JO (F)
Au bout du suspens, la France est en finale des JO
Après un match possédé par les gardiennes, et une deuxième mi-temps sous tension, les Françaises sont aller chercher in extremis les prolongations. Durant les dix minutes de prolongation, la fougue de Nocandy et les parades de Sako n'auront donné aucun espoir aux Suédoises, et la place en finale aux Bleues (31-28).
La première affiche des demi-finales est lancée par les Françaises qui affrontent les Suédoises de Jamina Roberts, Nina Koppang, Linn Blohm, de la meilleure gardienne de la compétition Johanna Bundsen, ou encore des anciennes brestoises et nantaises, Jenny Carlson et Nathalie Hagman. Un remake de la demi-finale des derniers JO de Tokyo en 2021, que les Françaises avaient remportée (29-27).
Glauser et Bundsen dans un autre monde
Et ce sont les Suédoises qui ouvrent le score sur une contre attaque de Roberts, suivie de près par le tir à la hanche de Tamara Horacek. Le rythme du match est déjà insoutenable : du mouvement, des croisés, des intentions vers le but, des récupérations de balle, tout y est pour une demi-finale. Rajouter à cela les deux meilleures gardiennes de la compétition qui se rendent coup pour coup des parades phénoménales à six mètres. Laura Glauser est en feu, déjà à 6 arrêts, rien que ça (2-2, 9'). Le coach suédois est le premier à poser son temps-mort après qu'Alicia Toublanc inscrit le troisième but français (2-3, 10'). Mais Bundsen rattrape son retard, et réalise une nouvelle parade à six mètres sur Pauletta Foppa, pour comptabiliser elle aussi sa sixième parade. Les rotations d'Olivier Krumbolz, avec notamment le retour dans le groupe de Léna Grandveau, ne fait pas plus grossir le tableau d'affichage car les gardiennes sont belles et bien rentrées dans les têtes de tout le monde. Et l'échec au tir se paye cher, les Françaises viennent d'encaisser un 5-0 et offrent le premier break de la rencontre à leurs adversaires (7-4, 18'). Le sélectionneur des Bleues est contraint de rappeler ses joueuses et met l'accent sur l'efficacité au tir qui avoisine les 30%. Toublanc stoppe l'hémorragie sur son pénalty, après l'impulsion donnée par Méline Nocandy. La supériorité numérique aurait pu, ou aurait du, permettre aux Bleues de revenir, mais Bundsen est impériale, surtout sur les tirs au près. Bundsen d'un côté, mais Glauser de l'autre, qui avec autorité réalise une double parade sur Kristin Thorleifsdóttir, de quoi donner du spectacle au public. La deuxième exclusion du côté français permet toujours à la Suède de mener avec les décalages sur le côté droit d'Hagman, déjà à 5 buts (9-8, 25'). Mais à force de trop chercher son ailière droite, les Suédoises perdent de la lucidité alors qu'elles sont encore en supériorité numérique due à une troisième exclusion française (0 côté suédois). La solution viendra sur les tirs au loin, moins parables pour Bundsen qui ne parvient pas à toucher la lucarne de Laura Flippes (10-9, 28'). 11 buts marqués côté suédois, et 11 parades pour Glauser qui stoppe une nouvelle contre attaque après une nouvelle perte de balle de ses coéquipières. Finalement, les Françaises n'auront qu'à corriger cette statistique (10/27 - 37% d'efficacité), et à Glauser de continuer son festival pour aller chercher cette troisième finale olympique (12-10, MT).
