Euro U20 (M) - J1
Les Féroiens prennent le premier avantage
Hormis la France, 11 autres matchs se sont joués lors de cette première journée. Dans la poule C, les Îles Féroés l'ont emporté face aux Suisses malgré une seconde période compliquée (30-29).
C'était le premier match dans la Golovec Arena qui accueille la poule C, celle de la France et de l'Espagne, et la poule D, du Danemark et du pays hôte slovène notamment. Neuvièmes il y a deux ans, huitième l'année dernière, les Îles Féroés compte bien jouer plus que les troubles fêtes dans la poule C pour nourrir des ambitions dans la suite de la compétition. Et face à la Suisse, outsider de la poule, le duel ne s'annonçait pas gagné d'avance.
Les Féroiens, prochains adversaires des Bleuets
Dans un premier quart d'heure accroché, la star Féroienne de Sävehof Oli Mittun et l'arrière gauche suisse Valentin Wolfisberg se rendent coup sur coup (11-10, 15'). La prise en stricte de Mittun par les Suisses mènera les Féroiens à passer à 7 en attaque, ce qui leur réussira : resserrant les rangs en défense, bénéficiant d'arrêts de gardien, de pertes de balles hélvètes et ne manquant rien en attaque placée, l'écart va s'alourdir jusqu'à la pause (21-15, 30'). Le second acte partira sur des bases toutes différentes : le portier suisse Mathieu Seravalli reste bien présent entre ses poteaux et ses arrières continuent à trouver des solutions à l'image de l'arrière droit Leo Jan Schnyder (7/11) ou l'arrière gauche Valentin Wolfisberg (6/9). Mais en face, les Féroiens sont plus en difficulté dans le jeu placé. Leur maître à jouer Oli Mittun est plus en difficulté également (8/18 au final, 2/9 sur le seul second acte), et leur adversaire se rapproche au score (24-22, 43'). Les Suisses ne lâchent rien et vont accélérer leur remontada dans le money time. À 2 minutes du terme, ils parviennent même à égaliser sur un deuxième but de suite de Schnyder. Le temps mort des Nordiques est concluant et Mittun décale vers son arrière droit Trugvi Hvardsson qui marque. Les Suisses ont également une dernière attaque, mais - au bout de la possession - Wolfisberg envoie un shoot qui termine sur le pied du gardien féroien Torstein Sivertsen qui réalise ainsi son 11ème et dernier arrêt (11/26, 42%). Une victoire sur le fil (30-29) qui confirme la place des scandinaves comme challengers pour la qualification.
"Un premier match, c'est toujours piégeux, nous partage Oli Mittun en sortie de salle. On a fait une très belle première période, et une mauvaise seconde où on a fait beaucoup d'erreurs. Mais cette première victoire est très positive pour nous pour la suite." La suite, c'est le match face à la France demain à 16h40. "On sait que ce sera difficile, on devra rester bien concentrer et parvenir à développer notre jeu", résume l'ailier gauche Jakub Egholm (16 ans), auteur de 4 buts cet après-midi. Ces deux générations se sont d'ailleurs déjà affrontées, en 2022, où la défaite des Bleuets avait scellé leur sort (26-29). "Je ne connais pas beaucoup les joueurs qui sont toujours là aujourd'hui, mais je crois que c'est une bien meilleure équipe que celle qu'on a affrontée il y a deux ans, estime Mittun. La France est une des plus grandes nations de handball, donc ce sera forcément difficile, mais tout est possible."
Poules A et B : la surprise autrichienne
Dans le groupe A, l'Autriche réalise le coup de force de cette première journée : 13ème l'été dernier, elle renverse la Croatie, médaillée de bronze au dernier mondial (23-27). Le meilleur arrière gauche du dernier mondial, le croate Aleksandar Capric, se sera montré en difficulté (bien que meilleur buteur des siens avec 5/11) tandis que les Autrichiens ont pu compter sur la fiabilité de leur pivot Clemens Meleschnig (6/6) et un Leon Bergmann bien présent dans sa cage (13/35, 37%). L'autre rencontre du groupe, en ouverture de la journée, a donné une large victoire à la Macédoine face au Monténégro (31-21). Côté macédonien, l'arrière droit Dimitar Uzunchev (8/11) et le demi-entre Mirche Kalajdjieski ont été les plus en vue, tandis qu'en face c'est Andrej Dobrkovic - déjà joueur majeur de son équipe ces deux derniers étés - qui termine meilleur buteur avec 6 réalisations. À noter que cette génération macédonienne pourrait-être à surveiller : absents de l'Euro 2022, ils ont terminé 9èmes du Mondial 2023, et comptent plusieurs joueurs formés par Kiril Lazarov au club d'Alkaloid qui évoluait cette saison en ligue européenne.
