LSL - J26
Le Fénix revient victorieux de Nîmes
Avec 3 duels pleins d'enjeux ce soir, ce sont respectivement Limoges, Cesson et Toulouse qui ont chacun réalisé de très bonnes opérations. Pour se relancer, se maintenir ou croire encore à l'Europe, ces 3 formations ont su réaliser les prestations qu'il fallait pour l'emporter.
Sur une série de 6 défaites et 1 nul en 7 matchs, Limoges n'affiche plus le visage si conquérant qu'en première partie de saison. Et pour se relancer vers une fin de saison, où la lutte avec St Raphaël et Toulouse pourrait être rude, la réception de Chartres fait figure d'un réel test. Toujours privés de Micke Brasseleur, le LH87 prend malgré tout rapidement l'avantage. Yassine Idrissi est infranchissable pendant les 10 premières minutes et un écart se crée (11' : 6-3). Pour autant, Grahovac répond, et Chartres ne se laisse pas distancer. Mieux que ça : profitant de l'exclusion d'Igor Mandic, Svetlin Dimitrov inflige à lui seul un 3-0 et ramène en un instant les siens dans la course (25' : 12-12). Après le show de Dragan Gajic (8/13), que ça soit sur son aile, sur 7m ou en arrière droit, c'est l'ailier bulgare qui se distingue avec un splendide 6/6 sur la mi-temps (6/7 au total). Mi-temps qui ne départage personne à la pause (30' : 14-14).
Limoges assure dans le money time
Le second acte va repartir sur les mêmes bases, et aucune des deux équipes ne parvient à décoller. Chartres, efficace dans ses duels, prend un premier avantage (39' : 18-20), mais les hommes de Tarik Hayatoune reviennent par deux réalisations de Lindell. Le money time démarre ainsi sur un score de parité (50' : 23-23). C'est alors que les locaux vont prendre un ascendant non négligeable. À la faveur d'un 3-0, les partenaires de Yoav Lumbroso prennent le contrôle du match au meilleur moment. Dans les 3 dernières minutes, la double supériorité de Chartres suite aux exclusions de Gajic et Andreu laisse briller une fine lueur d'espoir mais Lumbroso, encore lui, ne tremble pas dans la dernière minute pour assurer la victoire (60' : 29-27). Limoges peut également remercier son arrière gauche Romuald Kollé, une nouvelle fois efficace au scoring avec 7 buts. Avec ce résultat, les Néo-Aquitains renouent avec un succès qui les avait quitté depuis près de 3 mois, et un succès face à St Raphaël. Côté Chartres, c'est une occasion manquée pour accroître son avance sur le peloton de bas de tableau, avant de se déplacer à Toulouse.
Duel décisif à Delaune
Ce soir, Ivry recevait Cesson dans un duel déjà crucial pour le maintien, entre deux équipes en danger. Alors que Cesson sort de plusieurs défaites face à de grosses écuries de Starligue, Ivry surfe sur ses récentes bonnes sorties, et les bons débuts de son joker norvégien Simen Pettersen (14 buts en 2 matchs). Le démarrage des Rouge et Noirs est bon justement, mais ne dure pas. À la 7ème minute, tout va bien avec deux longueurs d'avance (7' : 3-1), avantage en trompe-l'oeil expliqué par l'excellente entame de Mate Sunjic à 80% jusqu'ici. C'est alors que l'attaque des locaux va totalement bloquer. Empêtrés dans une défense cessonnaise mobile, et écrasés sur un Joze Baznik efficace, même Pettersen ou Persson n'y peuvent rien tandis que les Bretons s'illustrent au shoot. La sanction est lourde, et les hommes de Sébastien Leriche prennent le large (22' : 4-10). Le temps mort de Quintallet permet de sauver les meubles, et Davyes et Persson relancent la marque même si le retard est déjà conséquent à la pause (30' : 8-13). Malgré ce léger sursaut, la deuxième période est à sens unique, et les Irréductibles écrasent vite leur adversaire. Le danger vient de partout, et Baznik ne fait pas baisser ses standards. À un quart d'heure du terme, les visiteurs comptent 10 longueurs d'avance et s'offrent une victoire totale (60' : 17-32). Côté statistiques, on notera les belles prestations de Villeminot (6/7), Kamtchop-Baril (6/11) et Baznik (12/28, 43%). Avec ce succès, Cesson-Rennes réalise une très belle opération en vue du maintien tandis qu'Ivry n'aura pas le droit à l'erreur sur la reception de Tremblay ce lundi.