Corriger l'efficacité au tir
L'entrée d'Hatadou Sako pour sortir la tentative d'Hagman sur sa ligne de sept mètres donne le ton de cette reprise : aujourd'hui vous ne verrez que des parades, et encore des parades. Et pour trouver le chemin du but, il faudra passer par des tirs à neufs mètres, comme le montre une nouvelle fois Flippes (13-12, 32'). Car ni du côté suédois grâce à Evelina Eriksson, ni du côté français grâce à Sako pour son deuxième sur Hagman, on ne marque sur pénalty. Les minutes défilent et l'avantage de deux buts est toujours du côté suédois (16-14, 37'). Les Françaises ne doivent plus douter, elles doivent remettre de la vitesse dans leurs attaques, à l'image de Nocandy qui transperce et fait sortir Olivia Löfqvist pour les deux prochaines minutes (16-15, 39'). Mais le coach suédois avait bien gardé une arme secrète pour cette deuxième mi-temps en faisant entrer sur le terrain, la future messine, Tyra Axner (2/3) qui continue de porter son équipe. Le temps fort est côté suédois qui continue de creuser l'écart face aux doutes français (20-16, 44'). Les Suédoises ne se sont jamais autant sentie en confiance, mais on sait que nos Françaises ont les ressources pour retrouver leur agressivité. Pour les aider, Krumbolz décide de faire entrer Sako dans les buts et de repartir en 0-6 à la suite de son temps-mort (21-17, 46'). Ce temps de pause, permet à Estelle Nze Minko de trouver le cadre sur son extérieur gauche, mais manque la balle du -2 en contre attaque face à Bundsen. La balle de +3 est redonnée à Blohm après le temps-mort du coach suédois (22-19, 50'). Mais les efforts défensifs payent, Sako également, et quand on retrouve un beau décalage, Lucie Granier le transforme (22-21, 52'). Le public continue de porter les Bleues qui trouvent la faille dans les rangs suédois, et à Horacek d'assurer son pénalty (22-22, 55'). La tension est à son comble, et comme les garçons hier, notre tension est difficile à canaliser (23-23, 57'). Les Suédoises déjouent et attendent le bras levé pour trouver Blohm au pied de la zone (24-23, 58'). Elles déjouent aussi en défense, sans vouloir faire la faute de trop, et laisse Nocandy seule à six mètres face à Bundsen qui ne peut pas la stopper (24-24, 58'). Le coach suédois pose son temps mort pour, peut être, la dernière attaque de son équipe, qui est transformée par Thorleifsdóttir. A son tour, Krumbolz pose son temps mort à l'aube des dernières quarante secondes du match. Et qui d'autre que notre précieuse demi-centre, notre sang-froid Horacek, pour égaliser sur un somptueux tir à l'appui ?
Horacek emmène les Bleues aux prolongations (25-25)
Les Suédoises ont déjà connu cela il y a deux jours face à la Hongrie en quart de finale. Mais aujourd'hui on ne veut voir que les Françaises victorieuses. Pour les porter, Sako réalise un nouvel arrêt et Horacek transforme son pénalty. L'orgueil et la lucidité sont revenues depuis le dernier quart d'heure de jeu, et ça se sent. Le deuxième poteau suédois aide Nze Minko à marquer dans les cages libres (26-28, 64'), tandis que la folie de Nocandy transperce et marque la balle du +3 sur un magnifique schwenker. Le premier acte est à l'avantage des Bleues (26-29).
5 minutes, encore cinq minutes pour une place en finale. Et Nocandy fait toujours aussi mal, en faisant sortir cette fois-ci Thorleifsdóttir sur deux minutes. Les suédoises craquent, et Hagman en fait les frais en sortant elle aussi pour les deux prochaines minutes (pied sur le ballon). Les Françaises n'ont plus qu'à réciter sur supériorité numérique pour respirer, à l'image de Chloé Valentini sur un décalage gauche (27-31, 68'). Sako soigne un nouvel arrêt et retarde l'espoir des Suédoises (28-31, 69'). Et même si Horacek sort pour la fin de match, elle est sauvée par Sako qui sort le dernier pénalty du match (53% d'arrêt). Le public acclame, le banc saute de joie, elles l'ont fait : la France s'impose 31 à 28.
La France affrontera donc le gagnant du duel nordique, Norvège-Danemark, qui se joue ce soir à 21h30. La finale aura lieu ce samedi à 15h30 au stade Pierre Moroy à Lille.