EdF (M)
Sous les embûches, une médaille ?
Malgré une kyrielle de blessures quasiment sans précédent, l'équipe de France figure parmi les favoris du championnat du monde qui commence demain.
Six ans. Six ans que, si on excepte la parenthèse enchantée des Jeux Olympiques de Tokyo, l'équipe de France n'a plus remporté un titre, ou même joué une finale d'une grande compétition. Parfois, il n'y avait pas photo, comme au Mondial 2019, où elle avait été étrillée par le Danemark en demi-finale (30:38), ou en 2020, où elle n'avait pas réussi à s'extirper de son groupe préliminaire de l'Euro. Mais plus récemment, et notamment au dernier championnat d'Europe, elle n'a pas été très loin de voir le bout de ce long tunnel. "On perd d'un but en demi-finale, et d'un but en prolongations, on est à deux buts d'une médaille. Ca a suscité beaucoup de frustration, et c'est évidemment un carburant qui nourrit notre motivation" explique le portier Vincent Gérard. L'objectif en Pologne est clair. "Le titre" disent beaucoup des joueurs de Guillaume Gille, "retrouver la crème de la crème" rajoute Kentin Mahé.
Le match d'ouverture pour lancer la fusée
Mais avant de penser médaille et titre, les Bleus devront d'abord passer par deux phases de groupe. La première débutera dès demain dans un Spodek de Katowice chauffé à blanc pour supporter l'équipe locale, bien amoindrie depuis la blessure de son pivot superstar Kamil Syprzak. Le piège rouge et blanc et tendu, aux hommes de Guillaume Gille de ne pas tomber dedans. "Ce n'est pas vraiment le match d'ouverture idéal" sourit Ludovic Fabregas, tandis que le sélectionneur a déjà prévenu ses joueurs : "Les Polonais vont être à la limite de ce qu'ils peuvent fournir en matière d'engagement. Il faudra qu'on soit immédiatement dans le bon ton, car ce match reste également très important d'un point de vue comptable." Il sera temps, ensuite, de dominer des adversaires à sa portée pour rejoindre Cracovie, où l'attendra l'Espagne et le Monténégro, sauf catastrophe.
Une liste de blessés qui n'a de cesse de s'allonger
Guillaume Gille a vu, au fur et à mesure que la préparation avançait, la liste des blessés au sein de son effectif s'allonger. Aymeric Minne d'abord, Karl Konan, Hugo Descat et Timothey N'Guessan ensuite, avant que Kyllian Villeminot et Benoit Kounkoud ne rejoignent cette triste procession pendant la préparation. Valentin Porte, quant à lui, est toujours en délicatesse avec ses ischios. Mais, même diminués, les Bleus ont jusqu'à trouvé les ressources nécessaires pour se mettre dans le bon sens. "C'est une des forces de cette équipe, de toujours trouver des solutions. D'avoir un réservoir de talent énorme, aussi. Beaucoup d'équipes auraient été diminuées sans ces joueurs" concède Ludovic Fabregas. Si les deux succès en matchs de préparation face aux Pays-Bas et à l'Egypte n'ont plus grande valeur désormais, la confiance est montée d'un cran dans le camp tricolore. Dans le jeu, on a rapidement retrouvé les automatismes d'un passé proche, laissant à penser que, même sans ses absents, cette équipe de France fait clairement partie des favoris de la compétition.
A Katowice, Kevin Domas