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L. Vranjes : "Les changements prennent du temps"

, par Dalibor

Crédit photo : L. Castres / USAM Nîmes Gard

L'arrivée sur le banc de l'USAM Nîmes du Suédois Ljubomir Vranjes est un des événements de cet été en Liqui Moly Starligue. En attendant que le championnat ne commence pour lui et son équipe, dimanche face à Paris, Nîmes lance sa saison ce soir à Caen, en coupe de France. Nous avons essayé d'en savoir un peu plus sur ses motivations et les raisons qui ont poussé le vainqueur de la Champions League 2014 à accepter d'entrainer un club français.

Ljubo, quand on vous voit, quand on vous écoute en conférence de presse, vous semblez très heureux d’être à Nîmes. Comment l’expliquez vous ?

- C’était mon but, depuis plusieurs années, de venir en France. Dans le passé, les choses n’ont pas forcément pu se faire, pour des questions de timing. Au départ, je devais venir pour la saison 2023/24, mais les choses sont comme elles sont, et je suis très heureux d’être en France désormais.

Vous parlez de but, mais pourquoi la France ?

- Pour plein de raisons ! Sportivement, c’est un championnat très fort, avec beaucoup d’équipes qui se battent pour le haut de tableau. C’est aussi assez différent des championnats où j’ai pu évoluer par le passé. Et culturellement, votre pays est si riche que, quand on est étranger, on a envie de mieux le connaitre.

De l'extérieur, que pensiez-vous de l’équipe de Nîmes avant d’arriver ?

- Une très bonne équipe, une très bonne défense, ça court beaucoup et ça colle parfaitement à ma philosophie. Il y a une vraie tradition dans cette équipe, un vrai esprit d’équipe, très guerrier, et j’aime beaucoup tout ça. Il y a du caractère. Ce sont toutes ces choses qui ont fait que j’ai pris la décision de venir ici, parce que je pense que le club pouvait bien me correspondre.

L’équipe est en place, sans grand changement, depuis plusieurs saisons. En tant que nouvel entraineur, comment s’adapte-t-ton à un environnement qui n’a que peu été boulversé récemment ?

- Tout le monde fait les choses ensemble, je m’adapte à l’équipe, les joueurs s’adaptent à ma façon de faire. Et ensemble, on essaye de trouver le chemin. Je pense que ça va être intéressant. Ca va prendre un peu de temps, on a quelques nouveaux joueurs, deux nouveaux gardiens. Mais je crois que l’équipe fait déjà des progrès. Il y a de l’harmonie et, après cinq semaines, je suis plutôt satisfait de là où on en est.

Cet été est certainement celui où l’effectif nîmois a le plus changé depuis longtemps. Si on y ajoute un nouvel entraineur, la difficulté est-elle encore augmentée ?

- Les changements, c’est toujours compliqué. Pour moi, un nouveau pays, une nouvelle langue, une nouvelle équipe. C’est pareil pour les joueurs, ça prend du temps. Je pense avoir assez d’expérience pour bien gérer la situation. Bien sûr, je ne suis pas naïf, il y aura des choses qui n’iront pas à un moment. C’est le jeu, on n’y peut rien. Mais on veut se développer, on a tous le même but.

"La note qu’on met sur ta copie dépend toujours du dernier match"

En parlant de votre expérience, les dernières n’ont pas toujours été couronnées de succès. Qu’en avez-vous appris ?

- Je ne parlerai pas forcément de Kristianstad. A Veszprem, six défaites en une saison, un seul mauvais match au plus mauvais moment et qui nous prive du FINAL4. Si on regarde ce qui s’est passé après, ce n’est pas si mal. J’y ai appris la politique et que tu dois gagner des matchs. Et que tu dois apprendre la culture. L'Allemagne, pour un Suédois, c’était facile, mais la France, pour moi c’est différent. J’ai du apprendre un peu comment les gens étaient ici, ce qui est important, tout ça. Avec la Slovénie, on se qualifie à chaque tournoi, on fait une demi-finale et au dernier EURO, on ne sort pas de la phase de groupe. Et ce n’était pas satisfaisant.

Vous avez l’impression d’avoir été trop durement jugé ?

- Non, mais on ne peut pas gagner tous les matchs, et je ne suis pas un magicien. J’ai besoin des joueurs pour gagner. La Slovénie pour moi, les résultats étaient satisfaisants, mais pour les gens autour, ce ne l’était peut-être pas autant. A chacun son opinion. Ce que j’en ai appris, globalement, c’est qu’il faut gagner des matchs. La note qu’on met sur ta copie dépend toujours du dernier match. Si tu gagnes le dernier match, tout le monde s’en souviendra, et pareil si tu le perds.

Du coup, gagner des matchs tout de suite, avec Nîmes, ça vous parait être le plus important ?

- Non, non, il sera toujours important de gagner le dernier match (rires). Plus sérieusement, et cela a été un vrai moteur pour me convaincre, le club est ambitieux. Nîmes est un club qui veut avancer, à tous les niveaux, sportif, financier…Mais pour avancer, il faut gagner sur le terrain. Tout est lié. Je ne veux pas dire qu’on est obligé de gagner, mais en tant que coach, on a besoin de victoires. Donc Nîmes et moi, on veut avancer petit à petit. Et notre premier but sera de retrouver les places européennes.

Comment positionnez-vous Nîmes vis-à-vis de cette concurrence qui a les mêmes objectifs que vous ?

- Quand tu regardes les quatre équipes devant, elles sont, financièrement et en terme d’effectif, au-dessus de nous. Derrière il y a dix équipes qui se battent pour avoir la cinquième place européenne. C’est facile de dire, “je veux être européen” et d’ailleurs, j’ai l’impression que tout le monde le dit, mais sur le terrain, c’est une autre paire de manches. On va faire de notre mieux, j’ai l’impression que nous avons tout ce qu’il faut pour y arriver. Je pense qu'on peut viser la cinquième place, peut-être au dessus si tout se passe très bien, mais on veut rester humble. La Starligue, c'est une bataille tous les weekends.

Vous dites que remettre Nimes sur la carte de la coupe d’Europe est très important. Ne pas jouer l’European League, est-ce une déception ?

- Non, car je vois les choses ainsi : parfois, c’est bien de faire un pas en arrière pour faire quelques pas en avant. Peut-être que pour Nîmes, avant que j’arrive, ne pas être européen, c’est une déception. Quand les gens ont fait le bilan de la saison passée, ils se sont peut-être dit, que ne pas jouer la coupe d’Europe, c’était décevant. Mais pour moi qui commence mon aventure, je me dis que ça va nous donner plus de temps pour nous entrainer, pour faire quelques changements dont l’équipe, je pense, a besoin. Mais les changements prennent du temps, et en avoir ne sera pas une mauvaise chose.

Propos recueillis par Kevin Domas

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