Hambourg, un promu pas comme les autres

Depuis 2015, depuis maintenant 6 ans on n'avait plus entendu parler du club de Hambourg en Bundesliga. Le HSV, ancien club des frères Gille a fait un retour tonitruant sur ce début de saison. 

Ayant perdu la licence de club professionnel après des déboires financiers plus qu'importants, le travail fut long et semé d'embûches pour un club qui a dû repartir de troisième division. Malgré tout ce temps passé et après un premier mois plutôt réussi, qu'est-ce qui fait que Hambourg est une recette qui fonctionne ? Avec trois victoires, deux défaites et un nul, Hambourg pointe actuellement à la cinquième place après avoir joué certaines équipes plutôt costaudes ou installées en championnat (Bergischer, Leipzig, Wetzlar etc.), dont une victoire contre les Rhein Neckar Löwen (32-27), à Mannheim qui plus est. Un premier mois qui n'est pas sans rappeler des équipes comme Leipzig ou Bergischer qui, après avoir connu la deuxième division se sont rapidement installées en Bundesliga.

Expérience et jeunesse, simplicité et efficacité

Premier élément de réponse, un duo de coachs qui a l'expérience de la Bundesliga, même si ce fut dans une autre vie. Beaucoup les reconnaîtront au moins de nom : Torsten Jansen et Blazencko Lackovic. Le second avait d'ailleurs repoussé sa fin de carrière afin d'épauler l'équipe dans le secteur défensif, le temps également de se former à son nouveau métier. Quant à "Toto" Jansen, il a pris immédiatement les rênes du HSV après sa pige d'un an à Kiel (2016-2017). Un choix payant dès la fin de la saison 2017-2018, le club a obtenu son ticket d'accès pour la deuxième division. Un duo qui se connait déjà très bien de leur vie d'avant, et qui fait preuve pour le moment d'une certaine maîtrise, d'un certain sang froid.

Du côté des gardiens, on retrouve un duo plutôt équilibré avec un numéro un plutôt connu en la personne de Johannes "Jogi" Bitter. Parti de Hambourg lorsque le club a coulé au mois de décembre 2015 pour rejoindre Stuttgart, c'est la recrue majeure du HSV cette saison et réalise des performances plus que convaincantes (contre Rhein-Neckar Löwen, Leipzig ou encore Wetzlar, autour des 40% d'arrêts) : si Bitter est en chaleur, Hambourg gagne alors qu'il aura quarante ans l'année prochaine. L'autre membre du duo c'est Jens Vortmann (34 ans). C'est également un gardien assez expérimenté, ayant évolué notamment à Minden, Leipzig ou justement Hambourg l'année du dépôt de bilan. Formé à Berlin et Dormagen, il complète un duo relativement efficace et expérimenté, un bon atout en vue du maintien.

Le reste de l'effectif est moins connu, surtout pour ceux qui ne suivent pas le handball Outre-Rhin. Certes plusieurs joueurs ont déjà connu la Bundesliga voire les coupes d'Europe comme Casper Mortensen (ex-Barcelone), Manuel Späth (quadruple vainqueur de la Coupe EHF avec Göppingen), Nicolai Theilinger (ex-Erlangen, Göppingen) pour ne citer qu'eux. Cependant le point le plus étonnant reste le fait que l'association la plus efficace du côté du HSV n'a jamais mis les pieds en Bundesliga : il s'agit du demi-centre Leif Tissier (21 ans) et du pivot Niklas Weller (28 ans). Très mobile et doté d'une bonne vision de jeu, Tissier est également buteur puisqu'il a scoré à 161 reprises la saison passée en deuxième division. Niklas Weller, pivot formé à Kiel est un solide gaillard d'1m89, c'était le meilleur buteur du HSV la saison passée en deuxième division (206 buts). Les deux forment un duo implacable, dans un collectif qui reste assez homogène.

Avec un âge moyen (28 ans), une manière de jouer qui n'a rien d'extraordinaire, c'est surtout de la maîtrise pour le moment. Certains joueurs se connaissent depuis la troisième division et se trouvent les yeux fermés, la défense est très agressive et tout ça fait un beau mélange, une mayonnaise qui, pour l'instant, semble prendre. Le mois d'octobre sera déjà important pour la suite de la saison, avec deux gros morceaux (Flensburg et Melsungen) à affronter ainsi que deux concurrents au maintien (Minden et Balingen). Des qualités à confirmer le reste de l'année, pour peut-être s'installer au plus haut niveau du handball allemand ou retourner dans l'antichambre de l'élite.

Julien Baudry