EdF (M)
La montée en puissance bleue
Encore en rodage à son arrivée en Pologne, que ce soit en attaque ou en défense, l'équipe de France a, encore ce soir, montré un visage bien plus séduisant, lors de sa victoire face au Monténégro (35-24).
La récupération avant le handball
On pensait que la première rencontre, contre l'hôte polonais, avait donné le ton de ce Mondial. Malmenés en attaque et en manque de repères défensifs, les Bleus avaient peiné à l'emporter (26-24). De plus, la blessure de leur capitaine Luka Karabatic les privait de leur tour de contrôle défensive. Pertes de balle, imprécisions dans les passes ou dans les combinaisons, clairement, les joueurs de Guillaume Gille étaient encore en rodage à leur arrivée à Katowice.
Manque de rythme ? Peut-être, car avec une moitié de saison chargée, de nombreux joueurs comme Dika Mem ont joué quasiment vingt matchs depuis début septembre. De ce fait la préparation du 26 au 30 décembre "aura été courte (14 jours au total), avec de nombreux joueurs cabossés donc on a surtout fait très attention à eux". L'accent a donc été mis dans un premier temps, non pas sur le handball, mais sur la récupération et les soins d'éventuels pépins physiques. Comme ils le confirmaient pendant la préparation, le premier stage n'a pas été consacré au handball. Ce qui explique sans doute les imprécisions sur les premières rencontres.
Une montée en puissance progressive
Rien ne vaut la pratique, c'est en tout cas ce que semble démontrer les Bleus depuis leur atterrissage à Katowice. Afin d'assimiler la théorie, la mettre en application est la meilleure chose pour un collectif, les Bleus ayant fait peu de handball, avec moins d'une dizaine de séances et deux matchs avant de partir pour la Pologne. Depuis, on voit clairement l'amélioration de match en match. Si la défense a toujours été un axe fort, les automatismes offensifs sont de plus en plus rodés, malgré l'absence de Dika Mem. "Ces matchs-là nous servent à rôder nos systèmes, trouver de la confiance et à stabiliser notre système. Avec une préparation aussi courte, ce sont les confrontations, les préparations qui amènent le groupe à trouver son rythme" explique le sélectionneur. "On est concentrés, on est sérieux et on prend du rythme." nous glissait Vincent Gérard.
Les rotations, clé de voûte de la montée en puissance
Elohim Prandi, peu utilisé au tour préliminaire, aura bénéficié ce soir de trente minutes complètes et aura beaucoup tourné avec Thibaud Briet. La bonne prestation des deux aura permis de faire souffler Nikola Karabatic, beaucoup utilisé contre la Slovénie. Auteur d'une bonne prestation (2 buts) aussi bien offensive que défensive, l'arrière parisien a retrouvé son meilleur rythme, ce qui lui aura permis de rentrer de plein pied dans son Mondial, après son match quelconque : "Je ne peux que me sentir mieux. Je me suis remis en question, j'avais besoin de retrouver des cannes. Même si tout n'a pas été parfait, je suis rentré dans le circuit, j'ai montré ce que je pouvais apporter."
Chaque joueur est susceptible de rentrer à tout moment et d'apporter ses qualités à l'équipe : "Si on pouvait mettre tout le monde, on ferait dix minutes chacun" sourit Prandi. La multitude de talents dans l'effectif et la polyvalence que chacun est capable d'apporter à tout moment est l'une des raisons de cette montée en puissance : "On a un groupe dense avec des joueurs qui peuvent sortir du banc à tout moment" précise le portier de Saint-Raphaël.
A Cracovie, Théo Alleaume