Dans le groupe B, l'Allemagne (3e en 2022, 5e en 2023) aura eu fort à faire face à une Serbie plus que combative (13e en 2022, absente en 2023) (33-29). Cette dernière semble s'être trouvée une base arrière qui détonne avec le trio Simo Sijan (7/14, qui avait planté 17 buts aux Bleuets en 2022), Vukasin Antonijevic (8/11) et Uros Mitrovic à droite (6/9). Côté germanique, c'est le demi-centre Fritz-Leon Haake qui a brillé (6/8), au service de ces deux ailiers : le Löwen David More à droite (5/6) et le Kieler Jarns Faust (5/5) à gauche. Tous deux ont d'ailleurs connu des Final4 européens en club cette saison. L'autre rencontre opposait le Portugal à la Grèce. Le premier n'a fait qu'une bouchée du second (40-22), et a pu mettre à l'honneur les joueurs de sa base avant comme l'ailier gauche Nuno Oliveira (6/7) ou le pivot Ricardo Brandao (6/6), deux hommes de base de cette génération. On relèvera que le MVP grec du match est le demi-centre né en 2007 Fotios Tsioumas (4/5).
Poules D, E et F : la Slovénie en difficulté sur ses terres
Dans le groupe D, la Norvège a bien débuté sa compétition en l'emportant face à la Roumanie (35-27). Si cette génération roumaine ne s'était pas encore montrée en compétition officielle, on notera à l'inverse que cette génération norvégienne semble être la plus prometteuse de ces dernières années. 7èmes en 2022 comme en 2023, les Scandinaves disposent d'une ossature fiable pour cette génération : cet après-midi, ce sont le demi-centre Mikkel Solhelm et l'arrière droit d'Elverum Patrick Helland Andersson qui se seront particulièrement illustrés au shoot (9 buts chacun). L'autre rencontre a vu s'opposer la Hongrie (4ème en 2022) et la République Tchèque dont la génération vit, comme la Roumanie, la première compétition au plus haut niveau. Malgré l'absence de son arrière gauche Kristof Csörgo (désigné meilleur à son poste au dernier Euro), les Magyars ont mené de bout en bout et ont pu compter sur un excellent Nandor Gyori dans ses buts (15/37, 41%). Leur adversaire a toutefois su rester dans le match, pour une raison simple : Daniel Blaha. L'arrière gauche de Plzen aura porté les siens de bout en bout et termine avec une belle statistique de 10 buts en 11 shoots et sera à suivre pour le reste du tournoi (27-24).
Dans le groupe E, le Danemark n'a fait qu'une bouchée de l'Italie (38-21). Les vice-champions du monde en titre ont largement pu faire tourner leur effectif, et c'est leur demi-centre Hjalte Lykke (opposé aux Français lors du Tiby) qui termine MVP côté danois. Côté italien, bons derniers de l'Euro 2022, le droitier Tommaso de Angelis reste l'une des principales forces offensives, en arrière comme à l'aile (5/6). L'autre rencontre a été plus que disputée entre la Slovénie, pays hôte, et Israël. Les Slovènes, 11èmes en 2022 et 14èmes en 2023, souhaitent peut-être - dans leurs rêves les plus fous - imiter la génération passée qui, à Celje en 2018, remportait l'Euro U20 face à la France de Kyllian Villeminot et consorts. D'ici-là, l'obstacle israélien n'aura pas été une mince affaire. Comptant sur le demi-centre Nace Zajc (8/12) et le jeune Mai Marguc en arrière droit (9/12, MVP), les hôtes se sont quand même fait très peur dans le money time (33-31). Côté Israël, l'ailier droit Asaf Sharon est désigné MVP avec 11 buts au compteur.Dans la poule F, enfin, les Scandinaves ont dominé. Pour l'Islande, c'est l'Ukraine qui était au menu (49-22). Malgré une très moyenne 19ème place au dernier mondial, les Islandais démarrent leur compétitions sur les meilleures bases : au rang des performances individuelles, on note les 9 buts de l'arrière gauche Reynir Thor Stefánsson et les 38% d'arrêts d'Isak Steinsson. Pour la Suède, c'est la Pologne qui y est passée (38-26). Les Suédois seront à surveiller de près cette année. Avec un effectif globalement stable, ces derniers s'étaient hissés jusqu'en finale du dernier Euro avec un grand Axel Mansson sur la base arrière, mais ont échoué l'été dernier à la 17ème place de l'Euro. Toujours est-il qu'en ce premier jour d'Euro, les mécanismes semblent bien réglés et la première prestation est convainquante : on relèvera les 8 buts en autant de tirs de l'ailier gauche Love Sundewall et les 10 arrêts à 44% d'Arvid Skoog. L'Islande et la Suède échangeront de gibier demain avant de s'affronter dans un match qui s'annonce décisif lors de la troisième journée, ce samedi.
Pour rappel, seront qualifiés pour poursuivre la quête des premières places les premiers de chaque groupe, ainsi que le meilleur second des poules A-B-C, et le meilleur second des poules D-E-F. Au terme de ce premier tour, si certaines indications sont données, rien n'est joué. Ce ne sera probablement plus le cas dès demain soir, au terme des matchs de la seconde journée...
Antoine Piollat