JO (M)
L'Allemagne crucifie la France en prolongations
Qualifié de justesse en quart de finale, les Bleus retrouvait l'Allemagne qui avait terminer première de son groupe. Les incertitudes autour du niveau affiché par les Français étaient nombreuses, surtout face à un adversaire en forme. Longtemps devant, mais finalement rattrapé, les Bleus pourront nourrir des regrets après leur défaite en prolongations 34-35.
On les avait laissés à la fin d'une phase de poule très compliquée qui a failli leur être fatale, on les retrouve le sourire au coin des lèvres lorsque les 27 000 personnes du stade pierre mauroy entonnent une marseillaise démentielle. Dès le début du match, les supporters peuvent exulter sur la première parade, d'une longue série, de Vincent Gérard. De l'autre côté, cette attaque qui leur a tellement fait défaut depuis le début de la compétition démarre également sous les meilleurs auspices. Fini les attaques sous anesthésie de la phase de poule, les Français retrouvent leur pivot en servant par deux fois Nicolas Tournat dans les 7 premières minutes (7', 4-4). Côté allemand, Andreas Wolf ne touche pas un ballon et est rapidement remplacé par David Spath pour essayer de stopper les assauts français. La fluidité retrouvée et une attaque prolifique obligent les Allemands à poser un premier temps mort au quart d'heure de jeu (15', 8-11). La défense qui avait une des seules satisfactions des derniers matchs de poule a encore haussé son niveau de jeu, la manschaft semble perdu et a du mal à trouver des solutions claires, et lorsqu'ils parviennent enfin à transpercer le mur français, ils tombent bien souvent sur un Vincent Gérard stratosphérique. David Spath réalise une entrée correcte dans les cages allemandes et permet aux siens de ne pas être complètement distancés. Cette première mi-temps tourne à l'avantage des bleus, qui retournent aux vestiaires avec un léger matelas d'avance (17-14) et le sentiment d'avoir retrouvé un collectif.
Un Vincent Gérard XXL
Une cartouche d'entrée de jeu et une contre-attaque, Elohim Prandi, sonne les Allemands dès le retour sur le terrain et permet aux Bleus de se détacher au tableau d'affichage (34', 21-16). Après une faute sur l'ailier allemand Steiner, Hugo Descat écope d'une suspension de 2mn et stoppe l'euphorie des Bleus. Une occasion que les Allemands ne laissent pas passer pour grappiller rapidement leur retard, grâce à des occasions plus claires et quelques pertes de balles françaises (35', 21-19). Mais dans les buts français, Vincent Gérard continue de dégouter les Allemands en stoppant le 7m de grbic et en portant son nombre d'arrêts à 15. Doucement, les Français recommencent à vendanger des ballons et dilapident leur avance. De l'autre côté, Jury Knorr ne se trompe pas et sert à plusieurs reprises Johannes Golla qui réalise un travail de titan dans la défense française. Dans ce grand match de gardien, c'est le 11e arrêt de David Spath qui permet aux Allemands de recoller, et dans le même temps, Karl Konan écope d'une exclusion pour 2mn.
L'Allemagne décroche les prolongations
Le ballon devient de plus en plus lourd et on voit les deux équipes porter de plus en plus le ballon. Les Allemands recollent au score, mais Vincent Gérard sort un 3ème penalty et sort une série de pastis qui fait que les Bleus rentrent dans le money time avec 2 buts d'avance (28-26) à la 58ème minute. Un dernier temps mort de l'Allemagne permet à la Mannschaft de se remettre à niveau. Malgré encore de nouveaux arrêts de Vincent Gérard, les Bleus filent tout droit vers une victoire...sauf que lors de la dernière attaque, après un temps mort posé par Guillaume Gille, il reste 6 secondes de possession. Dika Mem fait une mauvaise passe et les Allemands en profitent pour marquer sur le buzzer et décrocher les prolongations. Les Bleus sont au fond du saut avant d'entamer les prolongations avant que Ludovic Fabregas vienne motiver ses coéquipiers de manière virulente, du jamais vu de la part du pivot de Vezsprem.
Les prolongations débutent par quelques signes de crispation dans le clan tricolore avec un premier tir raté de Dika Mem. Dans la foulée, l'Allemagne marque par Uscins mais la France égalise sur penalty par Hugo Descat. Descat enchaîne avec un second but dans la foulée et la France reprend un petit but d'avance (31-30). La première prolongation se termine sur le score de 32-32 sur un dernier penalty marqué par le foudroyant gaucher Uscins. La deuxième prolongation repart de plus belle avec un nouveau but de Hugo Descat sur son aile gauche suite à un mauvais repli de l'ailier allemand resté au sol de l'autre côté du terrain. Knorr rend coup sur coup et marque le 33ème but allemand pour recoller au score à la 67ème minute. Elohim Prandi, après l'intervention de la VAR, prend un 2 minute stupide et ne reviendra plus sur le parquet. Golla en profite pour prendre l'avantage et l'Allemagne mène 34-33 à 2 min de la fin du match. C'est le moment de faire entrer Nikola Karabatic qui aura joué très peu dans ce match, seulement 10 min en première mi-temps, pour relancer les Bleus. Malgré un dernier but de Nedim Remili, les Allemands courent vers le rond central et Uscins claque une lucarne de follie pour donner la victoire finale à l'Allemagne qui croiser l'Espagne jeudi en demi-finale. L'adage qui dit que l'équipe sacrée championne d'Europe l'année des JO ne gagne jamais les JO s'est encore confirmé aujourd'hui, malheureusement, pour l'équipe de France.
La France quitte les JO par la petite porte et Nikola Karabatic aura donc joué son dernier match de sa brillante carrière aujourd'hui à Lille...
Les statistiques
AllemagneGardiens : Späth (14 arrêts sur 36 tirs), Wolff (0 arrêt sur 11 tirs)
Joueurs de champ : Golla (cap (6/7), Witzke, Heymann (6/12), Knorr (5/9 dt 0/1 pen), Koester (1/4), Uscins (14/21 dt 3/3 pen), Haefner (0/1), Dahmke (1/1), Mertens (1/3), Steinert (1/3), Grgic (0/2 pen) Kohlbacher
Exclusions temporaires : Uscins et Steiner (2)
France :
Gardiens : Desbonnet – Gérard (24 arrêts sur 57 tirs)
Joueurs de champ : Minne (1/2) – Remili (2/6) – Prandi (4/5) – Richardson (3/5) – Mem (10/15) – Tournat (2/2) – N.Karabatic – L.Karabatic (cap) – Fabregas (3/6) – Descat (8/10) – Porte (1/3) – Konan
Exclusions temporaires : Prandi, Mem, L. Karabatic, Descat, Fabregas et Konan.