EdF (M)
Les Bleus au début du chemin
L'équipe de France rencontre le Brésil ce soir (20h45) pour l'ouverture de son championnat du monde. Une première marche qui pourrait s'annoncer piégeuse, mais les sélectionneurs ont confiance en leurs troupes.
La liste est donnée, les joueurs concentrés, la compétition peut donc commencer. Il y avait foule, hier soir, au dernier point presse des Bleus, bien plus qu'avant le départ pour Rio il y a quatre mois, alors que l'histoire attendait là aussi les Bleus. Signe que l'événement est de taille. "Ce n'est pas évident de jouer une compétition à domicile car il y a beaucoup d'attente mais, à mon sens, c'est une énergie positive" a désamorcé Didier Dinart, le sélectionneur français assumant par la même occasion le statut de favori que ses adversaires collent à l'équipe de France depuis le début de la préparation. "Si on ne l'est pas, avec le statut que l'on a et le fait qu'on joue chez nous, ce serait dramatique." Pour mener à bien sa mission, le binôme d'entraineurs a livré hier matin une liste sans surprise. "Pas évident" selon Didier Dinart, de ne sélectionner que seize joueurs, mais Nicolas Claire, seulement quatrième dans la hiérarchie des demi-centres, est rentré à Nantes tandis que Yanis Lenne restera au contact du groupe en tant que dix-septième homme. "Nous avons des convictions sur ce groupe, on les a couchées sur le papier et on est heureux de pouvoir partir sur ce Mondial avec ces joueurs là" insiste son adjoint Guillaume Gille.
N'Guessan forfait contre le Brésil
Passés les soucis de liste, il reste un petit caillou dans le soulier des deux sélectionneurs. La blessure de Timothey N'Guessan, touché au talon dimanche en préparation face à la Slovénie, l'empêchera de tenir sa place ce soir face au Brésil, et les Bleus ne seront donc que quinze sur la feuille de match. Laissant donc la porte à plusieurs options. Celle menant à William Accambray, infernal pendant trente minutes dimanche, est intéressante, tout comme celle décalant Nikola Karabatic sur le poste d'arrière gauche pour laisser la mène à Kentin Mahé. Olivier Nyokas, le couteau suisse du flanc gauche, pourrait lui aussi avoir voix au chapitre. Mais peu importent les soucis tactiques, il y aura de l'excitation à l'heure du coup d'envoi. "On n'est pas dans des conditions classiques. J'ai envie d'être surpris par la salle demain et de tout faire, ensemble, pour mettre cette équipe dans les meilleurs conditions" encourageait Guillaume Gille, sachant que l'Accorhotels Arena affichera certainement complet. Montpellier a réussi à mettre le feu le weekend dernier, il n'y a pas de raison que le public parisien ne soit pas capable de s'aligner.
La force des habitudes
Didier Dinart en reste néanmoins convaincu, ce n'est pas parce que l'équipe de France est à domicile qu'elle sera forcément sacrée. Selon le sélectionneur, elle va puiser sa force dans ses habitudes, qui l'ont emmenée sur le toit du monde en 2015, et de nombreuses fois auparavant. "Les paramètres extérieurs sont une chose, la capacité de remise en question que possède cette équipe en interne en est une autre. On essaiera d'entamer notre compétition en faisant un match plein et nous lancer avec une montée en puissance" expliquait-il, avant que Guillaume Gille n'abonde dans son sens. "Pour avoir une grande expérience de ces compétitions, on connait les difficultés pour trouver le chemin pour remporter un titre. Et même si l'histoire semble montrer le contraire et que tout porte à penser que l'équipe de France est vouée à la victoire, en interne on connait les sacrifices à faire". Des sacrifices, les Bleus en ont fait un paquet depuis le début de l'année 2016, passant bien plus de temps dans un gymnase qu'avec les leurs. Maintenant, c'est le moment que les sacrifices payent.
L'adversaire : Le Brésil
Oubliez l'Argentine, voilà la meilleure nation sud-américaine actuellement. Le Brésil continue sa montée en puissance et arrive en France avec une ambition claire : atteindre les quarts de finale. "On sent qu'il y a de l'amélioration, on a montré de très bonnes choses depuis quelques temps. Au Qatar, on s'était incliné en huitièmes, mais cette fois nous voulons aller plus loin" nous disait hier soir José de Toledo, l'arrière droit qui évolue habituellement à Plock. A Rio, il y a cinq mois, les Auriverde avaient mené la vie dure aux bleus, ne lâchant du lest dans le dernier quart d'heure pour s'incliner 27-34. "On s'attend à un match compliqué, très engagé face à une équipe qui défend très haut. Même si le public sera avec nous, cela va être difficile, aux Jeux ils avaient battu la Pologne et l'Allemagne. Sur un match, ils peuvent battre tout le monde" décrypte Mickaël Guigou, qui en avait passé huit au même adversaire aux JO. Surtout que les Brésiliens arriveront sans pression. En 2015, ils s'étaient inclinés face au Qatar (23-28) en ouverture, ils tâcheront de ne pas rééditer cette performance ce soir. "Les Français vont avoir la pression, il faut arriver à les faire douter. Pour nous, le match de demain, ce n'est que du bonus. On va essayer de montrer un bon visage avant d'aborder la suite" conclut de Toledo.
Kevin Domas