EdF (M)
Commencer à préparer le quart
L'équipe de France, en dominant l'Argentine jeudi soir (31-24) a assuré sa qualification pour les quarts de finale des Jeux Olympiques. Les deux matchs restants, face à la Croatie aujourd'hui et au Danemark lundi, ne vont cependant pas être pris à la légère, loin de là.
Qui l'eut crû ? Qui aurait pu bien penser qu'après deux matchs bancals, dont une bonne claque encaissée face au Qatar (23-30), la Croatie allait ainsi maitriser le Danemark et l'emporter de trois buts jeudi (27-24) ? Pas grand monde. Emmenés par un grand, un gigantesque Domagoj Duvnjak, les Croates ont surclassé les coéquipiers d'un Niklas Landin aux abonnés absents. Après être passés près de la correctionnelle et de l'élimination contre l'Argentine, les Croates se sont sublimés hier soir. Ce qui n'a pas empêché Zeljko Babic, le sélectionneur, de sortir le lance-flammes en zone mixte et de révéler implicitement ce qui a contribué à réveiller ses joueurs : "Il y a un gros problème avec les médias, tout ce que je dis est changé. Nous avons obtenu une belle victoire face à l'Argentine, mais vous avez tous écrit que l'équipe était bancale. Quand les joueurs vous lisent, ils ont l'impression d'être mauvais, je sais ce que ressentent les joueurs et c'est normal qu'ils perdent confiance. Les médias doivent soutenir la Croatie et si vous voulez vous en prendre à quelqu'un, prenez-vous en à moi" a-t-il asséné avant de conclure : "C'est à la fin de la bataille qu'on compte les morts, inutile de commencer maintenant".
Avancer pendant que les autres bataillent
Voilà pour l'ambiance. Et même si on peut comprendre la colère du sélectionneur croate, on ne va quand même pas dire que la Croatie a joué le handball du siècle sur le début de ce tournoi olympique. Certains, à l'image du futur parisien Luka Stepancic ou de l'ailier Manuel Strlek, ont montré de belles choses, mais il manquait une étincelle, qui est venue de Domagoj Duvnjak et de ses huit buts face au Danemark. Ivan Pesic, l'invité surprise dans la cage en remplacement de Mirko Alilovic, a de son côté enfin montré pourquoi on pouvait compter sur lui. Et pendant ce temps-là, l'équipe de France continue à avancer dans la sérénité. "Nous avons le désir de continuer à travailler et à progresser pendant que les autres d'équipes s'entredéchirent" disait Claude Onesta jeudi soir, avant d'afficher clairement la couleur : "L'équipe doit faire de plus en plus peur à ses adversaires : nous jouerons les deux prochains avec la volonté de les remporter et de cumuler de la confiance".
Continuer à travailler
Battre la Croatie pour accumuler de la confiance, tel est donc le mot d'ordre. Travailler cette défense impériale depuis deux matchs et continuer à donner du temps de jeu à tout le monde, voilà les pistes de travail. Timothey N'Guessan, touché à la cheville à l'arrivée de Rio, a même profité du match contre les Argentins pour faire son retour sur les parquets. Mais personne ne veut trop se réjouir de tous ces petits signes encourageants, Michaël Guigou le premier : "Essayons encore de nous améliorer et d’être encore plus réguliers. Le dernier Euro nous a montré que nous avons fait preuve d’instabilité. Il faut continuer à travailler comme nous l’avons fait sur le Qatar et ce soir sur la Tunisie". Même son de cloche chez Luc Abalo : "Dans cette compétition, tout le monde peut battre toute le monde, même si on bat les Croates et les Danois, c’est le quart qui comptera. Mais il faudra les battre pour bien préparer ce quart, c’est le plus important". En tout cas, dans leur discours et dans leurs actes, les Français ont été irréprochables depuis le début de la compétition olympique. Quoi de mieux, pour continuer sur sa lancée que de battre le médaillé de bronze du dernier Euro ?
FRANCE - CROATIE, samedi 13.08 à 11h30 (16h30, heure de Paris)
Kevin Domas