EdF (M)
La menace Covid plane de nouveau
Alors que le monde entier a repris sa marche normale, la fédération internationale de handball (IHF) a choisi de replacer l'épée de Damoclès du Covid au dessus de la tête des équipes qui participeront au prochain championnat du monde (11-29 janvier 2023). Un test positif, et ce sera cinq jours d'isolement. L'assurance de rater un tour préliminaire, ou un tour principal, voire même les phases finales de la compétition.
Pis, malgré les demandes des joueurs et de plusieurs fédérations, qui ont pour certaines contacté le président de l'IHF Hassan Moustafa en personne, l'instance internationale a confirmé cet après-midi, dans un communiqué, que sa position sur le sujet ne changerait pas. "C'est un peu un non-sens qui m'exaspère pour être honnête" disait Guillaume Gille en fin de journée, après le premier entrainement de l'équipe de France à Orléans. "On nous oblige à passer par une porte d'entrée qui est de montrer un test PCR négatif pour pouvoir débuter la compétition. Or, on n'est ni dans une bulle, ni en protocole Covid et son sait que le virus est parmi nous. C'est certain qu'en mettant comme unique critère le fait d'être négatif à un test PCR, on aura à déplorer des cas positifs. Et toutes les équipes sont dans le même cas. Ce qui va nous emmerder la vie au quotidien."
"On relance la roulette russe"
La différence est d'autant plus dommageable que, lors de la coupe du monde de football au Qatar, on n'a entendu parler ni de test PCR, ni de Covid-19. Si les joueurs de plusieurs équipes, dont l'équipe de France, ont souffert d'un mystérieux virus, impossible de savoir s'il s'agissait du Covid. Deux mois après, l'IHF a choisi de "relancer la roulette russe" comme le dit le gardien des Bleus Vincent Gérard. "On essaye de ne pas trop y penser, tellement l'Euro dernier a été usant mentalement avec tout ce stress. De toute façon, on sait qu'il y en aura, des positifs, donc on verra bien, on va essayer de se concentrer sur le handball. Mais si vous me demandez mon avis, ça n'a absolument aucun sens."
Le staff des Bleus a fait le choix de ne pas isoler son groupe pendant ces deux semaines de préparation. Les rendez-vous médiatiques sont honorés sans masques, ni pour les uns ni pour les autres, et les joueurs se sont offert plusieurs minutes avec le public après leur victoire face aux Pays-Bas au Mans. "A quoi cela rimerait d'essayer de limiter les risques?" s'interroge encore le sélectionneur. "Aujourd'hui, vouloir mettre un couvercle sur l'équipe de France en pensant qu'on va garantir quoi que ce soit, c'est se tromper. Personne n'a envie de revivre l'expérience du dernier Euro. Aujourd'hui, on sait qu'il n'y a pas de bulle, qu'on ne pourra pas se protéger ni être en mesure de garantir que toute la délégation sera négative. C'est dommage qu'on ne puisse pas parler que de handball."
Hier déjà, lors de la première journée du tournoi de France, plusieurs membres des délégations néerlandaises et égyptiennes ont du rester à l'isolement car testés positifs. Sans que le moindre symptôme ne soit détecté chez aucun d'entre eux. Alors que le handball avait la possibilité de renouer avec la normalité, l'IHF lui a semble-t-il tiré une nouvelle balle dans le pied.
A Orléans, Kevin Domas