Starligue
Paris favori, mais pas sans questions
Sacré champion de France pour la cinquième fois consécutive, le Paris Saint-Germain va remettre son titre en jeu. Il sera grandissime favori à sa propre succession, cela va sans dire, mais les absences pendant la préparation et les situations contractuelles des uns et des autres peuvent laisser penser que tous les signaux ne sont pas au vert.
Un titre de champion acquis haut la main, une coupe de la ligue et un quart de finale de Champions League, tous les clubs français signeraient des deux mains pour une telle saison. Mais à Paris, tout est différent. Il s'en est fallu de soixante minutes, d'un trou dans l'espace-temps le dernier weekend d'avril, pour que l'exercice parisien ait une toute autre saveur. Car c'est bien l'élimination en quarts de finale de la plus grande des compétitions européennes qui fait aujourd'hui dire à Raul Gonzalez qu'il "ne peut pas être satisfait" de la copie rendue en juin dernier. "Quand tu es Paris, tu dois être à Cologne. C'est parfois dur de se dire que notre saison est jugée sur soixante minutes, mais c'est comme ça. Même si on est prêt, quelque chose peut toujours se passer" appuyait, la semaine passée, le technicien espagnol. Recruté pour monter sur le toit de l'Europe, comme il avait pu le faire avec le Vardar Skopje en 2017, il lui faudra une saison de plus pour remplir sa mission.
Des départs dans les tuyaux, cinq arrivées déjà actées
Cette saison encore, sur tous les terrains de France et d'Europe, Paris sera attendu. Et ce n'est pas une révélation, loin de là. Cela peut-il en devenir usant ? Certainement pas, au vu de l'appétit surdimensionné des uns et des autres. Mais, à y regarder de plus près, on pourrait presque sentir comme une odeur de saison de transition dans la capitale. Le départ de Rodrigo Corrales l'été prochain est déjà acté, tout comme celui de Sander Sagosen. De son côté, Luc Abalo ne semble plus devoir faire partie du projet après 2020, tout comme Gudjon Valur Sigurdsson, tout juste arrivé. Kim Ekdahl du Rietz semble, déjà, sous la menace de l'arrivée d'Elohim Prandi en 2020. Et, pour couronner le tout, Dylan Nahi a déjà décidé qu'il porterait le maillot de Kielce en 2021. Une situation qui, si elle n'est pas bizarre en tant que telle, est inédite dans la capitale. "Les dirigeants ont fait le travail pour l'été prochain, il faut s'y prendre tôt sinon on ne peut pas avoir les joueurs. [Paris en est déjà à cinq recrues pour 2020] Cela ne change rien à la façon dont je travaille. Pareil pour les gens qui partent. Dylan ou Sander ont choisi de partir, mais je vais continuer à travailler avec eux comme avec les autres" continue Gonzalez. Autre nouveauté, Paris ne jouera cette saison qu'avec un seul arrière droit de métier, Nédim Rémili. La non-faillite du Vardar a douché les espoirs de voir arriver Dainis Kristopans de manière anticipée, et les autres profils proposés ne satisfaisaient personne. "Il y a plein de choses qu'on ne peut pas expliquer. Nous voulions un autre joueur, mais on n'a pas pu, cela n'a pas été possible. Mais je ne suis pas inquiet, on a des solutions. Luc et Benoit peuvent jouer arrière, Mikkel et Nikola pourront aider aussi" explique Gonzalez.
Nikola Karabatic, le grand absent estival
La préparation estivale n'a pas été de tout repos pour l'entraineur espagnol. Certes, ses joueurs ont assimilé ses systèmes, sa manière de travailler très méticuleuse mais il n'a jamais pu compter sur un effectif complet. A Aix, le weekend passé, Sander Sagosen et Nikola Karabatic n'étaient pas de la partie. L'ainé des Karabatic n'aura d'ailleurs quasiment pas joué de tout l'été. Présent avec le groupe lors de la tournée danoise, il s'est contenté de s'échauffer, passant les rencontres sur le banc de touche. Doit-on s'en inquiéter ? "Non" répond clairement Raul. "On ne peut pas prendre de risques sur les matchs amicaux. Tout se passe bien" positive-t-il, sans en dire plus. Point de satisfaction, les trois recrues (Vincent Gérard, Gudjon Valur Sigurdsson et Kamil Syprzak) sont déjà bien dans le moule. Au final, Paris a, globalement, réussi sa préparation, remportant trois de ses quatre matchs amicaux et s'inclinant face à un Kiel bien plus en avance. "Je crois qu'on est prêt. Mais on sait que, déjà, face à Montpellier, cela va être très différent" finit Gonzalez. On en saura donc peut-être un peu plus à l'issue du trophée des champions.
Kevin Domas