Duel de très haute intensité entre Nîmes et Toulouse
Après avoir atomisé Chartres la semaine dernière, Nîmes accueillait le Fénix dans un choc pour conforter sa 4ème place. Mais d'entrée de jeu, ce sont les visiteurs qui jouent les troubles-fête. En forme ces dernières semaines, Toulouse attaque immédiatement par son excellent Gonçalo Martins Vieira. Avec un jeu offensif chirurgical et des arrières aussi précis que puissants, le Fénix fait la course en tête (12' : 3-6). Pour autant, l'USAM est pleine de ressources, et obtient des pénaltys bien convertis par Guigou. Sur jeu placé, ce sont Tobie et Jean-Jacques Acquevillo qui font d'excellent perforateurs pour équilibrer les débats (17' : 8-9).
L'USAM ne bloque pas l'attaque de feu du Fénix
Si les Occitans font la course en tête, plus les minutes passent et plus les Verts augmentent la pression. À chaque but encaissé, la réponse gardoise est immédiate, à l'image du slalom géant de Julien Rebichon conclu par un but sur montée de balle. Cette pression n'est pas sans conséquences, et l'exclusion de Sadou N'Tanzi, sur un engagement rapide, entraîne également une seconde exclusion... du banc. En double supériorité, les locaux prennent un avantage temporaire grâce à Luc Tobie à deux reprises (27' : 15-14). Pour autant, les conséquences sont atténuées par le bijou d'Ayoub Abdi qui trouve seul les filets en infériorité. "Je pense qu'il y avait mieux à faire sur ces moments de supériorité, déplore David Tebib à la pause. Les défenses sont plutôt moyennes mais on constate que c'est un match d'attaques, et elles jouent plutôt juste." Et pour terminer le premier acte, c'est Henrik Jakobsen, auteur d'un énorme travail de sape, qui remet les siens devant par 2 buts (30' : 15-16). "Pour l'instant c'est bien, on est dans les clous, se satisfait un Maxime Gilbert très propre sur l'ensemble de la rencontre. Il va falloir faire attention en seconde période parce qu'ils ont un jeu rapide qu'ils n'ont pas encore exploité au maximum, il va falloir être vigilants. Mais on est passés d'un match tous les 3 jours à un match par semaine donc on est prêts à jouer une heure s'il le faut, et on a les rotations. Il ne faut pas s'imaginer que ce seront toujours les mêmes qui vont tirer."
Les attaques accélèrent encore
Le retour des vestiaires repart sur des bases offensives plus hautes encore. Durant les 6 premières minutes, absolument toutes les phases offensives font trembler les filets, et si l'écart ne change pas, le score grimpe en flèche (36' : 21-21). L'USAM joue chaque engagement rapide tandis que Toulouse trouve la solution sur chaque action placée, mais dans cette course effrénée où défenses et gardiens sont absents, c'est le Fénix qui faiblit le premier. Sur un malentendu autour d'un kung-fu, le passage en zone de Nemanja Ilic rend la balle aux Verts qui envoient Romain Tesio en contre-attaque (43' : 26-24). "On ne défend pas !" Le temps mort de Gardent est sans surprise. À sa sortie, Desbonnet s'illustre, Abdi intercepte la contre-attaque puis la défense Occitane met la misère aux attaquants. Seulement voilà, si les hommes de Philippe Gardent ont resserré les rangs, ça n'est pas le cas en face, et de monstrueuses patates de Gilbert et Vieira terminent un 3-0 qui provoque logiquement le temps mort de Franck Maurice (46' : 26-27).
