la peur entre Caen et Vernon, les deux derniers du championnat, n'a débouché sur rien de satisfaisant pour personne. Avec un déchet technique important (11 ballons perdus pour Caen, 10 pour Vernon), aucune des deux équipes n'a réussi à prendre le dessus sur l'autre. Bien parti (2-5, 9'), Vernon a pris un 5-0 peu après (8-6, 15'). Les deux équipes se sont ensuite neutralisées (14-14, 30' ; 21-21, 49'), chaque équipe ayant son passage à vide. Bien placé dans le money-time (23-25, 55'), le SMV subit le retour des Caennais portés par Axel Rosier (7 buts, photo). Les Vikings repassent devant (26-25, 58'), Pierre Champin égalise, et Caen gâche deux balles de match dans la dernière minute, comme un symbole d'une saison où, sur des détails, ça ne bascule pas du bon côté. Caen et Vernon se quittent sur un nul (26-26) qui enfonce surtout les locaux, qui ont désormais peu de chances de quitter la dernière place.
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Mickaël Georgeault, avec Kevin Domas