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LNH - Créteil

C. Mazel : "Cette équipe est compétitive"

, par Dalibor

Crédits : USCHB.fr
Crédits : USCHB.fr
 

Christophe Mazel est arrivé à Créteil début janvier pour succéder à Benjamin Pavoni à la tête d'une équipe actuellement douzième en championnat. Le technicien, passé par Nîmes et Istres, s'est immédiatement mis au travail avec un seul objectif le maintien. Après une préparation réussie et une victoire en coupe de France à Angers mercredi soir (29-25), il revient pour nous sur son arrivée.

- Christophe, êtes vous satisfait par ce que votre équipe a produit hier ?

- En Coupe, seule prime la qualification donc forcément, le résultat me convient. Ce n'est jamais simple de jouer Angers un bon club de Pro D2, qui hier soir avait tout à gagner, c'était le premier match officiel...Il y a toujours des surprises à ce stade de la compétition, autant éviter d'en faire partie. Malgré le score étriqué jusqu'à la quarantième, on a su se détacher au moment important, faire preuve de maitrise et de précision.

- Est-ce que ces deux facteurs, la maitrise et la précision, n'ont pas trop souvent manqué à Créteil sur la première partie de championnat ?

- C'est difficile d'analyser ce qui a été fait de l'extérieur. En étant au cœur de l'action, je préfère en rester au match d'hier et ce que j'attends de la suite, c'est à dire de se concentrer sur notre jeu, sur le rapport de force et sur les moyens plutôt que le résultat. Celui-ci viendra forcément à condition que l'on soit concentrés, et ce que nous avons su faire hier. Nous ne nous sommes pas affolés même quand Angers est passé devant nous au tableau d'affichage.

- Sur quoi avez-vous insisté pendant la préparation de ce mois de janvier ?

- Sur la défense, dans un premier temps. Tout ce qui avait été fait avant n'était pas à jeter, ce qui me plait je le garde et ce qui ne me plait pas, je le change. Je connaissais cette équipe de loin et j'avais une petite idée du projet de jeu que je voulais mettre en place mais on ne peut pas tout changer en cours de saison. Ce serait une erreur, d'autant plus que cette équipe est compétitive, elle a eu quelques bons résultats pendant la première phase. On a aussi mis l'accent sur la transition défense-attaque, le jeu rapide et le jeu de transition. A nous d'avoir une défense efficace pour récupérer les ballons et d'être assez précis pour les monter sans les perdre. Courir, c'est bien, mais il faut savoir s'organiser pour construire une stratégie de jeu rapide, et il va y avoir beaucoup de travail là dessus également.

- Arriver en cours de saison, n'est pas le plus difficile pour un coach ? Trouver le bon dosage entre le "ne rien changer du tout" et le "changer du tout au tout" ne doit pas être simple...

- C'est la première fois que je me retrouve dans cette situation et c'est difficile, cela demande beaucoup de travail. On est en manque de temps pour avancer. J'ai la chance d'avoir un groupe réceptif, qui travaille très bien à l'entrainement, qui a également envie d'avancer.

- Le potentiel de Créteil a beaucoup été évoqué en début de saison, après la bonne préparation et les deux bons premiers matchs. Pensez-vous que l'équipe puisse s'être endormie sur ses lauriers ?

- La performance se mesure toujours dans la durée, donc c'est une possibilité. Une bonne préparation, un bon début de saison, peut-être y'a-t-il eu un certain manque de vigilance. Une saison est longue, quelques mauvais ou bons résultats peuvent néanmoins suffire à changer la dynamique de sens. Une des qualités de cette équipe c'est sa jeunesse talentueuse, mais elle peut aussi se révéler être le piège, la maitrise dont je parlais tout à l'heure n'est pas forcément la qualité première de mon équipe, qui est très enthousiaste, capable de réaliser des exploits mais avec pour certains, peut être,une certaine difficulté à assumer un statut de favori.

"Etre bon dans les moments clés se travaille"

Crédits : USCHB.fr
Crédits : USCHB.fr

- Autre souci rencontre dans la première moitié de la saison, l'incapacité à mettre les ballons au fond dans les matchs serrés. Votre regarde extérieur vous permet-il de trouver une explication à ce problème récurrent ?

- Je fais souvent une analogie avec le cyclisme. Vous avez une série de cols, le peloton s’écrème petit à petit, et pour passer le dernier col en tête, cela se joue à pas grand chose et il ne reste que les meilleurs. Il faut arriver dans les moments-clés en étant encore dans la course, mais aussi y arriver dans les meilleurs dispositions physiologiques, ou tactiques. Ce n'est pas un hasard si ce sont toujours les mêmes équipes qui gagnent, et être bon dans les moments clés des matchs se travaille à l'entrainement. La confiance est nécessaire, et pour l'avoir il faut avoir de la maitrise, et cette dernière s'acquiert par le travail à l'entrainement.

- Le fait que vous soyez passé par Créteil en tant que joueur il y a quelques années représente-t-il un véritable avantage ?

- Je connaissais déjà pas mal de personnes avant d'arriver, je connaissais déjà les lieux, et mine de rien, quand on ne découvre pas tout le jour de son arrivée, on a déjà gagné un temps précieux. Certaines personnes que j'avais côtoyé lors de mon expérience de joueur sont encore au club et je pense que mon intégration en est d'autant plus facilitée.

- Vous sortez d'une expérience au centre de formation de Nîmes, qu'est-ce que vous en avez retiré sur le plan professionnel ?

- Entrainer les filles n'a pas été une contrainte, d'autant plus que dans un premier temps j'étais en charge de la formation au club féminin de Nîmes. Je travaillais au contact de l'équipe première, mais surtout du centre de formation, en faisant quelques interventions aux côtés de Christophe Chagnard et de son staff. Et cette saison, il y a eu effectivement toute ce côté avec l'équipe réserve du club qui est venu s'ajouter. Ce que j'ai trouvé de très intéressant chez les filles, c'est qu'elles ont besoin de donner du sens à ce qu'elles font, ce qui nous oblige, nous, à avoir une approche différente. J'ai beaucoup aimé cette expérience, et je pense qu'elle me sert aujourd'hui.

- Concrètement, en quoi cela a-t-il changé votre manière d'entrainer ?

- Je vais un peu plus expliquer le projet aux joueurs que ce que je ne faisais auparavant, et je m’aperçois que donner du sens ça peut être aussi efficace chez les garçons. La grande différence, c'est que les filles posent les questions, rarement idiotes d'ailleurs. Les garçons en posent beaucoup moins, ce qui ne veut pas dire qu'ils n'ont pas d'interrogations...

Propos recueillis par Kevin Domas

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