Un money-time crispé jusqu'au bout
Les attaques se compliquent pour Nîmes, et les rotations toulousaines apportent. Avec 2 buts coup sur coup, Gaël Tribillion porte l'avance des siens à deux longueurs avant que Guigou n'échoue sur pénalty (50' : 27-29). Pourtant, sur des actions arbitrales litigieuses, Nîmes voit Salou exclu puis récupère un ballon pour revenir à égalité (51' : 29-29), et c'est la course folle qui repart. Les attaques se répondent, et les débats se crispent plus encore sur les exclusions de Dupuy et Jakobsen. Nîmes parvient à reprendre la mène, mais après un malheureux but dans la cage vide pour Toulouse et le 8ème but d'Acquevillo, les équipes se retrouvent dos à dos dans la dernière minute (59' : 34-34). Au sortir du temps mort toulousain, Rémi Salou se rend auteur d'une grossière faute sur Gilbert et met Nemanja Ilic face à face avec Desbonnet sur 7m. Le serbe plante sa flèche dans les espoirs de victoire des Nîmois, qui posent leur dernier temps mort à 20 secondes du terme. C'est alors que les Occitans proposent une défense très haute. Surpris, c'est Luc Tobie qui perd son handball, et envoie le dernier ballon à Mathis Gardent. Le Fénix exulte, et continue sa remontée au classement (60' : 34-35).
Déclarations & statistiques :
Nîmes : Gallego (0/1), Rebichon (1/1), Salou (2/2), Esparon, Gibernon, Dupuy (2/2), Tesio (4/4, dont 1/1 pen.), Guigou (4/5, dont 4/5 pen.), Kavticnik, Tobie (4/6), Acquevillo (8/9), Nieto (4/4), Minel (4/8), Sanad (1/4, dont 0/1 pen.). Paul (0/3, 0%), Desbonnet (7/38, dont 0/2 pen., 18%). Toulouse : Chelle (3/4), Gardent (0/1), Giraudeau, Jakobsen (6/7), Gilbert (5/5), Kempf, Borzas (0/1), Soudry, Ilic (5/7, dont 2/3 pen.), Vieira (6/10), Tribillion (2/2), Sokolic, Abdi (7/10), N'Tanzi (1/1). Lettens (3/25, dont 1/4 pen., 12%), de Almeida (2/12, dont 0/2 pen., 17%).Julien Rebichon : "On perd un ballon à la fin, c'est malheureux, le défenseur est complètement en zone maintenant l'arbitre ne le voit pas... ça fait partie des erreurs, tout le monde peut se tromper et on n'avait qu'à pas perdre ce ballon. Ça se joue sur des détails et ce soir c'est très frustrant, parce que c'est des points qui étaient capitaux pour la suite. Donc il va falloir vite se reconcentrer parce qu'on a des matchs importants. Je pense que c'est un effet positif que Luc parte comme ça [directement après la fin du match], on est tous des joueurs professionnels et on déteste perdre. C'est de la frustration. On est déçus de ne pas marquer ce dernier but et même si on l'avait mis on aurait quand même été déçus parce qu'un match nul, ce n'est pas ce qu'on espérait ce soir. Il faut féliciter Toulouse ce soir qui a fait un bon match, je pense que nous aussi il y a eu beaucoup de bonnes choses mais maintenant il ne va pas falloir lâcher. Il reste 6 matchs et il va falloir prendre des points pour se qualifier en coupe d'Europe pour la saison prochaine. Maintenant ce soir c'était un bon match de handball, et malheur aux vaincus, malheur à nous."
Pierrick Chelle : "C'est pour des matchs comme ça qu'on s'entraîne et qu'on se met des grosses sessions de physique, de cardio, de technique. On essaie d'avoir un peu de fraîcheur en fin de match mais j'avoue que c'était très très compliqué. On n'a pas un effectif aussi complet que peut l'avoir Nîmes donc je pense qu'en première mi-temps on a un peu oublié de défendre. Finalement, on s'y est mis au dernier quart d'heure et ça a fait la différence parce qu'on a récupéré des ballons et ça nous a redonné confiance en notre jeu. Et comme on est pas les plus grands, les plus costauds, les plus talentueux, on a besoin d'envie, on a besoin de grinta. C'est notre ADN, c'est ce qu'on essaie de se marteler tout au long de la saison, parce que quand on joue un peu trop facilement on se fait ramasser. Donc contre Nîmes, qui a une puissance assez phénoménale derrière on savait qu'il fallait résister dans les duels. Et à un contre un on savait que ça allait être compliqué donc il fallait de l'entraide. C'est ce qu'on a plutôt mal fait au début et ce qu'on a réussi à la fin. Donc grosse performance, super état d'esprit. Surtout que fin février on était en bas de classement, on parlait de maintien, on a fait des réunions pour faire sortir ce qui allait pas... mais ce soir on se retrouve là. Et on retrouve bientôt notre public en plus donc c'est super."
Antoine Piollat